Á lire avec calme et objectivité
L'empreinte du sabot sur le talus et la configuration de la scène supposée du crime laissent penser que la victime était en fuite et qu'elle fut rattrapée. J'avais écrit :
Citation :
Je ne trouve pas naturel du tout cet fuite vers le haut de la montagne. Si la fillette s'échappe du Chemin de la Doria, comment penser qu'elle va fuir vers le haut, même attirée par la route ? Le plus naturel donc le plus probable est qu'elle dévale la vallée vers le village qui n'est pas si loin. Les fuites et surtout celles d'un enfant sont comme l'eau: elles suivent le chemin le plus facile généralement. Alors d'où venait-elle ? Pour l'instant je ne vois rien d'exploitable dans ce sens, sauf qu'elle courait en descendant la route et pour une raison impérieuse, il a fallu qu'elle l'abandonne et tente de se cacher dans la broussailles. Elle a donc essayé de sauter le fossé.
D'autre part la fourchette de l'heure de la mort que l'hypothèse, que je tente de construire, avance est : 10h50 - 11h30. Le crime aurait eu lieu avant l'accident de la Pomme.
Pour discuter le problème, établir une petite nomenclature des endroits devient nécessaire. Ces endroits sont les suivants, ainsi que leur localisation sur la photographie aérienne ancienne :
- - A : Valdonne
- B. : Installations de la champignonnière et maison des Rahou
- C. : Entrée de la galerie où s'est embourbée la 304
- D. : Entrée du chemin de la champignonnière de Guazzone
- E. : Entrée du chemin de la champignonnière du Vallon
- F. : Installations de la champignonnière du Vallon
- G. : Lieux supposés de la scène du crime
- H. : Arrêt de la piste du chien
- I. : Croisement du chemin de la Doria avec la route
- J. : Croisement du chemin du lieu dit Jean-Louis avec la route
- K. : Carrefour de la Pomme
L'hypothèse d'enchainement des faits entre Valdonne et la Pomme qui semble la plus probable et dans le but de l'inclure dans l'hypothèse générale la plus probable est :
- - Le ravisseur traverse Valdonne avec l'enfant (point A)
- Il passe sans s'arrêter devant l'entrée du chemin de la champignonnière (point D)
- Il passe aussi sans s'arrêter devant l'entrée principale de la champignonnière du Vallon (point E) et arrive sur les lieux où l'on retrouvera le cadavre de la victime (point G)
Á ce point apparait la première possibilité de bifurcation des hypothèses : continue-t-il ou est-ce à ce moment que tout se précipite ?
Il y a une possibilité assez claire pour que tout arrive à cet instant. Le ravisseur, pour une raison inconnue, veut prendre, se garer ou faire demi tour dans le chemin (plus une large roulade qu'un chemin) qui coupe la route juste avant le virage (dans le sens où il est entrain d'aller), visible sur les photos anciennes et coïncide avec l'arrêt brusque de la piste du chien (point H).
La manoeuvre est risquée car si l'on voit une partie du virage on ne voit pas l'autre et vive et versa. La victime aurait-elle pu profiter que l'attention du ravisseur était détournée pour s'enfuir brusquement de la voiture ? Je pense qu'il est assez facile de faire coller le reste des faits derrière cette option, oui.
La victime part en courant vers le bas, le ravisseur perd un peu de temps mais sort très vite derrière elle et parvient à la rejoindre à l'instant où elle tente de sauter le fossé, sentant le souffle de son poursuivant et laissant ainsi l'empreinte, mais elle y retombe en arrière, se griffant fortement derrière les jambes.
Si le ravisseur dépasse ce point sans que rien n'arrive, il est difficile de penser que la victime puisse prendre suffisamment d'avance, si elle s'échappe plus loin, sur son ravisseur pour qu'elle puisse arriver jusqu'à l'aplomb. Il continue donc et dépasse le croisement du chemin de la Doria (point I) et arrive au croisement du chemin de Jean-Louis (point J). S'il prend ce chemin, il trouvera, peut-être, le sentier qui se dirige vers la champignonnière du Vallon (point F). Dans ce cas, il a un but: les installations au bout de ce sentier ou n'importe quel coin tranquille le long de ce sentier. Ce sentier longe la route et passe derrière le lieu ou fut retrouvée la victime à une courte distance. Le ravisseur a pu avoir l'instant d'inattention évoqué plus haut, à un endroit proche de la route, la victime s'enfuit vers le bas par un sentier ou une roulade en descendant en courant vers la route, parvient à y déboucher un peu plus haut que l'aplomb, continue à dévaler la route mais est rattrapée dans les termes déjà exposés.
Quel est l'état des suspects à ce moment de l'hypothèse ?
Il est entre 10h50 - 11h30 et l'accident n'a pas encore eu lieu, l'hypothèse donne lieu à évaluer les suspects de la manière suivante :
- - le satyre des cités continue évidemment à occuper une place de choix
- il peut s'agir de plusieurs individus, option douteuse mais possible
- Ranucci peut être coupable
Cette dernière proposition mérite une petite explication.
Pourquoi Ranucci continue-t-il entre les suspects ? Parce qu'il pourrait avoir eu l'accident après avoir abandonné le lieu du crime.
Il fuyait des lieux, aurait provoqué l'accident et fait demi-tour. Aubert l'a vu ailleurs et non pas à l'aplomb. Près de la barrière jusqu'à laquelle Ranucci descend se réfugier après l'accident. Mais pas de précipitation, n'oublions pas sa non reconnaissance par JB Rambla, la Simca, la galerie difficile à trouver, le pull et le satyre des cités, la visite à Allauch au père, Moussy et tous les autres éléments qui ne collent pas du tout. A ce stade de l'hypothèse il ne devrait pas être plus coupable qu'un autre.
Voilà que l'hypothèse nous dresse un tableau beaucoup plus cohérent où se trouve aussi une possibilité que Ranucci soit coupable. Possibilité autrement plus rationnelle que celle proposée jusque là par les défenseurs de l'accusation de l'époque.
Je tiens à faire noter que cela ne doit rien changer à la manière de poursuivre le développement de l'hypothèse. A ce moment Ranucci n'est que suspect, les soupçons se portent très fortement sur le satyre des cités et Ranucci n'a pas l'air de pouvoir l'être. Rien n'a changé non plus sur le fait que s'il apparait un jour que Ranucci était le coupable, l'erreur judiciaire aurait toujours lieu et que si on arriverait à prouver la culpabilité du vrai coupable, ce serait toujours grâce à Perrault.