Citation :
La seconde, plus abstraite, c'est que, même si la déclaration de Ranucci à propos de l'endroit où a été trouvé le couteau a pesé lourd dans la balance, c'était un risque énorme à prendre, pour les policiers, alors qu'ils avaient le couteau et que c'était déjà bien de l'avoir.
Ils ont déjà une "preuve" contre leur accusé, et ils prennent un risque considérable, vraiment considérable, juste pour que cette preuve soit un peu plus solide ? Je n'y crois pas.
Quel risque prenaient-ils ? Ils sont couvert par le parquet, on bloquera comme on veut. Vous imaginez bien qu'ils n'ont pas fait cela sans l'assentiment de quelqu'un à un étage plus haut.
Ils ont le couteau certes. Et ils ont Ranucci. Mais leur problème, c'est de relier l'un à l'autre. Si Ranucci n'indique pas où se trouve l'arme, il va finir par dire qu'elle n'est pas à lui, ce qui probable parce que c'est l'arme d'un petit voleur à la roulotte ça, d'un petit délinquant, un peu loubard.
Donc non, au contraire, la preuve contre Ranucci tombe, et qu'est-ce qui reste ? Le pantalon ? Ah ben ça aussi c'est bizarre. Les Aubert ? Et puis c'est tout. Ils n'ont rien.
Pourquoi croyez vous que Gérard Bouladou s'arqueboute au dessin ? Au camarade de l'armée ? Au fait que les Aubert n'auraient jamais varié ? Aux aveux, alors que tout est faux et inepte ?
Parce qu'il n'y a pas grand chose pour faire tenir ce dossier. La base c'est le fait que Ranucci se trouvait à cet endroit. Mais au-delà : lenlèvement : personne ne le reconnaît, on nomme un autre marque de voiture.
Reste le couteau : "la preuve parfaite"... Ah oui, la preuve parfaite. Il faut deux heures pour retrouver la preuve parfaite, et surtout ne pas amener Ranucci sur les lieux dire lui-même où se trouve la "preuve parfaite".
Résumons :
Première version : si on maintient les choses, sans rien "arranger", l'argument de l'accusation sera : on a trouvé un couteau dans la tourbe le 5, en même temps que le pull.
Heu, le pull n'est pas à Ranucci . Ah bon, zut.
Donc le couteau il est à Ranucci ? Non, ça ne marche pas.
Oui mais il l'a dit dans les aveux que c'était lui qui l'avait enfoncé : oui, mais vous l'avez retrouvé la veille désolé, et il n'est pas à lui.
Deuxième version : Si on "arrange" un petit peu : on fait avouer à Ranucci,
puis on part le 6 et miracle on trouve le couteau là où il a dit.
Il est bien à lui le couteau, rien à voir avec le pull, ce n'est pas le même jour, il est bien à lui puisque c'est lui qui a dit où il était.
Ah ben moi, je trouve que la deuxième version elle est autrement plus accablante que la première. Il n'y a pas photo.
Citation :
Par ailleurs, comment admettre que Ranucci n'ait jamais, à aucun moment, dit : "La police m'a dit où était le couteau, et j'ai dû répéter." Pas possible, pour moi.
Mais il l'a dit : il dit à la juge : je ne suis d'accord avec rien. Et la juge rattrape, elle fait écrire par sa greffière : c'est bien moi qui ait dit où se trouvait le couteau. Ben dame on lui dit : mais Ranucci ce n'est pas possible : on a trouvé le couteau sur vos indications ! Donc on n'a pas pu vous le suggérer.
Ben si le couteau est trouvé le 5. On a pu effectivement le lui suggérer. Mais comme il ne connaît pas cette petite manipulation, ben il est obligé de se ranger à l'avis du juge, c'est moi qui ait indiqué où se trouvait le couteau puisqu'on me dit qu'on l'a trouvé comme ça. Et en plus, les avocats ne sont pas là.