Citation :
Oasis, je crois que personne ici ne prétend avoir un savoir universel, et quand je donne la longueur exacte d'une Peugeot 304 coupé, par exemple, je la donne bien sûr grâce à l'ami Google, moteur de recherche qui ne m'est d'ailleurs pas inutile dans mon métier très technique.
Il n'y a aucune différence entre lire le Code de Procédure Pénale sur internet et dans un livre imprimé, si tant est que le site internet en question soit sérieux et ne contienne pas de fautes. La méthode de recherche est différente, mais l'index dans un livre est bien utile aussi, car il est impossible de connaître par coeur tous les textes de loi.
Je crois que nous sommes tous ici désireux de mieux comprendre cette affaire. On n'y arrivera pas en opposant des thèses aveuglément innocentistes et aveuglément culpabilistes, qui ne peuvent convaincre que ceux qui sont déjà convaincus. Il est préférable, je crois, d'additionner nos compétences et nos capacités de réflexion, afin d'avancer ensemble. C'est ce que je constate, par exemple, quand j'émets des hypothèses et que quelqu'un (Antoroma, le plus souvent) vient leur opposer des objections constructives, ou les compléter.
Les débats style empoignade qu'on voyait chez Dechavanne n'ont jamais fait avancer un sujet. C'était du spectacle avant tout. Ce serait bien de réfléchir ensemble, et d'oublier les querelles de personnes. Ceux qui sont convaincus de l'innocence ou de la culpabilité de Christian Ranucci ont besoin des autres pour trouver les failles de leurs théories. Il faut aussi qu'ils acceptent de réviser ces théories quand elles sont très faibles sur certains points.
En lisant la requête en révision de 1990, j'y vois beaucoup de déductions faiblardes voire ridicules, d'erreurs, de partis pris. Ce n'est pas comme ça qu'on peut convaincre quelqu'un d'un peu sérieux. Si seulement les innocentistes voulaient bien écouter leurs contradicteurs, ils avanceraient.
Marc D, je suis globalement tout à fait d'accord avec vous, ce que je voulais simplement souligner c'est qu'il y a une différence significative entre réaliser un copier/coller d’un texte et sa compréhension intime ou sa mise en perspective. Celles-ci ne peuvent se faire, en général, qu’au travers d’une vraie pratique et expérience professionnelle.
Lire sur Internet (ou dans un livre car c’est en effet la même chose) un texte juridique ne donne en aucun cas la légitimité d’un juriste et il me paraît en effet indispensable d’avoir l’extrême humilité de comprendre qu’il est très délicat, en particulier dans ce domaine, de savoir distinguer entre l’esprit et la lettre.
Fournir la mesure technique d’une voiture trouvée sur le Web ne me semble pas du tout relever de la même complexité parce qu’on reste, dans ce cas de figure, dans le domaine du fait « brut » sans aucun phénomène d’interprétation subjective.
Il ne viendrait, je pense, à l’esprit d’aucune personne de bon sens de s’ériger en ingénieur chimiste simplement parce qu’on a pris connaissance d’ouvrages de chimie, de s’ériger en mathématicien parce qu’on a fait un copier/coller d’un théorème extrait d’un ouvrage de Bourbaki ou encore de s’ériger en médecin parce qu’on possède une copie du Vidal. Et ne pas étendre ce principe à la grande majorité des professions c’est prendre le risque d’une dérive rapide vers une sorte de poujadisme digne du Café du Commerce.
Pour assurer une utilisation « raisonnée » des informations et des connaissances, tout métier passe par un apprentissage, une pratique, une expérience. Pour en donner une illustration simple, la capacité très simple de nos jours de créer son propre blog ne nous transforme pas instantanément et d’un coup de baguette magique en journaliste ou bien encore en essayiste.
Bref, je pense très sincèrement qu’en dehors de toute polémique en effet stérile, on servirait bien mieux la cause de la « Vérité » ou du moins la recherche d’une « Justice » plus efficace (ce qui est je pense le but ultime de la majorité des membres de ce forum) en ayant la modestie d’intégrer la technicité souvent complexe du métier d’avocat, de magistrat, d’enquêteur ou de médecin légiste pour donner quelques exemples.
Cela ne signifie pas, bien entendu, qu’il ne faut pas rechercher et identifier les faiblesses, les contradictions voire les éventuelles erreurs de la procédure ou de l’enquête. C’est simplement avoir l’honnêteté intellectuelle de ne pas oublier, qu’à de très rares exceptions près, nous ne sommes pas sur ce forum des professionnels de la chose et qu’il faut rester modeste et prudent en distinguant soigneusement d’une part les faits, les procédures, les règles et les lois et d’autre part la « lecture » que nous en faisons.
PS 1 :
Je ne me range ni dans la camp des « innocentistes » ni dans celui des « culpabilistes » juste dans celui de ceux qui doutent encore et qui ne sont pas convaincus par aucune des explications « globales » élaborées jusqu’à ce jour.
PS2 :
Citation :
Oasis, je crois que personne ici ne prétend avoir un savoir universel
Comme j’aimerais partager votre certitude à ce sujet…