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Message non luPosté :24 janv. 2008, 19:05 
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Ca doit être une expérience unique que d'avoir la chance de faire partie d'un jury d'assises.
Je ne connais personne dans mon entourage ayant eu cet honneur.

DV, que ce soit une expérience unique, je suis d'accord avec vous mais dire que c'est un honneur, alors là ... je le suis moins (ok s'entend).

J'ai eu dans mon entourage une personne (un artisan du bâtiment) qui devait intervenir chez moi pour des travaux. Il s'est déplacé pour m'aviser de sa future absence puisqu'il était effectivement désigné comme juré et non récusé pour un procès d'assises dans le 94.

Je peux vous garantir qu'il faisait triste mine. Interdiction bien sûr de dévoiler le procès pour lequel il était "invité" mais il a pu tout de même me dire quelques mots concernant le déroulement des débats. Certains jurés arrivent à s'endormir, :D tant les longs monologues du président avec ses formules auxquelles personne ne comprend rien, style "attendu que ...et gna gna gna", sont franchement très fastidieux pour l'oreille d'où l'endormissement ...

Ce monsieur avait confirmé la grande fatigue occasionnée et qu'il préférait être au travail. toung:


Concernant vos autres réponses, je ne trouve pas logique que les jurés arrivent tout neufs comme l'agneau qui vient de naître et doivent rendre une décision sans avoir été "brieffé" au préalable et ne disposant d'aucun document.


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Message non luPosté :24 janv. 2008, 21:59 
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Sauf que l'on a jamais essayé avec un jury composé de professionnels, donc difficile d'affirmer que ce serait pareil ou pire.

Accordons la présomption de "virginité" à ce jury qui n'existe pas encore.
Il faudrait commencer par le tester avant de le critiquer.
J'ai l'impression que tu veux faire jouer aux jurés populaires le rôle de l'arbre qui cache la fôret ou de la sardine qui bouche le port de Marseille.
Le problème qui nous préoccupe c'est celui des affaires où l'on est en droit de soupçonner un dérapage qui conduit à une condamnation injustifiée ou plus rarement un acquittement intempestif.
Or, la plupart du temps, ces dérapages ne sont pas le fait unique et direct du jury populaire.
Quand la police se forge trop tot une conviction erronée de culpabilité et oriente l'enquête sur une fausse piste, quand le juge d'instruction sur cette même lancée instruit uniquement à charge, quand la Chambre des mises en accusation ne joue pas son rôle de garde-fou et envoie l'accusé aux Assises, quand au cours du procès l'avocat général est un peu trop zélé à jouer les accusateurs publiques ou encore quand le Président manque d'impartialité et ne conduit pas les débats avec objectivité, ce sont bel et bien des professionnels de la justice qui sont en cause.
Dans ces conditions, comment leur faire davantage confiance qu'à des jurés populaires.
Parce que je le vois d'ici le jury de professionnels, contraint de motiver sa décision et mettant en cause le travail effectué par ses pairs au cours de la procédure pour justifier l'acquittement de l'accusé au bénéfice du doute.
Arrêtons de rêver.
Un système de jurés professionnels ça revient à rendre le jury à la fois juge et partie.
On se plaint de la difficulté immense qu'éprouve la justice à se remettre en question et l'on voudrait que ceux qui la fond joue aussi le rôle de jury ?
Ce n'est ni sérieux ni démocratique.

_________________
Argumenter avec les imbéciles, c'est comme jouer aux échecs avec un pigeon.
D'abord, le pigeon va renverser les pièces et chier sur l'échiquier.
Puis, il se pavanera comme s'il avait gagné la partie.


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Message non luPosté :25 janv. 2008, 00:28 
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Oui, être juré doit être une expérience fantastique. Fantastique car séparée du monde réel. On est converti en symbole et on peut jouir quelques instants d'être quelque chose de plus qu'un simple mortel. On peut décider. On est au delà du sort, mieux dit, du sort qui nous appartient. Si le sort qu'on décide n'est pas le notre, il faut pas en faire tout un plat, c'est toujours pour le bien de la société.
Si la démocracie a besoin de tels symboles pour justifier l'exercice de la violence envers ses composants, et bien faisons-le. Mais n'oublions pas que le droit nait d'un besoin de paix, non de vengeance. Et même du besoin de diluir l'idée de vengeance.
La justice se terre derrière les jurés, ce sont les seuls qui n'ont pas à s'expliquer. S'ils se trompent, c'est le peuple français qui s'est trompé. C'est un système parfait. Aucune erreur imputable. Et après on parle du Pape,,,


