Citation :
Je crois que la controverse provient du fait que certains confondent, dans cette analyse des propos et de l'attitude de Collard dans ce procès, vie quotidienne et prétoire.
Tout ce que beaucoup reprochent à Me Collard d'avoir dit contre Mme Mattéi pourrait effectivement être considéré comme déloyal, désobligeant, méprisable, s'il s'était agi d'une situation au quotidien.
Mais nous étions dans le cadre d'un procès où les règles ne sont pas les mêmes.
Encore une fois, Collard était dans son rôle. Ni plus ni moins que n'importe quel avocat de la partie civile, qui est là pour mettre en valeur son client et pour décrédibiliser la défense.
Démonter un témoignage en déstabilisant un témoin de la partie adverse fait partie du boulot normal, du B A = BA, d'un avocat compétent, de quel bord qu'il soit.
Tout système judiciaire d'un état de droit repose sur cette convention : un accusé et en face de lui un avocat dont le rôle est de ne plaider qu'à charge et un avocat dont le rôle est de ne plaider qu'à décharge.
Certes, là comme ailleurs on peut aller trop loin, et certains ne se privent pas de renchérir dans l'ignominie et la bassesse.
En l'occurrence, je maintiens que Me Collard n'est pas allé plus loin que ce qui est considéré comme la normale (encore une fois, dans un prétoire pas dans la vie) et a vraiment fait le peu qui était en son pouvoir en tant qu'avocat de la partie civile pour sauver la tête de l'accusé : manifester en fin de plaidoirie son opposition à son exécution.
Il s'agissait quand même de la tête d'un jeune homme de 22 ans dont il fallait décider qu'il la garde ou pas. Ce n'est pas rien tout de même
Je veux dire que l'on ne peut pas tout se permettre
Mme Mattéi avait certes un fils en prison, mais croyez vous qu'il était judicieux de sa part de faire un faux témoignage avec le risque d'être inquiétée elle-même par la justice ?
Tout cela ne me parait pas très sérieux
Comme l'a dit G Perrault, on était vraiment au théâtre lors du procès de C Ranucci
Collard s'est appuyé sur la vindicte populaire dés l'ouverture du procès, sur l'opinion acquise de culpabilité du suspect.
Ca fait pousser des ailes, on se croit tout permis, au diable la morale.