Je suis entrain de parcourir le 2ème ouvrage de G Bouladou. Je m’aperçois qu’il y a une erreur assez conséquente dans le chapitre 1.
Citation :
Extrait de ‘’Autopsie d’une imposture’’ (chapitre 1 — La Simca 1100 ou la naissance d’une rumeur — page 67).
…. Un des principaux arguments de la théorie développée par Gilles Perrault consiste à soutenir que Jean Rambla a identifié une Simca 1100 grise comme étant le véhicule du ravisseur de Marie-Dolorès Rambla, de même que monsieur Eugène Spinelli. Ceci rendrait impossible la culpabilité de Christian Ranucci puisque celui-ci avait un coupé Peugeot 304. Perrault s’appuie notamment sur les articles parus dans la presse qui, dès le 4 juin au matin, soit le lendemain de l’enlèvement, annonce que Jean Rambla a parlé d’une Simca.
Si Pierre Bernard, dans le Provençal, ne fait état que d’une Simca, Alex Panzani, lui, va beaucoup plus loin dans La Marseillaise : « Le petit frère de Marie-Dolorès a pu fournir aux policiers quelques détails de plus qui, espérons-le, s’avèrerons importants dans la suite des recherches. Malgré ses 5 ans, Jean a en effet pu donner un signalement assez précis du ravisseur. Il s’agirait d’un individu de grande taille, jeune et bien vêtu et qui était arrivé dans une voiture grise. Le petit Jean a pu, en outre, indiquer que cette voiture du ravisseur ressemblait à une Simca 1100. » …
Pour l’instant, pas de problème.
Suivent alors les pages 68 à 73 où G Bouladou nous remet en mémoire des passages d’émissions de télévisions, d’article de presse, d’extraits de PV, de morceaux d’interviews qu’il a fais avec Christian Chardon et Cubaynes.
Tout cela pour nous démontrer et par delà nous persuader que le petit Jean n’a jamais pu parler d’une Simca 1100 comme étant la voiture du ravisseur.
Continuons la lecture de ce 1er chapitre et allons maintenant à la dernière page.
Citation :
Extrait de ‘’Autopsie d’une imposture’’ (chapitre 1 — La Simca 1100 ou la naissance d’une rumeur — page 74).
… Puisque Jean Rambla n’a jamais parlé d’une Simca 1100, d’où vient en définitive l’erreur des journalistes ? D’une méprise sur le témoin. Il se sont fait l’écho d’une rumeur qui circulait dans la cité Saint-Agnès sans en vérifier la source. Lors de leurs propres investigations dans la cité, ils ont appris qu’un témoin avait parlé d’une Simca 1100. Comme Jean Rambla était le seul témoin connu, ils lui ont attribué ce propos.
Or le point de départ de cette rumeur n’était pas Jean Rambla, mais Eugène Spinelli. Il est 20 heures quand le garagiste apprend à la télévision que Marie-Dolorès a été enlevée. Il fait aussitôt le rapprochement avec une scène qu’il a vue le matin sans y accorder d’importance, et en parle autour de lui. La nouvelle se répand aussitôt dans la cité : l’homme a emmené l’enfant dans une Simca
C’est là qu’il y a quelque chose qui ne colle pas dans le raisonnement de G Bouladou. Si Spinelli ne fait le rapprochement de la scène qu’il a vu qu’au moment du journal de 20 heures du 03 juin au soir, il ne peut commencer à colporter la rumeur de la Simca 1100 qu’après 20H00. Que l’on me corrige si je me trompe, Mais à 20h00, La Marseillaise connait depuis longtemps cette info, puisque l’équipe du soir de l’hebdo marseillais a déjà bouclé le journal qui doit-être déjà sous presse. Et en effet, le lendemain matin, s’y trouve bien l’article D’A Panzani qui fait état d’une Simca 1100. Donc, en reprenant l’hypothèse de G Bouladou, Spinelli ne peut avoir colporté la rumeur que dans l’après-midi du 03, pour que La Marseillaise ne puisse répercuter l’info dans son numéro du lendemain. Où alors, c’est bien le petit Jean qui a parlé en premier de la voiture grise du ravisseur. Et le problème est alors de savoir si l’enfant a cité de lui-même le mot Simca 1100, ou alors si Panzani en formulant ces questions d’une certaines manières n’aurait pas en quelque sorte dicté les réponses à l’enfant qui n’avait plus qu’à les répéter. Mais dans ce dernier cas, pourquoi A. Panzani aurait voulu a tout prix aiguiller l’enfant vers une Simca 1100, alors qu’à priori, le journaliste qui n’a aucune idée du type de voiture qu’avait le ravisseur. Il pouvait tout aussi bien aiguiller l’enfant vers n’importe quel autre type de voiture.
