Citation :
donc Gihel toi et moi on a le même age.....
Bon sincèrement tous les deux on va refaire un p'tit tours en arrière.......
Donc on est en 1974 et 1975....tu me suis, Gille Perrault n'a pas encore
écrit son livre,on est d'accord. Fouilles un peu ds tes souvenirs, et réponds moi honnêtement, on ne sait rien de rien de l'enquête mal
conduite et tout le reste... ne me dit pas qu'un cours instant tu n'as pas
pensé qu'il pouvait être LE COUPABLE???
Après la suite on la connait, le POR est sorti.....
Franchement GIHEL serait tu aussi convaincu de son innocence sans ce livre???
Moi j'en doute.....ce livre fait douter certes, mais cela fait trop de trucs pour un seul homme....
Je crois qu'à l'époque du drame, je n'avais pas la télé, et cette affaire n'a jamais pris un tour national, elle a bouleversé le midi, mais dans le reste de la France c'était presque rien. De plus je ne m'interessais pas aux faits divers, donc ça m'est passé au dessus de la tête.
Ce dont je me souviens, c'est des articles de l'express, l'un parlait de l'exécution de Buffet et Bontemps et ce récit me faisait l'impression qu'on était au Moyen-Age, une espèce de colle inhumaine et stupide. J'ai eu la même impression en regardant le film de Fuest : l'abominable docteur Phibes. La France c'était pour moi le pays de l'abominable docteur Phibes, il ne manquait que les dix plaies d'Egypte pour parfaire le tableau. Ce président malade qu'on cachait comme on pouvait avec des projecteurs en contre-jour. Tout cela était assez décadent à vrai dire.
Au moment du procès, cette fois j'avais la télé, mais je ne garde aucun souvenir des comptes rendus des journaux ou de la télé.
Le premier souvenir que j'ai de cette affaire c'est réellement l'exécution. On était en vacances et mes parents lisaient Libération, qui était à l'époque un journal de gauche. Et je me souviens de cet article, en me disant, mais la France c'est un pays de gens minables, vraiment misérables. Je crois mais le souvenir est très vague, que le journaliste avait rencontré Monique. Le titre c'était : le crime de l'état. L'auteur, ce président qui prétendait avoir du coeur. C'était un argument de campagne.
Et puis je garde un autre souvenir, et cela vaudrait le coup de retrouver cela, c'est un débat en 1977 sur la peine de mort, était-ce les dossiers de l'écran ? Je ne sais plus. Les gens de télé étaient déjà les imbéciles qu'ils sont restés, on avait eu l'idée stupide de confronter Mme Mathon à une autre dame, très vindicative qui avait perdu sa fille, violée et tuée par un type et qui venait là réclamer vengeance.
Quand j'ai entendu Mme Mathon dire que son fils était innocent, c'était dit d'une voix tellement vraie, tellement sincère, tellement douce aussi. On sentait tout l'amour qu'il y avait en cette femme avec son fichu sur la tête. Je vous assure, je n'oublierai jamais.
Et l'autre en face qui evidemment ne comprenait pas, qui disait, oh ben non, on ne peut pas faire cela en France, il doit bien y avoir des preuves. Ben tiens, ils vont se gêner ! Ils vont attendre que tu te réveilles !
Pour moi c'était sûr il était innocent. Et moi je savais à ce moment là que l'administration judiciaire pouvait vraiment déconner à bloc. Ce qu'on appelle déconner.