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d'après les témoignages de Monsieur Martinez (et de Monsieur Aubert aussi, si mes souvenirs sont bons, lorsqu'il déclare que Christian Ranucci a fait le tour de la voiture pour en extirper l'enfant) Christian Ranucci portait ses lunettes ....
Les témoignages les plus fiables et les moins susceptibles d'avoir été influencés ce sont ceux recueillis par les gendarmes, Aubert est cité a posteriori dans la synthèse des gendarmes :
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[Aubert] apercevait à environ 100 mètres le véhicule gris arrêté en bordure de la route, tandis qu'un homme jeune gravissait le remblai et s'enfonçait dans les fourrés en tirant un paquet assez volumineux. L'homme était vêtu d'un pantalon foncé et d'une chemise ou d'un vêtement de couleur claire.
Pas de mention de lunettes ... ça ne veut pas forcément dire que l'homme aperçu n'en avait pas, mais qu'Aubert n'a très probablement pas bien vu l'homme en question, qui est en dehors de la voiture (rien ne prouve donc qu'il s'agit de Ranucci) et est déjà en train de monter sur le talus au moment où Aubert débouche du virage (cf utilisation de la locution "tandis que")
Aubert n'a jamais vu personne tirer un enfant de la voiture, car sinon bien évidemment cette personne aurait été Ranucci et donc il aurait forcément vu les lunettes ...
1) Mea culpa pour ce qui est du témoignage de M. Aubert, il n'est effectivement dit nulle part qu'il a vu que le conducteur portait des lunettes… Il a juste déclaré à G Bouladou, 30 ans plus tard (Autopsie d'une imposture, p 310) " Je le [le chauffeur] vois descendre et faire le tour [de la voiture] pour prendre l'enfant… " Peut-être a-t-il pu voir de face le visage du conducteur (et donc noter la présence de lunettes) Problème : Des souvenirs vieux de 30 ans sont-ils fiables, alors que l'on peut, en toute bonne foi, inconsciemment nourrir ceux -ci en "comblant les trous" ? Je ne me rappelle plus le nom de ce phénomène psychologique mais j'ai vu quelque part qu'il existe… si quelqu'un de plus calé que moi peut confirmer ou infirmer…
2) En ce qui concerne M Martinez, c'est moins évident. Il déclare effectivement dans sa plainte "à chaud" à la gendarmerie le 3 juin qu'il ne peut décrire le conducteur:
" Je ne puis vous donner son signalement. Il me semble qu'il était jeune, mais je n'ai aucune idée du reste."
En revanche, devant l'inspecteur Canonge à l'Evêché le 6, il se montre beaucoup plus précis :
"L'accident s'est produit très rapidement, mais malgré cela, j'ai aperçu nettement le conducteur et peux même vous préciser qu'il portait des lunettes"
G Bouladou dans son ouvrage explique cela par le fait que le 3 il ne s'agissait que d'un dossier de délit de fuite, alors que le 6, on est dans le cadre d'une enquête sur un meurtre et on tient un suspect…
Gilles Perrault en revanche (dans "Le pull-over rouge") s'étonne de "l'évolution positive de la mémoire" de M. Martinez….
Difficile de trancher… Ma seule idée est que lors d'un accident de la circulation, les choses vont très vite : Un jour, quelqu'un a grillé un feu rouge à grande vitesse, et nous a percutés sur la gauche… Mon mari n'a pu voir la conductrice qu'une fois descendu de notre véhicule pour faire le constat. Au moment du choc, nous aurions été incapables de décrire qui était à bord : Nous n'avons même pas vu que c'était une femme, sans passagers…et pourtant j'ai vu nettement arriver la voiture droit sur nous. Cela dit, certains se souviennent mieux que d'autres, et tout le monde n'a pas le même type de mémoire.
Bonne soirée