Comme promis, voici quelques extraits de la presse régionale de l'époque. On peut se procurer une copie du dossier complet auprès des différents journaux (La marseillaise et La provence), contre une centaine d'euros environ (c'est ce que j 'ai fait !). Sinon, pour ceux qui seraient de passage à Marseille, ils peuvent les consulter à la Bibliothèque l'Alcazar (cours Belsunce, centre ville).
Voici donc la journée du 4 juin (je promets de faire les autres journées le plus rapidement possible
DOSSIER DE LA PRESSE REGIONALE
LE 4 juin 1974 (relatant les fait du 3 juin, le jour de l'enlèvement).
Le provençal :
Ce journal situe l'heure de l'enlèvement de Marie-Dolorès à 11h15, en fonction des déclarations de Pierre Rambla, qui d'après le journal est en congé maladie. Ce dernier fournit un témoignage intéressant au journaliste :
"Marie et Jean sont donc sortis vers 11 heures moins le quart. ils sont tout de suite allés vers l'entrée des H.L.M. espérant trouver des copains pour jouer. Ils n'en ont pas eu le temps car tout de suite un homme est intervenu. Je peux vous donner tous les détails que m'a rapportés mon petit Jean. Mon garçonnet, malgré ses six ans, est trés éveillé et sait fort bien ce qu'il dit.
Jean a donc vu arriver depuis la rocade du jarret une voiture de couleur grise. Comme il connaît bien les autos, il m'a affirmé que c'était une simca.
L'inconnu a stoppé immédiatement près de mes enfants. Il est descendu de son siège en disant : je recherche mon chien noir qui s'est égaré. Et, s'adressant directement à mon garçon, il lui a demandé de faire le tour du pâté d'immeubles pour essayer de retrouver l'animal.
Jean, qui est très gentil et qui aime les bêtes, n'a pas hésité à partir à la recherche du chien. Quand il est revenu quelques minutes après, Marie-Dolorès n'était plus là. L'homme et sa voiture non plus. "
Le journaliste affirme alors que Jean est revenu à l'appartement familial pour dire à son père : "Je recherche Marie-Dolorès et ne la retrouve plus. Elle était comme moi à la recherche du chien noir d'un homme que je ne connais pas.Je me demande bien où elle peut se trouver."
Monsieur Rambla continue son témoignage :
"Je suis sorti immédiatement et j'ai fait une tournée rapide pour inspecter les diverses rues de la cité. Tout cela a été vain. Je n'ai pu retrouver ma fille.
Quelques minutes après, je me suis donc rendu au poste de police du quartier des Chartreux pour signaler la disparition de ma petite fille. Il m'a été gentiment conseillé de patienter car on pouvait encore supposer à ce moment-là qu'elle pouvait revenir à la maison. Mais tout au début de l'après-midi et comme on me l'avait suggéré, je suis donc allé cette fois à l'hôtel de police."
Après, le petit Jean indique au journalistes le signalement du ravisseur :
"Le monsieur était jeune. Il était bien habillé. Quand il est descendu de sa voiture, j'ai vu qu'il était grand. Sa voiture était une simca. La couleur était grise."
il dit qu'il n'avait jamais vu cet homme avant.
"Il était gentil et je croyais qu'il avait perdu son chien. Je suis tout de suite parti rechercher le chien noir quand il me l'a demandé."
Le méridional
Extraits :
Comment ce drame s'est déroulé ?
Il n'était pas loin de 11 h, Mme Rambla était affairée dans la cuisine. Son mari, en congé de maladie, vaquait dans l'appartement, surveillant les jumeaux.
Jean et Marie-Dolorès étaient dehors.
C'est le père qui parle : "Vous voyez là, il y a un jardin, des escaliers qui descendent rue Albe. De la fenêtre de la salle à manger, on pouvait les voir. Marie-Dolorès voulait cueillir des fleurs pour mettre sur la table à midi. Pour faire plaisir à sa mère. Elle a eu huit ans vendredi. On a fait une petite fête. Elle était heureuse comme tout. Et pour nous remercier, elle avait dit qu'elle nous ferait une surprise à midi. Je savais que la surprise, c'était des fleurs...
C'est Jean qui est entré en courant en disant : Maria, elle est plus là, le Monsieur non plus. Ils cherchent le petit chien. Je ne les retrouve plus..."
(Le journaliste écrit alors que le père et la mère sont descendus pour chercher la petite. Ne la trouvant nulle part, ils ont déclaré la disparition a 13 heures.)
Puis ils écrivent ce que leur a dit Jean :
"On était en bas, sur le trottoir de la rue Albe. Un monsieur est descendu de voiture, c'était une grise, je crois une Simca. Le Monsieur était jeune, bien habillé, grand. Il nous a dit qu'il avait perdu son petit chien noir dans le quartier et si on voulait l'aider à le retrouver. On a dit oui. Je suis parti d'un côté, Maria et le Monsieur de l'autre.
Au bout d'un moment, je suis revenu, il n'y avait plus de voiture. J'ai cherché ma soeur et le Monsieur. Et j'ai vite couru chez moi..."
La marseillaise
Extrait :
Grâce aux précieux détails qu'a donnés le petit garçon, les enquêteurs ont peu reconstituer les faits.
Il était environ 11 heures, un inconnu s'est approché des deux enfants et leur a dit : N'avez-vous pas vu un chien noir ?
Puis, s'adressant à Jean, a ajouté : Veux-tu m'aider à le retrouver ?
L'inconnu prit alors la fillette par la main, puis dit au garçonnet de chercher de son côté dans le sens opposé des allées du parc. Lorsque, quelques instants plus tard, le petit Jean revint à son point de départ, il ne trouva plus ni sa soeur, ni l'inconnu.
[...]
Malgré ses 6 ans, Jean a pu donner un signalement assez précis du ravisseur :
Il s'agirait d'un individu de grande taille, jeune et bien vêtu, et qui était arrivé dans une voiture grise. Le petit jean a pu en outre indiquer que cette voiture ressemblait à une simca 1100.
[...]
Le père de Marie-dolorès est attérré. Il ne comprend pas pourquoi on a enlevé sa petite fille. A nouveau, il raconte : "il était onze heure dix à peu prés, j'arrivais de faire quelques courses et j'ai vu Jean qui courait devant la maison. Je lui ai alors demandé où il allait ? Il m'a répondu : Je cherche Marie qui est partie à la recherche d'un chien noir. Ensemble, nous l'avons cherché, mais nous n'avons pu la retrouver. J'ai alors interrogé Jean et je suis allé au poste de police qui m'a envoyé à l'Evêché."