De nouveau nous éloignons un peu du fil avec l'histoire des chaussettes dont je n'étais même pas au courant
Revenons donc à nouveau à nos moutons :
jpasc95 dit que nous n'avons aucune preuve pour étayer cette thèse. Mais qui a des preuves dans cette affaire ? Les preuves, les voici :
témoignages divers, le couteau, le pantalon. Et il faut bien admettre que ces preuves arrangent plutôt les culpabilistes (je répète que je suis - plutôt - innocentiste). Par contre ces derniers manquent cruellement de preuves quant à l'enlèvement (imaginez un instant une issue plus heureuse : la petite fille est retrouvée vivante, n'importe où, mais très choquée, elle ne se souvient de rien : même si on avait suspecté Ranucci, aurait-on pu l'accuser avec les seules preuves dont on disposait ?)
Pour ce qui est des menaces, le gars a très bien pu menacé Ranucci, sans que celui-ci riposte : Ranucci n'est peut-être pas un gringalet, il n'est pas non plus monsieur muscle. Et ce n'est pas un héros non plus.
Enfin le dernier message indique que ma thèse se rapproche de celle que Ranucci décrit dans ses cahiers. Hier soir, j'ai relu ses cahiers attentivement, et effectivement, c'est un peu vrai, sauf pour quelques points de détails :
Je cite Ranucci :
Citation :
- I - 12 h 30, plus d'une heure et demie après le rapt. L'homme et Maria-Dolorès Rambla marchent sur le bord de la route (peut-être une panne d'essence de la Simca du ravisseur, c'est une hypothèse). A ce moment, un automobiliste commet une faute à un stop qui se trouve à 500 mètres de là. L'automobiliste se sentant en faute ne s'est pas arrêté et arrive dans leur direction. L'automobiliste est poursuivi par une voiture (M. et Mme Aubert).
L'homme et l'enfant voient une voiture (304 Peugeot) s'arrêter brusquement à leur proximité. Le ravisseur prend peur, tire l'enfant par la main, saute le fossé et grimpe dans les fourrés. C'est ce que voient les poursuivants de la 304, M. et Mme Aubert, un homme en chemise blanche, et une trentaine d'années, tirer un enfant par la main et disparaître dans les fourrés à hauteur de la 304. Croyant s'adresser à l'automobiliste poursuivi, M. Aubert s'adresse à l'homme : « Revenez, il n'y a que des dégâts matériels. » L'homme qui répondit : « J'arrive » mais qui ne vint pas. Les Aubert jugeant cet homme « peu intéressant » s'en vont. Ils donnèrent à l'automobiliste qui les attendait au stop le numéro de la 304 poursuivie.
- I suite - Quand le ravisseur a vu une voiture s'arrêter près de lui, puis, un instant après, vu déboucher d'un virage une autre arriver à toute allure vers lui, il fut prit de panique, s'est affolé, et tira l'enfant enlevée dans les fourrés où il s'en est débarrassé de façon particulièrement sauvage - frappée, étranglée et égorgée. Puis, quand il a vu la voiture des Aubert repartir, il sortit de ses fourrés.
Que pouvait-il faire pour s'enfuir de là au plus vite ? N'oublions pas que dans cette première hypothèse, le ravisseur est à pied à ce moment. Il monta dans ma voiture, j'étais encore sans connaissance, il me poussa sur la banquette arrière (c'est là que je me suis réveillé), prit le volant et s'en alla. 500 mètres plus loin, il emprunta un petit chemin pour cacher cette voiture et se mettre à l'abri un moment (l'entrée du chemin n'est pas beaucoup visible, il faut donc connaître l'endroit).
Peut-être à ce moment s'est-il dit qu'il avait une chance de s'en tirer, en brouillant la piste, s'il bloquait la voiture de cet automobiliste évanoui ici, près des lieux du crime, et s'il jetait dans les environs les affaires qui l'accablaient - le pull-over rouge avec lequel il faisait les cités - son couteau. Peut-être s'est-il dit aussi que la police pourrait penser que l'assassin était l'homme qui était évanoui dans la voiture ? Il emmena ma voiture (et moi dedans) dans le tunnel boueux, jeta le pull-over rouge, jeta l'arme. Il prit aussi dans le portefeuille de l'automobiliste de l'argent (il me manquait de l'argent, je m'en suis aperçu de retour chez moi. Mais après ma nuit de veille à Marseille et ce que j'y avais bu, cela ne m'a pas trop choqué.) S'il se trouvait à pied sur la route avec l'enfant, c'est peut-être que sa Simca 1100 était en panne d'essence, dans ce cas, il put aussi prendre, dans le tunnel, de l'essence dans mon jerricane de secours.
Les différences avec ma thèse :
- Je pense qu'en fait Ranucci connaissait le ravisseur AVANT, et avait eu une affaire louche avec lui. Sinon, pourquoi Ranucci se serait-il arrêté à proximité de cet homme et de l'enfant ? Il se serait par hasard évanoui juste à ce moment, et en plus il n'a rien vu ?
- Je ne crois pas que l'homme marchait tranquillement sur la route avec l'enfant après une panne d'essence. Pour moi, comme je l'ai déjà dit, la petite a essayé de s'enfuir, et l'homme l'a rattrappé sur la route.
- Enfin, quand l'homme est monté dans la voiture, et après que celui-ci ait glissé le couteau dans la poche, Ranucci s'est réveillé : il le dit d'ailleurs (il me poussa dans la banquette arrière, C'EST LA QUE JE ME SUIS REVEILLE)! Il a donc pu voir cet homme. Sinon, comment expliquer que Ranucci savait où se trouvait ce couteau ?
PS : Ranucci émet une deuxième hypothèse (substitution de voiture), mais je n'y crois pas : de même que je ne crois pas que Spinelli ait pu se trompter de bagnole, je ne crois pas non plus que les AUBERT aient pu se tromper : il faut rester logique dans ses raisonnements.