Citation :
Ma certitude vient d'éléments contenus dans le dossier. D''autres que j'ai obtenus depuis et que je vous révèlerai au mois d'octobre. Certains vont avoir des surprises (en voyant ces nouveaux éléments).
Je reviens là-dessus, car c'est un peu moi qui ai fait ressortir monsieur Bouladou de l'ombre, avec ma remarque concernant ses "certitudes" .
Je répondais à Antoroma qui s'étonnait que ni un certain Gilles Perrault, ni monsieur Bouladou ne consacrait une seule ligne à la thèse compliciste qu'il a élaborée, et qu'ils auraient dû trouver eux-mêmes, ou ne pas écarter sans pour autant en imaginer tous les détails.
Si je parlais de certitudes, ça n'était pas vraiment pour attaquer monsieur Bouladou. Je ne comprends pas pourquoi, cependant, ayant acquis la certitude de la culpabilité de Ranucci, sous prétexte que celui-ci était impliqué jusqu'au cou dans l'affaire, il rejetait d'emblée un scénario où Ranucci avait un complice (qui, selon la thèse d'Antoroma, aurait enlevé et tué l'enfant, et caché le corps, mais on peut tout autant varier sur cette trame et attribuer plus de responsabilités à Ranucci, ça marche quand même). Il me semble assez difficile de rejeter la thèse d'Antoroma sans se donner un peu de mal.
Les policiers, à l'époque, ont envisagé cette piste, mais semblent l'avoir abandonnée un peu vite. Pourtant, si Ranucci avait un complice, il était essentiel de l'arrêter aussi, car l'homme était tout autant voire plus dangereux. De plus, abandonner une piste parce qu'elle ne semble mener nulle part, ça n'est pas sérieux, selon moi, car on ne doit abandonner une piste que quand on a démontré que cette piste mène quelque part : à la certitude que cette piste est fausse.
Je veux bien que monsieur Bouladou ait acquis une certitude grâce aux nouveaux éléments dont il parle, mais il se trouve qu'il avait déjà cette certitude avant de les connaître, au point d'appeler son livre "L'affaire du pull-over rouge, Ranucci coupable !" avec un point d'exclamation, et non un point d'interrogation. Puisqu'il n'a pas réussi à convaincre les innocentistes et les sceptiques avec ce livre-là, il comprendra qu'ils soient dubitatifs quand il parle à nouveau de certitude et de "preuves", d'autant que les preuves en question ne sont apparemment que de nouveaux indices en faveur de la culpabilité... que probablement quelqu'un sur ce forum arrivera à expliquer différemment. En effet, quand on prépare quelque chose dans son coin sans le soumettre à la critique sévère de ses contradicteurs, on risque surtout de l'interpréter à sa façon et de ne pas avoir vu les failles qui s'y trouvaient.
Petit exemple : le soleil dans les yeux quand il est dans votre dos.
Je sais bien que monsieur Bouladou a d'excellentes raisons de ne pas révéler encore ce qu'il sait, mais il me semble qu'il ne peut pas en vouloir aux innocentistes de considérer par avance ses "bombes" comme des pétards mouillés.
Cela dit, je suis sûr qu'on avancera au moins un peu cette année, d'autant que le dossier sera bientôt rendu public. Et j'espère que le livre de monsieur Bouladou apportera de nouveaux éléments très probants.
De toute façon, il y aura toujours de bonnes raisons de discuter de tout ça en 2007. Ranucci coupable, il n'y avait malgré tout aucune raison de l'envoyer à la guillotine sans certitude, et les faiblesses de l'enquête, de l'instruction et du procès sont à retenir ; les ignorer serait courir le risque de les reproduire. Si Ranucci était coupable, alors justice a été en partie rendue : le coupable a été arrêté et écarté de la société. Mais on aurait pu épargner aux Rambla ces 30 ans de remue-ménage autour de l'affaire en faisant une meilleure enquête.
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Si j'étais un descendant de Pierre Quémeneur, et qu'on démontrait aujourd'hui même que Seznec était innocent, ou coupable, serait-je satisfait ?
Seznec coupable : on a fait de l'assassin de mon ancêtre le symbole de l'injustice pendant plus de 80 ans, tandis qu'on n'avait pas un mot de compassion pour cette crapule de Quémeneur, homme trouble poursuivi par le fisc.
Seznec innocent : on a condamné un innocent pour le meurtre de mon ancêtre, et l'assassin court toujours (malgré ses 130 ans passés).