Vous parlez de véritables psychopathes et les véritables psychopathes, on les reconnaît, parce que leur système pervers, on peut le mettre à jour.
Ils cherchent perpétuellement une puissance qui leur manque, ils vivent en dehors de leur corps, ils flottent et tout d'un coup, comme un rapace ils fondent sur vous. Ils n'écrivent pas dans leur lettre : tu diras bonjour à Mme Abribat, pense à ta santé. Ils sont dans un autre état d'esprit qui est perpétuellement tourné vers eux. Il suffit de comparer le regard de Guy Georges et celui de Ranucci pour le sentir.
Sur l'ancien forum j'avais mis quelques extraits d'un article assez énorme qui s'intitulait : Patrick Alègre raconté par sa mère, publié par Marianne. Eh ben ce n'était pas triste.
Elle racontait que son mari la battait devant lui et qu'il était chargé d'intervenir pour les séparer alors qu'il n'avait que huit ans. Mais ça encore... Elle raconte qu'elle l'emmène quand elle couche avec des hommes pour lui faire plaisir, dit-elle. Il est quoi ? Son fils ? Son amant ?
SOn garde du corps ? Son amant ? ON ne sait plus.
A un moment, son fils la menace d'un revolver, il la menace de mort et il n'a pas l'air de plaisanter. Vous croyez que c'est cela qui la trouble ? Pas du tout, c'est le fait qu'il lui dise : Maman c'est à cause de toi que je suis comme ça.
Elle se dit comment peut-il oser me donner tort alors que je lui permets tout. Elle lui offre aussi un fusil, mais lui ne va pas tirer sur les oiseaux dans la campagne, il flingue les réverbères de la cité.
Elle raconte aussi qu'elle ne l'aurait pas dénoncé pour un meurtre parce qu'elle se serait dit que c'était un accident.
La relation de Christian Ranucci avec les autres n'est pas du tout de cette nature. La première chose qu'il dit à sa mère, c'est sa reconnaissance : tout était parfait, ce n'est pas ta faute, il a suffit d'un accident. Mais pas il a suffit d'un accident pour que je tue, non il a suffit d'un accident pour que je soit mêlé à une histoire de meurtre qui découle du hasard.
Donc, je sais bien que certains criminels vont apparaître tout à fait normal, et j'en connais un qui passait à la télé régulièrement.
Si on ne fait pas attention, on se dit, tout est normal, mais si on se met à faire attention, on s'aperçoit qu'en réalité leur discours est délirant, que manque la nuance, que tout est définitif, superlativé, qu'on mélange des détails avec des questions de vie ou de mort.
Il va vous sortir par exemple quelque chose que j'ai entendu : souffrir c'est mourir, et souffrir c'est grandir. Si vous raccordez les deux branches du discours. Vous vous dites tout d'un coup qu'il y a un problème pour celui qui va grandir, et bien sûr que non, on peut souffrir et ne pas mourir, ce n'est pas la même chose, et vous vous dites ouh là, la personne ne va pas bien, elle ne fait plus la différence, il serait temps de lui dire deux ou trois choses sur le fait que la souffrance ce n'est pas la mort.
Il va vous sortir aussi quelque chose du style : depuis que cette personne est morte, je suis quelqu'un de bien. Ouh là, oui là ça ne va pas, et vous pouvez vous dire, derrière, il y a une certaine perversité.
Parce qu'on mélange les choses importantes, pas importantes, qu'on s'enferme dans un système.
Un vrai pervers aurait sorti des phrases curieuses : ce n'est pas de ma faute, je n'y suis pour rien, elle n'avait qu'à pas traîner dans la rue.
Là, vous n'avez rien de tout cela. L'accusation dans cette affaire repose à mon avis sur du sable, parce que, comme pour Dils, on ne trouve pas les caractères de perversité qu'on devrait y trouver.
C'est la question de Le Forsonney tel qu'il l'explique sur le site : alors cela voulait dire qu'il était d'une rare perversité. Et Le Forsonney dit qu'il ne l'a pas du tout ressenti.
Chez Heaulme, on voit le système pervers, il trompe Abgrall tout le temps, il mélange les choses, il vous amène sur une piste et hop, il retire le tapis.
C'est un Norman Bates que l'on recherche, quelqu'un qui est capable de dire à Janet Leigh : vous mangez comme un oiseau, et la phrase d'après : les oiseaux dévorent. Sous entendu vous êtes en train de me bouffer et je vais vous tuer.
Mais dans l'affaire Ranucci, il est où le pervers qui nie l'existence d'une enfant ? Il est où le système pédophile ?
On rame pour le trouver.
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