Je ne sais pas exactement dans quelle direction vous voulez que l'on regarde, même si je pense l'avoir peut-être deviner. En cela, la ville de Marseille, à l'époque de l'affaire Ranucci, ne devait pas être si éloignée de la description de celle de la fin des années 70 et du début des années 80 faîte par JP Sanguy.
Citation :
Extrait de ‘’Qui a tué le juge Michel’’d’Eric Pelletier et Jean Marie Pontaut:
Entretient avec Jean Pierre Sanguy patron de la PJ marseillaise de fin 79 au début de 84
« … Ce qui définissait le mieux Marseille à l’époque de l’assassinat du juge Michel ? Le chaos. Un incroyable chaos.
A Marseille, on risquait de perdre son âme et sa raison, comme le héros de Conrad rementant le fleuve, au cœur de l’enfer végétal. »
L’ancien policier, élève du quartier populaire de Mazargues quand il était enfant, s’improvise guide d’une ville fragmentée, découpée en mosaïque, en patchwork de clans. Petite géographie de faits divers :
« La Capelette était spécialisée dans le maquillage de motos volées. Le Panier et la Belle de Mai restaient l’apanage des braqueurs et des trafiquants de stups. Endoume et son vallon des Auffres abritaient les bars de mauvais garçons, d’où l’expression marseillaise ‘’ Va chier à Endoume’’. L’Estaque hébergeait l’empire gitan, haut lieu du trafic de métal et de fausse monnaie italienne. Quant au Roucas-Blanc, il hébergeait quelques voyous qui avaient réussis. Sans oublier Aix, au nord, le prolongement universitaire de Marseille avec ses somptueuses boîtes de nuit, comme le Kripton de Zampa.
A la fin des années 1970 et au début des années 1980, Marseille surprenait déjà par son mélange des genres. Les voyous et les bonnes gens se rencontraient dans les mêmes restaurants. Ils étaient parfois allés à l’école ensemble. Les truands étaient intégrés à la vie sociale.
A Marseille, la prison valait rarement excommunication. Etre incarcéré n’avait rien d’infamant. A l’école, on pouvait dire ‘’mon père est aux Baumettes’’, cela ne portait pas préjudice. A l’extérieur, les femmes de voyous touchaient une mensualité du Milieu, comme dans la Mafia.
Les notables aussi côtoyaient les truands. Ce qui conduisait à certaines complaisances. Tous les voyous incarcérés pour stups devenaient cardiaques dès leur incarcérations […] On leur accordait une grâce médicale et nous les retrouvions le lendemain, en pleine forme, jount aux boules à Cassis.
Quand tous les milieux se côtoient, l’information, même la plus confidentielle, circule vite. A l’époque, les journalistes sont chez eux à l’Evêcher. Les truands y ont aussi leurs entrées. » …
La ville de Marseille était-elles en 74 une sorte de terreau propice à ce que tout puisse être organisé d'avance? L'objectif aurait été de détourner les masses populaires de quoi ? Dans quel but ?
Citation :
Extrait de ‘’Qui a tué le juge Michel’’d’Eric Pelletier et Jean Marie Pontaut:
Entretient avec Jean Pierre Sanguy patron de la PJ marseillaise de fin 79 au début de 84
... « Les notables aussi côtoyaient les truands.»...
... « A l’époque, les journalistes sont chez eux à l’Evêcher. Les truands y ont aussi leurs entrées. » …
Plus prosaïquement, pourrait-on être tenté d'avancer qu'en 1974, aux vus de certaines facettes présentées par la ville de Marseille, qu'un complot pu être rapidement monté par certaines personnes contre un individu lambda pour protéger certaines autres personnes ?
Le moment où se complot démarre ne serait-il pas alors quand les autorités cessent soudainement de parler et de s'intéresser à l'homme au pull-over rouge?