Citation :
Il faudrait que vous puissiez aller sur les lieux pour vous rendre compte, parce qu'à ce moment vous seriez surpris d'une chose : on ne peut pas vraiment se tromper sur l'emplacement des uns et des autres.
En fait, depuis la Pomme, il y a une ligne droite et trois boucles d'environ trois cents mètres et on constate qu'il est à peu près sûr que la voiture de Christian Ranucci s'est arrêtée un peu après le panneau qui figure aujourd'hui, dans le creux de la courbe.
Et on peut voir même encore aujourd'hui où les Aubert se sont arrêtés. Il y a un espèce de petit terre plein et après démarre le fossé. Et quand il y a le fossé, on ne peut pas vraiment faire demi-tour. Si on veut faire demi-tour après, comme dit Perrault, il faut aller dans la boucle, pratiquement là où se trouve la première entrée de la champignonnière, 600 mètres plus bas.
Donc, quand on regarde ce qu'ils disent aux gendarmes, on s'aperçoit que ça colle assez bien : ils débouchent du virage et voient la voiture à une centaine de mètres, déjà arrêtée et un type qui remonte le talus : ça dure une seconde et demi, parce que au-dessus, il y a les buissons et qu'il a donc disparu de leur vue.
En une seconde et demi, ils ont eu le temps de voir qu'il portait un pantalon sombre, une chemise blanche et qu'il transportait un paquet assez volumineux, c'est-à-dire quelque chose qu'il avait peut-être l'intention de déposer dans la champignonnière.
Donc quand ils voient ça, ben ils s'arrêtent tout de suite, sur le petit terre-plein, avant le début du fossé.
Aubert descend et s'approche un peu de la voiture, et il appelle le type, mais celui ci ne va pas répondre et donc il revient vers sa voiture et il fait demi-tour.
Si on sui ce que les Aubert disent aux gendarmes, ils ne se sont jamais approchés de la voiture. Et s'ils s'étiaent approchés de la voiture, ils auraient dit qu'ils avaient vu les sièges rouge vif, on ne voit que cela...
Ils n'en parlent jamais, parce qu'ils ne les ont jamais vus vraisemblablement.
Pour moi la voiture des Aubert s'est garée là où on voit la voiture blanche au fond et Ranucci devait être garé un peu plus bas que le cercle rouge qui se trouve sur le devant de la photo, mais Aubert est descendu à pied sur un dizaine ou une vingtaine de mètres et il ne s'est vraisemblabelement jamais approché de la voiture.
Avec le terre-plein que l'on voit en haut, il pouvait faire demi-tour sans problème. Ensuite, vous voyez le fossé qui a été comblé, ce fossé devait interdire pratiquement de faire demi-tour...
Et donc en s'approchant d'une dizaine ou d'une vingtaine de mètres, il n'aurait donc pas pu voir CR affalé sur le siège passager ?
Pour relever correctement le n° d'immatriculation, est ce que 20 mètres ce n'est pas un peu loin ?
M. Aubert n'a donc pas pu remarquer une présence humaine à l'avant du véhicule...et puis, son souci est de relever la plaque numéralogique et comme il dit avoir vu qn escalader le talus, il est certain que c'est le propriétaire du véhicule.
Quand même, je suis étonné que M. Aubert n'ait pas été plus surpris que cela de voir, d'après ses dires, un type escalader un talus en tenant une fillette par la taille ou même par la main, nous sommes un lundi de Pentecôte et il est près de 12h30.
Je suis toujours surpris que les Aubert et Martinez ne soient pas allés ensemble sur les lieux juste pour regarder un peu dans le talus.
Tout de même, ce n'est pas une scène anodine ni ordinaire. Mais non ils n'en font rien.
C'est sans doute parce qu'ils ne sont pas certains du tout de ce qu'ils ont vu. Et c'est bien cela qui explque que leur témoignage a changé au fur et à mesure que l'enquête avancait. Et c'est cela qui me laisse toujours perplexe.
Bien sur, si je dis que les Aubert n'ont rien vu du tout, je les accuse de faux témoignage, ce qui est grave j'en conviens. Et dans le même temps, ça jette un doute sur le rôle des enquêteurs. Ont-ils pu subtilement influencer ou orienter la déposition des Aubert ?
Ce serait bien de demander cela aux époux Aubert aujourd'hui, 32 ans après.
Ca me fait penser à l'affaire Seznec. Une dizaine d'années après le verdict, les jurés qui ont condamné Seznec, sont revenus sur leur décision en disant carrément que s'ils s'étaient trompés, c'est parce qu'on les avait trompés, donc orientés dans un sens.
Si seulement, M. Aubert s'était approché du véhicule juste par curiosité et regardé à l'intérieur, il aurait surement vu CR allongé sur le siège passager. Enfin bref.