Citation :
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pourquoi ces deux arguments ne seraient pas retenus par la commission de révision et s'ils jugent qu'ils devraient l'être, pourquoi ne le sont-ils pas immédiatement. Tout cela n'a que trop duré.
La Cour de cassation vous répondra qu'il faudrait déjà établir avec certitude que le plan signé par Ranucci est un calque. Si vos travaux sur le sujet sont bien troublants et fort pertinents, vous pensez bien que l'affirmation a de lourdes conséquences...et qu'il n'est pas possible de prétendre cela sans études ou expertises.
A supposer que l'élément soit établi, naîtrait dans ce cas effectivement un doute sur la présence de Ranucci sur les lieux de l'enlèvement.
La cour de cassation vous répondra ensuite que Ranucci n'a pas été condamné sur ce seul élément. Encore une fois, que l'on y accorde ou non de la valeur et du crédit...peu importe.
Resteraient tout de même les témoignages Aubert ( ils valent ce qu'ils valent, chacun en fait l'analyse qu'il le juge pertinent evidemment) pour la présence de Ranucci sur les lieux supposés du crime ( ou si vous préférez à une distance relativement proche des lieux du crime).
Ils peuvent certes être considérés pour les uns ou pour les autres tantôt comme contradictoires, troublants ou dénués totalement de sens.
Bref, c'est bien tous les points du dossier qui doivent pouvoir être combattus et mis à nu ( vous me direz, il y a matière sur beaucoup de choses...je sais)
Mais, je redoute que la cour de cassation vous réponde au mieux sur ce point que l'analyse que l'on peut en faire aujourd'hui ne se fonde sur aucun élément nouveau par rapport à 1976...
En même temps, personne ne peut être sûr de rien et qui ne tente rien n'a rien.
Voilà pourquoi, je crois personnellement que ces éléments (certes pertinents et nouveaux si avérés), doivent être alliés à la preuve de l'impossibilité matérielle pour Ranucci d'avoir pu commettre le cas échéant le crime pour lequel il a été accusé , voire joints à la présence de nouveaux témoignages crédibles, d'autres éléments qui pourraient avoir été méconnus des premiers juges de l'epoque.
Le doute sur la culpabilité, c'est la théorie avancée pour que la cour de cassation ( de révision) se penche sur le problème...mais à n'en point douter c'est bien l'innocence qu'il faut démontrer si vous ne pouvez présenter un autre coupable. On a assez peu évolué en définitive depuis 1989, avant l'adoption de la loi dite Seznec.
N'en doutez pas, les cas de révision sont rares, très rares.
Un dossier n'a aucune chance de passer le stade de l'instruction d'une requête s'il n'est pas blindé. La cour de cassation s'engouffrera dans la moindre faiblesse, dans la moindre faille de la requête.
Ca, c'est une vraie certitude.
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"ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort."