Citation :
J'étudierai attentivement le texte des PV, Moraucon, dès que j'aurai accès (je l'ai peut-être déjà) au dossier.
Je supposais que ce serait le premier pas, consulter la documentation disponible, qu'entreprendrais tout historien avant de se risquer à la moindre analyse.
Quant aux différentes techniques militaires et civiles de recherche de personnes disparues, celles-ci aussi sont connues et font partie de l'histoire, cela ne se fait pas n'importe comment.
Le ratissage de cette portion de bordure de route ne peut se faire en déployant les gendarmes perpendiculairement à l'axe de la route et en leur demandant d'avancer du carrefour vers la champignonnière. C'est absurde et inutilement usant pour les participants. La ligne se déferait dès les premières difficultés à progresser à cause du terrain, la végétation ou les constructions. Demandez à des secouristes ou mieux, à des gendarmes ayant participé quelque fois à une de ces opérations et ils vous expliqueront.
Selon toute vraisemblance, les gendarmes ( disons une quinzaine ) ont été déployés le long du bord de la route jusqu'à couvrir environ 80 m ( un à chaque 5 mètres ). Au coup de sifflet, la ligne de gendarmes, parallèle au bord de la route, s'enfonce perpendiculairement à celui-ci.
La première moitié du trajet, il n'y a que très peu d'espace à parcourir ( les premiers deux cent mètres, un simple coup d’œil suffit ) et le long du reste, la végétation, dense les premiers mètres, débouche rapidement sur des clairières. On peut évaluer le temps moyen d'aller et retour de la ligne dans les broussailles à 10 ou 15' en moyenne. En 1h40, ils auraient répété l'opération environ 7 ou 8 fois et seraient tombés sur le cadavre.
Le PV de la gendarmerie indique clairement qu'une stratégie de recherche systématique par ratissage fut préférée au pistage d'indices à partir d'un point précis ( emploi du chien en bas, à la champignonnière qui n'est pas non plus un endroit indiqué par Aubert ). Les Aubert furent, d'entre les trois sources de présomptions envers la 304 et son conducteur que reçut Gras entre le 4 et le 5 au matin, la moins productive. Guazzone et Martinez avait donné le numéro, Guazzone avait donné une description parfaite du conducteur et Gras avait déjà demandé son identification au fichier des cartes grises puisqu'il la recevra à 15h15. Les Aubert ne serviront à rien aux gendarmes, par contre ils serviront énormément à l'Évêché, là oui.
La question n'est pas de vouloir débiliter ou renforcer tel ou tel témoignage pour le faire correspondre à une conviction sur la culpabilité ou non de C. Ranucci, sinon de restituer l'ordre chronologique des événements qui fut altéré plusieurs fois par toutes sortes de
chercheurs indépendants ou de
romanciers, comme préfèrent dire les uns et les autres. Ergoter sur la culpabilité ou non de l'accusé me paraît puéril et vain face aux évidents manquements aux principes les plus élémentaires du Droit dont à faite preuve l'institution française dans cette affaire.