Le 13 mars 2005, sur TF1 (émission 7 à
. Interview de Geneviève Donadini jurée, extrait :
Question : Vous n'avez donc que l'oralité des débats pour vous forger une opinion ?
GD : Oui.
Question : Vous n'avez aucune pièce sur laquelle travailler, ni procès verbal, ni rien du tout ?
GD : Aucune pièce, les seules pièces que je vous ai indiquées, c'est les photos [de l'identité judiciaire montrant le cadavre de l'enfant (NDT)] et le couteau.
Question :Et ça vous paraît léger ça ?
GD : Ça me paraît très léger parce que pourquoi les photos et le couteau, pourquoi pas d'autres documents ?
Question : Donc vous êtes partis délibérer. On ne saura pas ce qui s'est passé, vous n'avez pas le droit de le dire.
GD : Non je ne le dirai pas. Je ne l'ai jamais dit.
Question : Vous êtes revenus tous avec un visage extrêmement grave ?
GD : Oui, on avait condamné quelqu'un à mort.
Question : Est-ce que vous pouvez me dire ce que vous avez ressenti au moment même où vous apprenez par vos votes à vous tous que vous condamnez Christian Ranucci à mort ?
GD : Ben ce que j'ai ressenti c'était... c'était, c'est plein de sentiments contradictoires les uns les autres parce qu'à ce moment là, vous pensez forcément à cette petite fille, vous pensez donc à l'accusé qui lui aussi va sans doute mourir. Parce que moi je ne pensais pas à la grace présidentielle, je n'ai pas voulu y penser parce que on m'avait donné une responsabilité de juger et je ne voulais pas laisser cette responsabilité à quelqu'un d'autre même si c'était le président de la République.
Et c'est quand même extrêmement difficile d'avoir droit de vie ou de mort sur quelqu'un.
Question : Il avait 22 ans...
GD : Il avait 22 ans, oui, il était jeune, oui, il avait 22 ans.
Question : Lorsque le président du tribunal annonce la condamnation, vous vous souvenez de ce que Christian Ranucci a dit ?
GD : Ils sont fous ! (silence)
Question : Vous l'avez ressenti comment ?
GD : Eh ben je me suis dit heu peut-être qu'il avait raison. (sourire figé)
C'était terrible d'entendre ça !
Très vite je me suis enfuie, très très vite, j'ai pris ma voiture et je suis rentrée chez moi en pleurant.