Pour continuer le témoignage de madame Suzanne : elle indique bien aux policiers la réalité du témoignage Mattéi. ELLE LE CONFIRME.
Voici ce qu'elle dit exactement : "À la même époque, madame Mattéi m'avait dit qu'un individu avait essayé également d'entraîner sa fille dans sa voiture. Ces propos m'avaient été rapportés par Madame Mattéi, mais je ne suis, en ce qui me concerne, témoin d'aucune tentative d'enlèvement.
Je n'ai jamais vu d'homme au volant d'une voiture prenant la fuite.
Ben effectivement, comme c'est APRES l'enlèvement de Marie Dolorès, le contraire eut étonné, et en plus la voiture dans le pré qui s'enfuirait ? Non.
Non et non. Bien sûr.
Donc Madame Mattéi a bien témoigné de la tentative d'enlèvement de sa fille, et il s'agit bien d'une tout autre affaire que celle dont elle parle.
Si on résume pour clarifier :
- il y a la tentative du vendredi 31 mai sur les deux filles que Madame Mattéi rapporte à Madame Suzanne, ce qui confirme une fois de plus sa réalité.
- il y a la tentative du samedi 1er juin sur le petit alain baracco.
- il y en aurait une troisième, mais par un autre type visiblement, et encore ce sont des gamins qui hurlent dans le couloir, quelques jours après, c'est à dire vers le 11 ou le 12 ou le 13 juin. C'est ce dont parle Madame Suzanne.
Madame Suzanne confirme par ailleurs le témoignage Mattéi. Il est dommage que le policier n'ait pas jugé bon de faire préciser ce qu'avait effectivement déclaré Madame Mattéi à ce sujet. Mais nous savons que son but, c'est avant tout d'étouffer la plainte, pas de découvrir la vérité.
Citation :
Mme Mattéi a dit à sa voisine Suzanne que Mme Mathon lui offrirait 2000 frs (de l'époque, c'est à dire beaucoup plus que 300€ actuels) si elle acceptait de faire un faux témoignage.
Quelqu'un qui transmet une offre de cette sorte a, à fortiori, pu bénéficier des mêmes largesses, puisque le principe ne la choque pas sur le fond.
Donc on peut croire que Mme Mattéi a été payée, même si on a pas retrouvé le chèque.
Il y a de fortes présomptions contre elle.
De plus, les Barraco ruinent complètement les témoignages à décharge sur le ravisseur.
Alors ça c'est un autre gag - décidément les policiers de Marseille, c'est quelque chose - d'abord 2000 francs en 1976, l'inflation était passée par là, c'est 4000 ou 5000 francs d'aujourd'hui à tout casser, mettons 800 euros. ce n'est pas non plus Byzance.
Ensuite ben il faut lire la déposition minutieusement :
"je dois vous préciser que l'année dernière, au début de l'été, madame mattéi m'a abordée dans le couloir de notre immeuble."
Donc cela se situe après le rejet de la cassation, Ranucci attend d'être coupé en deux à moins d'une grâce présidentielle. Donc c'est bien après le procès qui se situe en mars.
"Elle m'a indiqué que madame Ranucci, mère de Christian Ranucci - merci de la précision mais c'est Madame Mathon, pas madame Ranucci, cette bonne femme, c'est vraiment de la seconde main -, était prête à me donner une somme de 2000 francs si je consentais à faire un faux témoignage."
On imagine la scène entre Madame Mattéi et Madame Mathon : il y a eu le procès avec le succès que l'on sait, les menacesde mort, etc... Et Madame mathon dirait à Madame Mattéi : oui dégottez moi une bonne femme qui vient dire des choses fausses.
Ce n'est pas recevable. Donc c'est le policier qui fait faire un faux témoignage à Madame Suzanne. C'est en parlant au policier que madame Suzanne fait une fausse déposition. Le faux témoin, c'est madame Suzanne. Il est absolument impossible et impensable, que Madame Mathon se soit risqué à cela. On rêve.
Qu'est-ce qui s'est passé vraisemblablement : Madame mathon a dû dire à Madame Mattéi : si vous me trouvez quelqu'un qui a vu les tentatives d'enlèvement, je sais que c'est dur, je sais ce que vous avez enduré lors du procès, alors je suis prête à lui donner un peu d'argent pour la soulager.
Voilà la réalité de ce qui s'est passé, c'est logique. Vous imaginez madame Mathon circulant dans la cité : s'il vous plait, un faux témoignage ! On rigole.
NOn là on voit que les policiers sont assez ignobles pour faire dire cela à Madame Suzanne : ah donc Madame Suzanne, vous vous n'avez rien vu, et si Madame Mathon vous avait donné 2000 francs, vous nous auriez donc menti ? Ah donc c'était bien pour faire un faux témoignage, hein vous voyez bien : donc vous nous dites Madame Suzanne : Madame Mathon était prête à vous donner de l'argent si vous disiez que vous aviez vu quelque chose que vous n'avez pas vu, donc nous écrivons : elle était p^rete à me donner 2000 francs si je faisais un faux témoignage.
Voilà ce qui s'est passé. La manoeuvre est à la fois grossière et impudente.
Vous vous dites, mais alors on a posé la question à Madame Mattéi, au sujet de ces 2000 francs, pour savoir de quoi il retournait ? Ben apparemment, il n'y a pas de trace. Nul trace nulle part. c'est pour dire le sérieux de tout cela.
Ca ne sent pas très bon du côté de la sûreté en 1977.