"Le coutaeu est taché de sang et au minimum comptaible avec le meurtre"
Bonjour JPasc
Citation :
Minimum ? il ne peut et ne doit pas y avoir de demi mesure dans une affaire criminelle.
Il faut prouver de manière formelle que c'est bien l'arme du crime !
C'est le problème de la preuve. Il faut chercher à ce qu'elle soit le plus certaine possible.
Avant l'ADN, difficile.
Pas d'empreintes sur ce couteau.
Le sang: groupe A, ce qui est compatible avec le sang de la petite, du suspect, et d'au moins 40% des habitants de la région.
Mais: le couteau est trouvé à 1 km du lieu du corps, et pas par hasard: il est cherché dans le cadre de l'enquête, sur les indications du suspect. Enfoui sous 20 cm de fumier, je ne vois pas comment on pouvait le trouver si on ne savait pas au moins vaguement où chercher. Il est taché de sang. Les dimensions de la lame corerspondent aux blessures - même s'il n'y a pas eu d'analyse plus poussée, c'est un minimum indispensable.
L'acceptons nous comme arme du crime?
Pour moi, oui. La probabilité qu'il en soit différemment est infime.
Pour vous (pardonnez moi si je trahis votre pensée): non. Il n'y a pas certitude.
Vous me direz peut-être: il faut une certitude!
Je l'ai déjà dit: pour moi, IL N'Y A JAMAIS DE CERTITUDE
Citation :
ABSOLUE
. C'est un leurre, qui je crois s'explique de deux façons: 1. nous sommes habitués aux vérités scientifiques. Mais la justice s'adresse à des hommes (et des femmes) avec des comportements qui ne sont pas scientifiques. 2. Nous avons (moi aussi) peur des erreurs judiciaires. tout le problème est là: les jugements ne se fondent que rarement sur des preuves absolument intangibles. On peut toujours construire un scénario inverse. tenez, avec du temps, je pense que j'arriverais à écrire un superbe scénario en faveur de la culpabilité de Dreyfus (qu'il me pardonne!). Ou de l'innocence de Landru. Pas forcément plausibles, mes scénarii, mais en y mettant le ton, on peut toujours être convaincant.
Le malheur, c'est que si on accepte celà, on accepte que de loin en loin puisse se glisser une erreur, ce qui est terrible.
Mais si on exige toujours une preuve idéale et irréfutable, alors on paralyse le système car çà n'existe pratiquement jamais. J'ai interviewé une magistrate certes jeune (dernière promo de l'Ecole de Bordeaux): "plus l'affaire est grave, plus il est rare d'avoir une preuve indestructible".
Vous me direz peut-être: mais on l'a envoyé à la guillotine!
Eh oui, je suis d'accord, c'est un des arguments contre la peine de mort. mais elle a été abolie, alors je refuse de faire un combat d'arrière garde. Dans le POR, Gilles Perrault avait l'honneteté de ne pas prendre partie, et, globalement, de ne pas dissumuler les éléments à charge. Son livre montrait la possibilité du doute et l'absurdité conséquente de la peine de mort.
Citation :
et quand on relit les conditions de découverte de ce couteau, il est tout à a fait légitime d'avoir de sérieux doutes !
Pour moi, il n'y a pas de lézard: le couteau a été trouvé le 6 par les gendarmes sur les indications, certes imprécises, données par Ranucci. A ce stade de l'enquête, je ne vois AUCUN intérêt à une quelconque machination. Plus tard peut-être, si avaient manqué des éléments à l'accusation, on peut toujours imaginer que... Mais là non, la stricte réalité suffisait largement, où que soit trouvé le couteau, quelque soit la personne qui l'ai trouvé. Pas besoin de le replanter.
Citation :
En outre, comme il n'y a pas de PV de refus de prolongation de garde à vue, pour moi cela prouve qu'il n'y a pas eu de demande expresse de la part du commissaire Alessandra !
Et pourtant, cela aurait été extrêmement utile d'emmener CR sur les lieux pour qu'il montre spontanément oùl l'avait enterré !
Mais qu'est ce que celà changerait? Puisque vous doutez (c'est votre droit) des circonstances de découverte du couteau, n'auriez vous pas douté de la même façon si on avait emmené Ranucci? On pouvait facilement l'emmener là où le couteau avait été replanté par un policier, lui demander si c'était le bon endroit, et lui faire pencher la tête en signe d'aquiescement. Ou du moins on pourrait facilement le soutenir aujourd'hui.