Citation :
Maurocon :
Là, vous extrapolez beaucoup trop. Le fait qu'il n'y ait, dans le dossier, aucune preuve de l'implication de Ranucci dans cet enlèvement ne peut ( comme vous dites ) constituer la preuve de son innocence...
J’entends ce que vous me dites. Par rapport à ce que je pensais sur ce point là jusqu’à maintenant et ce que justement vous me dites, force est que je dois peut-être pousser plus loin ma réflexion.
1) Jusqu’à maintenant, selon moi, on ne pouvait pas parler ‘’de non preuve de l’implication de C Ranucci dans l’enlèvement’’, mais plutôt de ‘’l’existence de preuves montrant que C Ranucci n’est pas impliqué dans l’enlèvement’’.
Ces preuves sont :
- Deux témoignages : La non reconnaissance au tapissage par deux témoins de C Ranucci, et la non reconnaissance de la voiture de C Ranucci par un de ces deux témoins.
- Une preuve matérielle : Le fait que le plan soit un calque.
Toujours jusqu’à maintenant, j’étais enclin à concéder que c’est ce deuxième point qui pose problème. Tant qu’un collège d’expert, après analyses, n’aura pas démontré et décrété que ce plan est un ‘’faux grossier’’, cette deuxième preuve continuera à rester une preuve tendant à impliquer C Ranucci dans l’enlèvement, au lieu de venir appuyer la réalité des deux témoignages qui eux l’innocentent.
2) C’est maintenant où j’arrive au stade, où sous votre impulsion j’essaye d’aller plus loin dans ma réflexion.
En admettant qu’il soit démontré par des experts que le plan dessiné soit-disant par C Ranucci, ne le soit pas, en vérité en tout ou partie par lui, est-ce que cela démontre de manière formelle qu’il n’est pas le ravisseur ? Non. Cela démontre simplement qu’il y a eu forfaiture de la part des policiers. Et seulement cela.
Par exemple, C Ranucci innocent aurait été incapable (et pour cause) de dessiner le plan du lieu de l’enlèvement, ou coupable aurait refusé de dessiner un plan. … Et c’est les policiers qui se seraient chargés de cela à sa place.
Ou alors, C Ranucci innocent aurait dessiné (et pour cause) un plan n’ayant pratiquement rien à voir avec le lieu de l’enlèvement ou le lieu de l’enlèvement dessiné par C Ranucci coupable avec celui existant dans la réalité n’aurait pas été assez ressemblant pour les policiers. … Et dans les deux cas ces derniers se seraient arrangés pour qu’il le devienne beaucoup plus.
En conclusion, sur ce point là, la preuve faite que le plan est un calque, cette preuve ne peut donner en aucun cas les clés pour savoir si C Ranucci est coupable ou innocent de l’enlèvement.
Mais du coup, il y a un doute. Coupable ou innocent ? Innocent ou coupable ?
Et qu’en est-il maintenant des deux témoignages ? Le plan s’avérant être une forfaiture, donne t’il plus de poids à ceux-ci ? Même ma réflexion antérieure sur l’importance de ces deux témoignages doit être revue à la baisse par le fait que les deux témoins, de bonne foi lors du tapissage, ont pu ne pas reconnaître C Ranucci comme étant le ravisseur qu’ils ont vu le 3 juin au matin à Saint Agnès, alors qu’en réalité ils avaient à faire au même homme. Mais ils peuvent également ne pas s’être trompés, car C Ranucci et le ravisseur peuvent être également deux personnes différentes.
Citation :
Maurocon :
... Preuve, par ailleurs, parfaitement inutile à l'heure de le déclarer juridiquement innocent puisque la charge de la preuve revient à l'accusation...
Ainsi, à partir du moment qu’il est démontré que le plan est un calque, s’introduit le doute sur l’implication de C Ranucci dans l’enlèvement. La justice est donc obligée de se prononcer à nouveau, tout au moins sur ce plan là de l’affaire. Et là, il faudra que l’accusation fasse la démontration (prouve) que le plan calqué n’en est pas un, alors que des experts ont prouvés le contraire.