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Message non luPosté :25 janv. 2008, 09:45 
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J'ai l'impression que tu veux faire jouer aux jurés populaires le rôle de l'arbre qui cache la fôret ou de la sardine qui bouche le port de Marseille.
Le problème qui nous préoccupe c'est celui des affaires où l'on est en droit de soupçonner un dérapage qui conduit à une condamnation injustifiée ou plus rarement un acquittement intempestif.
Or, la plupart du temps, ces dérapages ne sont pas le fait unique et direct du jury populaire.
Quand la police se forge trop tot une conviction erronée de culpabilité et oriente l'enquête sur une fausse piste, quand le juge d'instruction sur cette même lancée instruit uniquement à charge, quand la Chambre des mises en accusation ne joue pas son rôle de garde-fou et envoie l'accusé aux Assises, quand au cours du procès l'avocat général est un peu trop zélé à jouer les accusateurs publiques ou encore quand le Président manque d'impartialité et ne conduit pas les débats avec objectivité, ce sont bel et bien des professionnels de la justice qui sont en cause.
Dans ces conditions, comment leur faire davantage confiance qu'à des jurés populaires.
Parce que je le vois d'ici le jury de professionnels, contraint de motiver sa décision et mettant en cause le travail effectué par ses pairs au cours de la procédure pour justifier l'acquittement de l'accusé au bénéfice du doute.
Arrêtons de rêver.
Un système de jurés professionnels ça revient à rendre le jury à la fois juge et partie.
On se plaint de la difficulté immense qu'éprouve la justice à se remettre en question et l'on voudrait que ceux qui la fond joue aussi le rôle de jury ?
Ce n'est ni sérieux ni démocratique.
Et quand les jurés prennent une décision qui consistent à envoyer un type à la guillotine ou en prison pour 20 ans, qui c'est qui se trompe ?
C'est bien eux. Et oui ça leur arrive aussi !
Très souvent, ils ne font qu'écouter, sans poser de questions. Es tu certain qu'ils comprennent tout et qu'ils prennent une décision en toute connaissance de cause ?

Depuis quelques maigres années, il y a la possibilité d'aller en appel.
Mais faut il attendre jusque là pour se rendre qu'il y a eu des erreurs ou des manquements lors du 1er procès ?
Ces erreurs peuvent être décelées en 1ere instance et ceci grâce à des professionnels. Le but n'étant pas de désavouer les collègues mais simplement d'aider à apporter des éléments à charge et à décharge afin d'avoir une approche objective.
Que l'on ne me dise pas que c'est impossible, car heureusement il arrive que des enquêteurs fassent bien leur travail.
On pourrait demander la présence de professionnels qui assisteraient au débat et qui pourraient intervenir après avoir entendu la partie civile et la défense pour demander des compléments d'enquête.
Ensuite, aux jurés populaires d'intervenir et de poser des questions aux professionels.
Ces professionnels pourraient être des retraités intervenant bénévolement, comme les jurés.
Je vois plus cette intervention de professionnels comme une aide à la justice et non comme un fardeau.


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Message non luPosté :25 janv. 2008, 13:15 
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On pourrait demander la présence de professionnels qui assisteraient au débat et qui pourraient intervenir après avoir entendu la partie civile et la défense pour demander des compléments d'enquête.
Ensuite, aux jurés populaires d'intervenir et de poser des questions aux professionels.
Ces professionnels pourraient être des retraités intervenant bénévolement, comme les jurés.


Cette proposition est intéressante en effet.

Mazette, mais quel dépoussiérage à entreprendre avant d'en arriver là !
Risque d'y avoir nombre de grincements de dents et dedans (la machine judiciaire s'entend)


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Message non luPosté :25 janv. 2008, 13:27 
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J'ai trouvé un article concernant cette matière :

