Reste tout de même que dans ce document cité par Arlaten le commissaire Alessandra cite bien l'existence de deux couteaux et d'un fouet, en dépit au passage du fait d'ailleurs que l'enquête n'ait pas permis de déterminer que l'objet retrouvé en soit un. Mais là, je m'éloigne du sujet abordé et c'est un autre problème.
Alors, certes, le lieu de découverte d'un deuxième couteau n'est pas développé dans les grandes profondeurs dans le livre et le document cité par Arlaten est un document de synthèse, mais il faut reconnaître qu'il est difficile de ne pas s'interroger sur l'intérêt qu'aurait pu avoir Fratacci à se perdre en coquille sur ce sujet, quand le dossier pénal lui même fait bien état de deux couteaux dans le détail des PV.
Et même Fratacci, si vous le relisez attentivement, précise à d'autres endroits de son livre l'existence et les circonstance de la découverte des deux couteaux en question:
Citation :
Avant que Ranucci ne soit transféré à Marseille, les enquêteurs font une perquisition à son domicile de la Corniche Fleurie et dans sa voiture qui est garée à l'intérieur du garage collectif de l'immeuble. Ils fouillent minutieusement le véhicule, en présence de son proprié-taire. Ils découvrent ainsi divers objets dont certains ne laissent pas d'être inquiétants ou, pour le moins, étonnants. Voici la liste des principaux : un couteau de marque Opinel, quatre lanières de cuir d'une longueur d'un mètre, entrelacées à une extrémité et maintenues par un élastique - ce qui représente un fouet ou un solide martinet, pour quel usage ? Nous n'en savons rien quoiqu'il soit permis de supposer que la présence de pareille panoplie n'est pas innocente -, une paire de jumelles dans son étui, un trousseau de clefs, un pantalon d'homme de couleur som-bre, un tuyau en plastique long d'un mètre, une carabine à air comprimé de marque Dyane, enroulée dans un peignoir de bain de couleur bleue à bandes blanches, une seringue hypodermique usagée en plastique, une boîte de balles à air comprimé RNS de calibre 45, une bouteille d'alcool, deux cheveux.
Reconnaissons que si cet ensemble d'objets ne prouve rien, il ne se trouve cependant pas d'habitude dans la malle d'un conducteur ordinaire. Si chaque objet ne signifie rien séparément, l'accumulation produit un effet tout autre lorsqu'on examine ses composants: certains peuvent occa-sionner des plaies ou des sévices. L'intéressé n'a pu fournir aucune explication à leur sujet. Quoi qu'il en soit, on retiendra le pantalon qui, nous le verrons plus loin, présente des taches de sang compromettantes au niveau de la poche, et les deux cheveux - un noir assez épais et un fin - qui seront déposés au laboratoire interrégional de police scien-tifique pour examen.
nous avons là le couteau opinel. (passage du livre: 6- l'inculpation)
Citation :
Le couteau était fermé, enfoncé perpendiculairement à quatre-vingt centimètres de profondeur. Il avait été enterré à cent mètres de l'entrée de la champignonnière, en bordure du chemin d'accès. Des traces de sang souillaient la lame. Le même que celui qui tachait l'intérieur de la poche et maculait la pantalon de Ranucci trouvé dans sa voiture.
Il s'agissait d'un couteau poignard de marque « Virginia Inox », à ouverture automatique et double cran d'arrêt. La lame, large de 12 mm, mesurait un peu plus de 10 cm de long. L'ouverture se faisait par pression sur un bouton--poussoir mais - il convient de le souligner - après déverrouillage du cran d'arrêt. On a fait pratiquer ultérieu-rement l'analyse des taches qui maculaient la lame et le manche. C'étaient des taches de sang humain du groupe A. Le groupe sanguin de la petite Marie-Dolorès Rambla. Les mêmes se trouvaient, comme on put l'établir par la suite, sur le pantalon d'homme bleu marine, souillé de boue et de sang, trouvé dans la voiture de Ranucci.
Lorsqu'on présenta le couteau à son propriétaire, il le reconnut sans hésiter. Sans l'exactitude de ses directives, les gendarmes n'auraient peut-être jamais retrouvé l'arme du crime.
Et ensuite le virginia inox qui était enterré. (passage du livre: 9-l'arme du crime)
Il semble tout de même difficile pour le coup de parler de coquille lorsqu'un élément est repris à plusieurs endroits et surtout dans le dossier qui a fondé la culpabilité de Ranucci.
Que cela ne remette pas en soi en cause la culpabilité de Ranucci sur le fond si vous partez par exemple du principe qu'il a avoué qu'il s'agissait de son couteau qui était enterré et qu'il l'a utilisé pour tuer la victime, admettons, mais il est difficile tout de même de nier qu'il existait bien deux couteaux dans cette affaire.
D'autant que la découverte de ces couteaux est bien relatée dans le dossier et pas uniquement dans le document de synthèse cité par Arlaten.
pour le couteau virginia inox déterré:
viewtopic.php?f=410&t=13125
pv 610-5 pièce D46
pour le couteau opinel qui était dans le coffre:
viewtopic.php?f=398&t=13047
pièce D16- pièce 828-4- fouille du 5 juin 1974 de la voiture par le commissaire Alessandra.
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"ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort."