Citation :
Je voulais dire que lorsqu'ils ont voté, c'était en connaissance de cause. Je répondais à Kaokaa qui venait d'écrire :
"Les jurés, quoi qu'on pense de ce qu'ils firent "en leur âme et conscience", n'ont pas voté la mort, stricto sensu. Ils ont déclaré Ranucci coupable sans circonstance atténuantes. C'est le président de la cour d'assises qui prononça alors le verdict, en l'occurence la peine capitale, en application de la loi."
Oui, Didi, j'avais bien compris ce que vous disiez. Et d'ailleurs, le post de Carmencita juste après le vôtre montrait bien que les jurés avaient également leur part de responsabilité dans l'établissement de la peine. Seulement, ça se détermine à l'issue d'un vote.
Admettons que j'aie été un juré opposé à la peine de mort et que j'aie reconnu, suivant mon intime conviction, Ranucci coupable sans circonstances atténuantes. Aurais-je voté pour les circonstances atténuantes afin de tenter d'éviter la peine de mort à Ranucci ? Je ne crois pas. J'aurais tenté, peut-être, de convaincre les autres jurés de ne pas se prononcer pour la peine de mort, si on m'avait laissé la parole. Mais en réalité, je n'aurais eu qu'une voix pour répondre à chaque question ainsi qu'au moment d'établir la sanction, et j'aurais été bien forcé d'accepter le résultat des votes.
Alors, oui, certains jurés ont condamné Ranucci à mort en toute connaissance de cause et avec conviction. Je n'aime pas tellement qu'on dise qu'ils ne pensaient pas que ça irait si loin, car dans ce cas-là, le mieux était de suivre ce qu'avait demandé l'avocat des parents de la victime.
Parents de la victime, donc, qui n'ont pas réclamé la tête de Ranucci (leur avocat parlait en leur nom). Alors que sûrement des millions de Français, non concernés directement, auraient tué Ranucci de leurs propres mains si on leur en avait donné l'occasion.