Si Alex Panzani dans l’hypothèse, où lors de son ‘’questionnement’’ , aiguille l’enfant vers un certain type de voiture est vrai, et que ce type de voiture est une Simca 1100, c’est que le journaliste a déjà une idée préconçu sur ce type de véhicule. Et cela il pourrait l’avoir fait que parce qu’il a déjà interrogé des habitants de la cité qui lui on rapporté que quelqu’un pensait avoir vu la scène du rapt et que le ravisseur était au volant d’une Simca 1100. Le journaliste est d’ailleurs peut-être tombé directement sur Spinelli avant d’interroger le petit Jean à son tour. En tout cas Spinelli pouvait très bien se trouver tout le lundi après-midi dans la cité, malgré que ce soit un jour férié.
Citation :
Extrait de l’entretien de G Bouladou et d’E Spinelli :
E. Spinelli : « … je travaillais pour une maison de réfrigérés. Je réparais le samedi et dimanche.
En tout cas, si E Spinelli s’était trouvé dans la cité le lundi après midi, avec tous les journalistes et les policiers qui s’y trouvait aussi, pourquoi alors n’aurait-il apprit qu’aux infos du soir qu’un rapt s’était déroulé dans la cité. »
Citation :
Extrait de l’entretien de G Bouladou et d’E Spinelli :
E. Spinelli : « Ce n’est que le soir, quand j’ai vu la télévision, que j’ai compris que j’avais assisté à l’enlèvement. J’en ai parlé autour de moi. Tout le monde m’a dit : ‘’Il faut que tu ailles à la police’’. Et je crois que c’est le lendemain, le mardi [en fait c’est le mercredi qu’il y est allé], que j’y suis allé, en disant ‘’J’ai vu la petite partir’’ .»
Un dernier point. L’hypothèse de’’ la rumeur de la Simca 1100 lancée par E Spinelli ’’ est suggéré uniquement par G Bouladou. Celui-ci a donc profité de sa rencontre avec l’intéressé pour lui poser la question. Et franchement, ce que répond, plutôt la manière dont répond Spinelli m’a complètement surpris.
Citation :
Extrait de l’entretien de G Bouladou et d’E Spinelli :
G Bouladou : « Ce qui est bizarre, c’est que les journalistes ont fait dire au petit Jean que la voiture était une Simca 1100, le 03 juin »
E Spinelli : « Qui c’est le petit Jean ? »
Ici cela ne se voit pas , mais sur l’enregistrement, E spinelli coupe la parole à l’ancien policier qui ne pourra finir sa question.
Citation :
Extrait de l’entretien de G Bouladou et d’E Spinelli :
G Bouladou : « C’est le frère de la petite fille. »
E Spinelli : « Le frère je ne le connaissais pas »
Un moment après dans l’entretien, G Bouladou revient à la charge, et cette fois-ci, il réussira presqu’à terminer sa question
Citation :
Extrait de l’entretien de G Bouladou et d’E Spinelli :
G Bouladou : « Le lundi dans la cité, on parle déjà d’une Simca 1100. Or, le seul qui parle d’une Simca 1100 c’est vous. »
Ici aussi, sur l’enregistrement, on perçoit bien qu’E spinelli coupe encore la parole à l’ancien policier qui ne pourra également arriver véritablement au bout de sa question.
Citation :
Extrait de l’entretien de G Bouladou et d’E Spinelli :
E Spinelli : « Moi je vais vous parler franchement. Je suis passé au tribunal deux jours … [etc,…etc…]