LA COUR D’ASSISES : UNE FOIRE AUX MONSTRES

Les débats sur le maintien ou la suppression de la juridiction populaire, outre qu’ils s’enlisent pour la plupart dans une sempiternelle redite, ratent vraisemblablement l’essentiel. Car ce qu’il y aurait lieu de poser avant tout comme question, c’est la raison pour laquelle, malgré ses considérables inconvénients, cette procédure continue d’avoir la cote auprès de juristes pourtant distingués qui tiennent en général le grand public dans une totale déconsidération en matière de jugement. Autrement dit, il est intrigant de voir nombre de professionnels du droit prendre la défense du tout-venant afin qu’il conserve ses prérogatives dans le cadre de la procédure criminelle en même temps qu’ils font preuve de la plus grande méfiance, pour ne pas dire souvent le mépris le plus vif, à l’égard du commun lorsque celui-ci prétend dire son mot en matière de justice. Tout se passe donc comme si le monde judiciaire (au sens large) se rendait compte de la vitalité de l’enjeu consistant à maintenir, envers et contre tout, ce lien ténu entre justice et public, au risque, en le rompant, de perdre brusquement une bonne part de la légitimité qu’elle conservait encore. Dans cette hypothèse, que je me propose d’étayer, l’institution du jury servirait d’alibi à la justice pénale en lui permettant de garder aux yeux du public un crédit suffisant pour se maintenir en place dans un statu quo quasi intégral.

Répétons-le encore une fois pour éviter toute méprise sur le sens du propos : les vives réticences, voire la franche résistance d’une proportion important de juristes à l’égard d’une modification radicale de la cour d’assises trouvent selon moi leur source dans une motivation (peut-être inconsciente) voyant dans le jury un renfort inespéré pour que la justice continue d’être auréolée d’un nombre de vertus suffisant à se survivre. Mon raisonnement à l’appui de cette thèse s’articule sur deux constats, à mes yeux hors de doute. Primo, la procédure criminelle, quoi qu’on en dise, est bien en deçà des garanties d’une bonne justice qu’en théorie tout au moins offre la procédure correctionnelle. Secundo, ne sont examinées en fait par la cour d’assises que des affaires d’un certain type, propres à lui faire jouer le rôle publicitaire qu’on attend d’elle. Pour faire bref, on pourrait d’ailleurs dire que le passage du tribunal correctionnel à la cour d’assises est celui du procès public au procès publicitaire. Ou, dans un registre plus imagé, celui de la scène théâtrale à la piste du cirque.

Je maintiens qu’en tant qu’accusé, je récuserais à la cour d’assises le droit de me juger, et donc celui de me condamner s’il échet, sans indiquer les motifs ayant présidé à sa décision et sans que, par conséquent, je sois mis en mesure de les critiquer, voire les contredire. Il s’agit d’un des droits les plus fondamentaux dont jouisse un prévenu en règle générale. N’est-il pas dès lors surprenant (ou, comme on le verra, significatif) que les accusés en soient privés et qu’ils doivent leur condamnation, le cas échéant, non pas à l’effet de preuves rapportées contre eux, donc de faits raisonnablement établis, mais à celui d’opinions émises à leur sujet, donc d’intuitions sentimentalement nourries ?

Or, pour que la fiction de la représentation soit complète (selon laquelle ce n’est pas le jury qui juge, mais, à travers lui, « le peuple souverain »), non seulement la décision des jurés sera-t-elle exempte de tout motif, mais encore sera-t-elle sans appel. A nouveau, on ne manquera pas de manifester son ahurissement à propos du recul que représente l’absence de double degré de juridiction, garantie reconnue par tous les juristes comme essentielle lorsqu’il s’agit d’affaires correctionnelles ou de simple police. Mais le paradoxe en vertu duquel celui qui est accusé d’assassinat ne jouit pas de droits équivalents à celui qui dépasse une ligne blanche continue n’est qu’apparent. En effet, cet état de choses découle inévitablement du recours à de simples citoyens (lesquels, en bonne logique « fictionnelle » s’équivalent tous). Par conséquent, instituer un droit d’appel contre la décision du jury équivaudrait à ruiner le mythe. Un juge peut s’être trompé : comment admettre que le peuple lui-même, personnifié par ses représentants, ait versé dans l’erreur ?

Comme on est donc bien tenu de l’admettre, c’est le fait d’adjoindre des juges amateurs au processus de décision qui entraîne la mise au rancart de certains des droits de défense parmi les plus essentiels. Toutes les justifications de pareil état de choses se heurteraient tôt ou tard à cette objection : comment admettre que plusieurs des principaux acquis en matière de justice pénale soient d’application générale, en vertu précisément de leur caractère incontournable, à l’exception des crimes de sang pourtant susceptibles d’entraîner l’infliction des peines les plus lourdes ?

Or, poser cette question, c’est d’une certaine manière y répondre. Et je consacrerai la suite de mon propos à l’approfondissement de cette réponse.

Pour le dire brièvement, la cour d’assises se révèle être pour notre système de justice pénale (incarnée par des juristes ayant en commun l’amour du droit – et l’horreur du fait) un sacrifice nécessaire. C’est la part qu’il faut bien allouer au public si l’on attend qu’il accrédite tout ce qui, par ailleurs, se fait en son nom sans qu’il y soit associé. En termes plus péjoratifs : c’est le hochet qui tient l’enfant sage.

Qu’est-ce qui autorise à pose une affirmation aussi scandaleuse ? Quand on y regarde de plus près, on ne peut pas manquer d’admettre que la focalisation du public sur les seuls crimes de sang (induite par le battage fait autour des procès d’assises comme par les règles mêmes qui en régissent le fonctionnement et en accroissent le caractère spectaculaire) a quelque chose de surfait. Je veux dire que l’importance y accordée est hors de proportion avec ce qu’ils mériteraient et permet probablement de détourner l’attention de l’opinion publique de ce qui en justifierait davantage de sa part.

En ce qui concerne la procédure tout d’abord, il serait commode de faire la démonstration que les règles spécifiques à la procédure d’assises contribuent à « soigner le spectacle ». Tous les ingrédients propres à augmenter la tension dramatique y sont utilisés (jusqu’au fait qu’à Bruxelles, tous les rideaux de la salle sont invariablement tirés, comme si l’incursion de la lumière du jour, distrayant du débat, risquait d’ôter à la scène un peu de sa densité). Tous les artifices décoratifs participent également de la même vocation de la cour à faire culminer un état de tension dont l’arrêt sera seul à pouvoir subitement apporter délivrance sur le mode christique du « tout est accompli ».

Pour des raisons qui touchent également à l’intervention de juges profanes, la procédure criminelle tient donc, par la force des choses, du procès-spectacle. Le long défilé, parfois interminable, des témoins amenés à « mimer leur propre rôle dans les faits (comme l’audition des policiers, experts et autres intervenants à l’instruction contraints de rejouer « en temps réel » chacun des rebondissements de l’instruction) s’il trouve sa raison d’être dans la nécessité, pour le jury, de se faire une conviction sur base de ce qu’il aura vu et entendu, a surtout pour effet premier de « mettre des images sur des mots » et de rendre l’opération de juger beaucoup moins désincarnée et donc bien davantage sensationnelle. Outre que les procès d’assises bénéficient donc d’une première médiatisation par l’irruption des citoyens sur la scène du jugement, ces procès auront aussi, en règle générale, les faveurs de la grande presse puisque la façon même dont ils se déroulent est propice à ménager de multiples « effets » (qui ne sont pas « de manche ») dont le procès traditionnel est dépourvu.

Quant à ce qu’on y juge, ainsi que le titre du présent article le laissait suggérer, il est question ici, au-delà du problème de la culpabilité, d’affaires qui émotionnent le public, le remplissent d’effroi ou de scandale et sont, évidemment chargées d’un énorme poids symbolique. Plus symbolique, cependant, que réel, lorsqu’on analyse froidement la situation : les crimes de sang sont commis en nombre à peu près constant depuis des décennies. Ils sont élucidés dans une très grande proportion de cas et leurs auteurs découverts. Le plus souvent, il s’agit d’actes mus par des ressorts primitifs (colère, vengeance, panique, etc) et commis par des personnalités assez frustes, voire « borderline ». Enfin, dans une très grande majorité de cas, il s’agit d’actions commises dans un contexte déterminé non susceptible de récidive, par un individu ayant instinctivement réagi sur-le-champ par le plus mauvais choix.

Ce qui précède n’a rien à voir avec une « criminologie de bazar » mais, sous réserve des nuances que le lecteur averti ne manquera pas d’y apporter, doit convaincre de la mise sur pied de la procédure d’assises, avec tous les désavantages qui lui sont corrélatifs et dont j’ai rappelé quelques-uns, ne se justifie ni par la complexité d’une affaire, ni par le fait que l’accusé, en vertu de son idiosyncrasie, mériterait un « traitement à part ». Quasiment tous les meurtriers que j’ai rencontrés depuis ma prestation de serment étaient, en un mot, des « misérables », soit des gens très ordinaires auxquels la vie courante n’avait guère octroyé d’avantages, en particulier sur le plan de l’intelligence, et pris dans un engrenage dont ils n’ont pas été capables de sortir en faisant bon usage de leur liberté à un moment déterminé. Je ne vois pas là ce qui légitime une procédure d’exception à leur sujet.

Isoler un type d’infraction déterminé parce qu’il est de nature à frapper les imaginations et lui réserver un sort exceptionnel par le biais d’une sorte de procédure « cinq étoiles » pour que l’issue du procès imprègne durablement les mémoires, qu’est-ce en effet sinon le bon usage du crime à des fins édifiantes ? Tenir en haleine un jury, le public des audiences et, par l’entremise de la presse, l’ensemble de l’opinion pendant des jours entiers, avec un luxe de détails plus ou moins scabreux, plus ou moins macabres, et dans une véritable débauche de rites (quand on les compare à la misère correctionnelle) se révélerait in fine n’être qu’une tromperie tendant tout à la fois à rassurer les honnêtes gens par le caractère exemplaire de la peine, conforter leur foi dans les vertus de la justice grâce à la contribution d’une douzaine de particuliers dont ils eussent pu faire partie et renforcer leur conviction que rien ne vient plus durablement que l’instinct sanguinaire troubler la paix sociale et l’ordre public : où la répression de la violence individuelle permet donc de faire l’économie d’une réflexion sur toutes les formes de violence sociale qui en sont la racine.

On a déjà souvent répété que la cour d’assises était la vitrine de notre justice. L’expression me paraît parfaitement adéquate si l’on veut bien conserver intacte sa charge cynique, la vitrine ayant souvent l’attrait du leurre pour des passants avides de rêve.

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Message non luPosté :25 janv. 2008, 13:32 
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J'ai trouvé un article concernant cette matière :

LA COUR D’ASSISES : UNE FOIRE AUX MONSTRES
Pourrais-tu nous donner la référence de cet article ?
Merci.

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Argumenter avec les imbéciles, c'est comme jouer aux échecs avec un pigeon.
D'abord, le pigeon va renverser les pièces et chier sur l'échiquier.
Puis, il se pavanera comme s'il avait gagné la partie.


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Message non luPosté :25 janv. 2008, 14:22 
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Sans compter le côté passionnel et avide de sensationnel, par manque de recul pour un jury populaire, souvent très peu au fait de la machine judiciaire, de ses rouages et des ruses procédurales...
Pourquoi un jury populaire subirait-il systématiquement "le côté passionnel et avide de sensationnel, par manque de recul" ?

Pourquoi un jury de professionnels ne le subirait-il pas ?

Est-ce que pour un jury populaire l'immersion dans un autre monde que le sien et la pression de la responsabilité n'ont pas vite fait d'effacer ces éventuels travers ?

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Message non luPosté :25 janv. 2008, 21:52 
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Citation :
[...]
Pourrais-tu nous donner la référence de cet article ?
Merci.
Cela dit, je sais qui en est l'auteur.
C'est déjà ça.

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Message non luPosté :26 janv. 2008, 00:47 
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Et quand les jurés prennent une décision qui consistent à envoyer un type à la guillotine ou en prison pour 20 ans, qui c'est qui se trompe ?
Je suppose que tu parles d'un type innocent ?
Citation :
C'est bien eux. Et oui ça leur arrive aussi !
Bien sûr qu'un jury populaire peut se tromper.
Mais pourquoi un jury professionnel ne le pourrait-il pas ou moins souvent ?
Par ailleurs, si le jury se trompe, qui en porte la plus grande responsabilité ?
Peut-on exonérer de leurs erreurs tous les professionnels qui, au cours de la procédure, manquent d'objectivité et d'impartialité, mènent l'enquête ou l'instruction uniquement à charge et se forgent une conviction de culpabilité basée essentiellement sur des suppositions ?
Si des professionnels durant des mois ou des années peuvent faire fausse route avant le procès, je ne vois pas par quel miracle un jury professionnel ferait preuve d'une plus grande clairvoyance en quelques jours de débats.
Citation :
Très souvent, ils ne font qu'écouter, sans poser de questions.
Es tu certain qu'ils comprennent tout et qu'ils prennent une décision en toute connaissance de cause ?
On ne demande pas aux jurés populaires d'être des experts en médecine légale, en balistique, en sciences forensiques, en psychiatrie, en graphologie, en psychologie, etc ... comme d'ailleurs on ne le demande pas non plus aux professionnels de la justice.
Il n'est pas non plus nécessaire que les jurés populaires soient des experts en procédure pénale, en jargon juridique ou en articles de loi.
Le problème c'est de leur fournir les informations de manière objective et factuelle.
Le reste est essentiellement une question de logique et de bon sens.
Or, cette intelligence n'est pas l'apanage des seules personnes ayant un niveau d'instruction élevé.

