Citation :
Je me permets d'intervenir bien que je n'ai pas trop de temps en ce moment.
Jusqu'à preuve du contraire (et je demande à toute personne qui est en mesure de le présenter de le faire, je suis prêt à payer les frais occasionnés) il n'y a dans la procédure RANUCCI aucun rapport d'expert affirmant que la portière gauche était bloquée.
Il y'a seulement des policiers qui sont convaincus qu'elle est bloquée des deux côtés et qui insistent auprès de RANUCCI sur cet élément et ceux qui sont montés dans la voiture et qui ont affirmé que la portière n'était pas bloquée de l'intérieur.
J'ai leurs enregistrements audio : je veux parler de Christian CHARDOn qui a conduit la 304 ( et non pas 204) jusqu'à Nice, Roger ARDUIN qui a sorti la 304 de l'Evêché avec Innocenzi et FERRER qui a conduit la 304 de chez Mme MATHON au commissariat de Nice.
FERRER m'a précisé qu'il avait voulu déposer plainte contre PERRAULT pour les bétises racontées sur le vol de la voiture dans le garage et qui, on l'a vu avec le témoignage de CHARDON, ne tiennent pas la route une seconde.
CHARDON a fait une déclaration sur la portière qui n'était pas bloquée aux journalistes pour l'émission de M6 mais ils se sont bien gardés de la passer dans une émission qui était destinée à continuer à faire planer le doute.
Donc il y a bien un rapport rédigé par quelque service technique de la police qui dit que la portière était bloquée des deux côtés par l'accident.
Dommage que ce point de vue ne figure pas dans votre livre, mais je suppose qu'il n'y avait plus la place pour discuter de cela.
Une chose est certaine, c'est que la portière était bloquée des deux côtés lors de la reconstitution parce que sinon, la juge aurait eu les mains libres pour conclure aussitôt que les Aubert ne pouvaient pas se tromper, que Ranucci était bien sorti le premier de son côté.
Or ce n'est pas ce que fait la juge, elle abrège, parce que elle ne sait pas résoudre le problème, elle dit : on ne va pas y passer des heures et elle passe directement à la reconstitution du meurtre. Donc c'est bien qu'au moment de la reconstitution, la portière est bloquée des deux côtés.
Qu'est-ce qui a bien pu la bloquer des deux côtés sinon l'accident dont on voit très bien sur les photos qu'il a enfoncé l'aile tout autour de la serrure et la portière suffisamment pour coincer également la vitre dont on voit très bien qu'elle est déboîtée et qu'elle sort des glissières.
Quand Harduin dit-il qu'elle n'était pas bloquée ? Trente ans après ? S'en souvient-il ? Quant à Chardon, si c'est du même acabit que lorsqu'il déclare dans votre livre précisément être en même temps à deux endroits différents, à Gréasque et à Marseille, je me permets de mettre en doute ledit témoignage.
On remarque notamment que les aveux de Ranucci insistent tout particulièrement sur le fait que la portière était bloquée -sous entendu de l'intérieur - et qu'il serait donc sorti du même côté et après la petite Marie-Dolorès, ce qui, au passage, contredit totalement le témoignage Aubert (3e version, celle du 6).
Vraiment on peut dire une chose déjà, la police de Marseille, ce ne sont pas les rois de la coordination des témoignages. C'est le moins qu'on puisse conclure.
Quant au PV rédigé par M. Poli, il est contredit par le PV rédigé par le sous-brigadier Ott, une heure et demi avant celui de M. Poli, lequel indique que M. Ott a conduit à Marseille LA VEILLE (un dimanche) la voiture que M. Ferrer est censé avoir saisi au garage à Nice le lendemain (le lundi) en compagnie de M. Poli, une heure après l'autre PV.
Donc, comme l'indique Mme Mathon, M. Ferrer n'a jamais vu le coupé Peugeot, puisque lorsqu'il se présente au garage avec M. Poli, ledit coupé est à Marseille depuis la veille.
M. Ferrer n'a pas porté plainte contre M. Perrault, c'est son choix, il avait trois mois pour ce faire et ce livre, le pull-over rouge, a reçu suffisamment de publicité pour qu'il en soit informé en temps utile, il ne l'a pas fait, il ne peut s'en prendre qu'à lui-même, et c'est dommage, parce qu'effectivement nous aurions pu avoir les explications croisées de M. Ott et de M. Ferrer joint à M. Poli, et en plus l'explication de M. Alessandra sur le fait absolument incroyable qu'on donne à Mme Mathon une voiture dont on sait qu'elle sera requise tout aussitôt pour la reconstitution.
Pour dire ce que vous dites, vous vous basez, il serait bon de le rappeler, sur une date que Mme Mathon avance en se trompant dans un texte publié dans un livre de M. Perrisset . Elle confond le vendredi et le lundi.
Nous retenons pour notre part la date du 9, celle qu'indique M. Ott dans son PV et nous constatons que le dimanche soir, la voiture était bel et bien au garage et qu'on est sans doute venu l'y prendre en douce.
Donc M. Ferrer n'est pas accusé d'avoir "volé" la voiture de Ranucci (à moins que ce ne soit lui qui est venu le dimanche soir), mais M. Poli, lui, est accusé d'avoir fait un faux PV, à moins que ce ne soit M. Ott - vol et faux, ce n'est pas pareil. Il s'en conclut que M. Ferrer n'est jamais monté dans la voiture, ou alors c'était un dimanche soir. Et il n'y avait pas MMe Mathon comme il était requis, et il y avait le pantalon qui traînait dans le garage - le lundi, il n'y était plus - mais non plus la peugeot.
Ainsi donc l'affirmation de M. Ferrer est sujette à caution. Pour le moins.