Citation :
Encore une hypothèse !!
Le Président Valéry Giscard d'Estaing n’a pas gracié Christian Ranucci parce que, écrit-il, il a reçu une lettre de la mère de Marie-Dolores lui demandant de laisser la Justice suivre son cours sinon elle ne croirait plus en cette Justice.
Imaginons un instant un autre cas de demande de grâce présentée à ce même Président :
Patrick Henry, à l’issue de son procès est condamné à mort. Ses avocats et lui-même demandent sa grâce au Président. Les parents de Philippe Bertrand, la petite victime, sont extrêmement croyants ; en outre, à la barre, devant toute l’assistance et le jury, M. Bertrand a déclaré qu’il ne souhaitait pas l’application de la loi du talion (cf : le livre de Patrick Henry, « Avez-vous à le regretter », pages 285-286)
Si, par conviction religieuse, M. Bertrand avait transmis à Valéry Giscard d'Estaing une lettre demandant la grâce de Patrick Henry, qu’aurait donc fait ce fameux président ?
Peut-être, naturellement, la lettre ne serait-elle pas arrivée jusqu’à son bureau, certes ; mais admettons qu’elle y soit arrivée, quelle aurait été sa décision ?
- soit il graciait ; dans ce cas, la Justice devenait celle de la famille des victimes. Par ailleurs, il laissait exécuter un homme qui clamait son innocence et dont le dossier était bancal, dont le crime qu’on lui imputait ne pouvait être que le fait d’un acte de folie et de panique, qui plus est était mineur au moment des faits ; et il laissait vivre un homme qui reconnaissait sa culpabilité avec toutes les preuves à l’appui, dont le crime entrait dans la liste de ceux que lui-même, le président, avait déclaré comme passibles de la peine de mort.
- soit il refusait la grâce, et dans ce cas il privilégiait une mère plutôt qu’une autre ; il privilégiait en conséquence, la vengeance à la noblesse et la grandeur d’âme.
Le Président Giscard d'Estaing n'a pas laissé la justice suivre son cours dans l'affaire Ranucci
uniquement pour faire plaisir à Madame Rambla!