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Message non luPosté :26 janv. 2008, 01:02 
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Citation :
Depuis quelques maigres années, il y a la possibilité d'aller en appel.
Mais faut il attendre jusque là pour se rendre qu'il y a eu des erreurs ou des manquements lors du 1er procès ?
Ces erreurs peuvent être décelées en 1ere instance et ceci grâce à des professionnels. Le but n'étant pas de désavouer les collègues mais simplement d'aider à apporter des éléments à charge et à décharge afin d'avoir une approche objective.
Que l'on ne me dise pas que c'est impossible, car heureusement il arrive que des enquêteurs fassent bien leur travail.
On pourrait demander la présence de professionnels qui assisteraient au débat et qui pourraient intervenir après avoir entendu la partie civile et la défense pour demander des compléments d'enquête.
Ensuite, aux jurés populaires d'intervenir et de poser des questions aux professionels.
Ces professionnels pourraient être des retraités intervenant bénévolement, comme les jurés.
Je vois plus cette intervention de professionnels comme une aide à la justice et non comme un fardeau.
Tout ça est fort juste, mais je ne pense pas me tromper en disant que tu reportes sur d'autres professionnels ce que ceux en exercice sont déjà censés faire ou pouvoir faire au cours de la procédure, en l'état actuel des choses.
Les dérapages, quand on a de bonnes raisons de penser qu'il y en a, ne sont le fait des jurés, mais bien des professionnels de la justice qui se trompent dans leur mission au cours de la procédure, depuis le début de l'enquête, jusqu'au procès au moment où les jurés se retirent pour délibérer, en passant par l'instruction.

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Message non luPosté :26 janv. 2008, 01:10 
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L'affaire Ranucci, par la façon dont elle a été menée, est un excellent exemple pour illustrer ce que je veux dire.
Avec les mêmes informations présentées de la même façon, un jury de professionnels n'aurait pas sauvé Ranucci de la guillotine.

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Message non luPosté :26 janv. 2008, 01:36 
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J'ai trouvé un article concernant cette matière :

LA COUR D’ASSISES : UNE FOIRE AUX MONSTRES
Je l'ai lu plusieurs fois.
Il est contestable de A à Z.
Je le trouve tendancieux et même fallacieux à plusieurs endroits.

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Message non luPosté :27 janv. 2008, 09:17 
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LA COUR D’ASSISES : UNE FOIRE AUX MONSTRES

...
Comme on est donc bien tenu de l’admettre, c’est le fait d’adjoindre des juges amateurs au processus de décision qui entraîne la mise au rancart de certains des droits de défense parmi les plus essentiels. Toutes les justifications de pareil état de choses se heurteraient tôt ou tard à cette objection : comment admettre que plusieurs des principaux acquis en matière de justice pénale soient d’application générale, en vertu précisément de leur caractère incontournable, à l’exception des crimes de sang pourtant susceptibles d’entraîner l’infliction des peines les plus lourdes ?
...
C'est réellement scandaleux et indigne !!!
Rendre le jury populaire responsable du non-respect des droits de la défense !!!
On aura tout entendu !!!
Comme si, lorsqu'un juge d'instruction, un procureur, un avocat général ou un avocat de la partie civile présente avec force éloquence une absence d'alibi comme un élément à charge, il ignorait qu'en argumentant ainsi il viole non seulement la présomption d'innocence, le bénéfice du doute et la charge de la preuve à l'accusation, mais aussi la liberté individuelle !!!
Et ce n'est qu'un exemple !!!

Tant qu'on y est, rendons les jurés seuls responsables d'Outreau et de toutes les affaires où il y a eu dérapage et exonérons complètement tous les professionnels de la loi qui ont fait fausse route pendant les mois, disons même les années, qui ont précédé le procès !!!

Et en plus, il paraît qu'on est "donc bien tenu de l’admettre" !!!

Certains prennent vraiment leurs rêves pour des réalités !!!

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Message non luPosté :27 janv. 2008, 09:20 
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Certains prennent vraiment leurs rêves pour des réalités !!!
En l'occurence, "certains" c'est Me Bruno Dayez.

Rendons à César ...

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Puis, il se pavanera comme s'il avait gagné la partie.


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