Citation :
On se croirait au pays des bisounours, quelle naiveté !
moi je vois surtout des autorités policière et judiciaire qui ont très mal fait leur travail et qui se sont acharnés à envoyer un jeune homme à la mort sur un dossier pourri, juste parce qu'il a eu le tort de passer aux aveux. Des aveux même pas étayés.
Le meurtre d'une personne méritait tout de même plus de considération.
Quand je vois aussi l'acharnement des policiers des années plus tard à faire condamner G Perrault pour diffamation, les pauvres chochottes, je me dis que ces gens là n'ont aucun remords et sont même fiers de leur travail (en particulier grivel).
Ils nieront s'être trompés jusqu'à la fin de leur vie, comme les magistrats.
Plus affligeant encore, 40 ans plus tard, des individus continuent d'accorder un crédit total à l'enquête de police et à l'instruction judiciaire en voulant nous faire croire que tout va bien, que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes. Quelle honte !
Naiveté? non, certainement pas.
Je crois juste que vous vous méprenez sur ce que, de mon côté, je cherche à dire.
Vous êtes convaincu de l'innocence, mais moi, sans vouloir bien sûr me faire porte parole des policiers, je crois qu'eux l'étaient de sa culpabilité et qu'ils ont
un peu négligé le reste (la forme par exemple). C'est aussi simple que cela.
Attention, je ne dis pas que c'est bien et cela ne préjuge en rien de ma propre position sur cette affaire. Je vous explique juste le sentiment que j'en ai. Les raisons peuvent être nombreuses derrière cela: pression de l'opinion, volonté d'aller vite, certitude d'avoir trouvé le coupable, etc.
Que l'enquête ait été bizarrement ficelée, critiquable sur bien des plans (cela a été notamment développé sur bien des fils de ce forum en approfondissement de ce qui a été écrit ailleurs notamment dans les livres), je vous l'accorde et comme je l'ai dit, bien des policiers aujourd'hui le reconnaissent eux mêmes et s'accordent pour affirmer qu'avec recul et surtout avec les exigences procédurales imposées aujourd'hui (notamment contrôle interne), ils n'auraient pas été eux-mêmes satisfaits de l'enquête telle qu'elle a été menée à l’époque.
Nombreux pensent d'ailleurs que si l'enquête avait été parfaitement menée, il n'y aurait aucune discussion à ce jour sur cette affaire et aucun doute sur la culpabilité. Ce n'est même pas moi qui le dit en réalité, ce sont certains policiers qui en parlent en privé sous couvert bien entendu de leurs devoirs de discrétion et de réserve.
Je crois qu'il ne faut pas négliger cette hypothèse que les acteurs de cette affaire étaient convaincus de sa culpabilité (ou au pire, si cette formule a votre préférence qu'ils s'en sont convaincus) et que le reste a suivi.
Par ailleurs, vous attendiez quoi d'autre au juste d'une mise en cause publique du travail de la police qu'une défense assurée par l'administration du travail de ses subordonnés?
Les suites étaient tout de même prévisibles, que vous les déploriez ou non. Fallait pas rêver non plus. Je ne dis pas que c'est formidable ni que c'est injuste, je comprends le sentiment kafkaïen que vous défendez, mais franchement, que vouliez vous qu'ils fassent ou disent d'autres pour que les choses tournent?
Quant à accorder un crédit total aux institutions, comme vous le dites, je vais vous dire très franchement: moi, je n'accorde jamais un crédit total à qui que ce soit en ce bas monde (institutions et personnes) et encore moins gratuitement sur leurs bonnes mines ou leurs affichages. Mais je trouve tout aussi inconcevable de tout généraliser et tout mélanger ou critiquer sur le travail de la police et de la justice, comme sur les gens d'ailleurs.
Je voulais aussi dire que ce n'est pas parce qu'une affaire est mal ficelée qu'elle signifie à coup sûr l'innocence de quelqu'un. Toutefois, les anomalies, erreurs ou doutes que cette procédure suscite posent problème et nourrissent questionnements. Ils peuvent aussi légitimement inquiéter sur la question du respect des droits de chacun lorsqu'il se trouve mis en cause, et c'est surtout là que cela me pose souci. Parce que vous ne pourrez jamais empêcher les gens de douter dès qu'il y a imperfections, erreurs, incompréhensions diverses, etc.
Si cela ne dépendait que de moi, il est clair, que j'aurais décidé d'une révision pour espérer définitivement régler la question. C'est le seul moyen selon moi de faire taire les doutes et inquiétudes des gens, à supposer bien évidemment que tout le monde s'accorde pour accepter la décision qui serait prise, dans un sens comme dans l'autre.
Mais même dans cette hypothèse, ce n'est hélas pas garanti.
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"ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort."