LE PLAN
J'ai repris une photo aérienne sur laquelle Gihel avait déjà porté des indications, j'ai supprimé la Simca 1100 dans le chemin de la Doria, j'ai prolongé le trajet d'Aubert jusqu'à l'endroit où il a fait demi-tour, et j'ai repoussé la voiture de Ranucci de quelques dizaines de mètres, car il y avait un creux au bord de la route à cet endroit sur la photo, et cela me semblait mieux correspondre aux photos. En fait, il n'est pas impossible que Ranucci se soit arrêté encore quelques dizaines de mètres plus loin.
J'ai également marqué la route tous les 100 mètres (ceci est approximatif, mais la marge d'erreur est faible, me semble-t-il). A 200 mètres de La Pomme, le premier virage important ; à 600 mètres, le dernier virage important avant l'arrêt ; à 1000 mètres, l'entrée de la Champignonnière du Vallon ; à 1400 mètres, l'entrée de la Champignonnière Rahou.
Le corps est indiqué par la croix bleue, à un peu plus de 700 mètres. Ranucci (en orange) est arrêté sur ce plan à un peu plus de 800 mètres, et Aubert (en rouge) débouche du virage à un peu plus de 600 mètres.
L'EMPLACEMENT DE L'ARRÊT
Aubert dit :
"Après avoir parcouru une distance de 1 à 2 km, la 304 Peugeot s'est immobilisée au bord de la route. A ce moment, je me trouvais à environ 2 ou 300 m de lui." Après avoir observé la scène de la fuite dans le bois, il a parcouru une cinquantaine de mètres, puis a effectué son demi-tour. Si madame Aubert a bien entendu l'enfant, alors la scène de la fuite ne s'observe qu'en se retournant, tandis qu'Aubert parcourt quelques dizaines de mètre, et ce n'est peut-être qu'après ça que monsieur Aubert compte les 50 mètres.
Puisque je compte environ 400 mètres du virage au demi-tour, je pense que l'arrêt de Ranucci se situait très probablement au-delà des 200 mètres après le virage. Sinon, si nous avions 200 mètres jusqu'à l'arrêt, et 200 mètres jusqu'au demi-tour, on pourrait s'étonner que ces distances égales deviennent dans la déposition d'Aubert 2 ou 300 mètres d'une part et 50 mètres d'autre part, même en tenant compte de l'observation de la fuite en se retournant.
Pour faciliter mes calculs, j'ai cependant retenu un arrêt au point 800.
TIMING DE LA FUITE DE RANUCCI
J'ai estimé la vitesse de la fuite de Ranucci en fonction de ce que je ferais si je voulais rouler vite sans pour autant risquer de terminer dans le fossé.
Tout d'abord, pour les 200 premiers mètres, il s'agit de se lancer en partant de l'arrêt total et en prenant le premier virage, pas excessivement dangereux apparemment, à 90 km/h. La moyenne, si l'accélération est constante, est donc de 45 km/h et le temps pour faire ces 200 premiers mètres de 16 secondes. A ce moment, Ranucci n'est plus visible de La Pomme.
Pour les 400 mètres suivant, j'ai choisi une moyenne de 90 km/h, en tenant compte d'une accélération au milieu (100 km/h) et d'un ralentissement (80 km/h) pour aborder le gros virage à droite. Temps pour parcourir ces 400 mètres, lancé : à nouveau 16 secondes.
Pour les 200 derniers mètres, commencés, donc, à 80 km/h, et terminés à l'arrêt, j'ai retenu un freinage normal, ce qui met la moyenne un peu au-dessus de ce qu'elle serait avec un ralentissement régulier : 45 km/h au lieu de 40 km/h, donc, ce qui donne à nouveau 16 secondes (si l'arrêt a lieu au bout de 300 mètres, 20 à 24 secondes sont nécessaires).
LA POURSUITE PAR AUBERT
Si Aubert part avec 16 secondes de retard, et roule à la même vitesse : Ranucci disparaît derrière le premier virage exactement quand Aubert part, disparaît derrière le dernier virage au moment Aubert sort du premier, et Aubert débouche du dernier virage au moment exact où Ranucci s'arrête. Dans ce cas de figure (16 secondes de retard), pour avoir Ranucci en point de mire ne serait-ce que 2 secondes, Aubert doit lui reprendre ces 2 secondes sur les 200 premiers mètres (pas impossible, avec une forte accélération), et/ou Ranucci doit rouler moins vite que je ne le dis dans la seconde partie. Enfin, pour qu'Aubert voie Ranucci s'arrêter, après le dernier virage, il faut que Ranucci se gare au-delà du point marqué 800, et/ou ralentisse tranquillement.
Conclusion : pour que le récit de la course-poursuite soit possible, il faut
apparemment que les Aubert aient au maximum 16 secondes de retard sur Ranucci au départ, et ne cèdent pas du terrain.
Bien entendu, ces calculs ne remplacent pas une bonne reconstitution.