Citation :
M.Spinelli n'est pas témoin du rapt. C'est nouveau de le trouver exprimé de façon aussi affirmative... Si tel avait été le cas, la partie civile l'aurait démoli au procès.. Vous oubliez de dire qu'il connaissait la fillette.
Je n'ai rien à faire de la partie civile comme de l'accusation. Je vous dis mon opinion, et je suis catégorique, en effet : Spinelli n'a jamais assisté à l'enlèvement. Et comme je sais bien que tout le monde ne me suit pas sur le terrain, j'ai aussi ajouté une réponse pour le "au cas où", qui aboutit au même résultat : Spinelli n'était pas en mesure de reconnaître l'homme qu'il a vu, donc qu'il n'ait pas reconnu Ranucci n'a rien d'étonnant. De plus, il n'a pas été formel. Il faut éviter d'exagérer :
"Dans votre service, il vient de m'être présenté cinq individus assez semblables par la taille et l'âge. Je n'ai pas reconnu l'individu qui s'était mis au volant de la voiture le jour de la Pentecôte."
Je cherche vainement à lire : "Je suis formel : l'individu que vous me présentez et que vous me dites se nommer Ranucci n'est pas l'homme que j'ai vu ce jour-là." Ce serait bien, s'il avait dit, ça, non ? Et là, on n'aurait plus rien à dire concernant le fait que Ranucci aurait été présenté seul, si c'était pour le disculper.
Mais Spinelli n'a pas dit ça. Il n'a pas eu de déclic quand on lui a présenté cinq hommes dont Ranucci, c'est tout.
Citation :
Donc,le témoignage Aubert est incontestable et précis. C'est une opinion. Pourtant de ca qu'ils ont vu le 3 juin à la sortie du virage, on peut faire plusieurs reconstitutions...
Je ne vous parle pas du témoignage, mais de la déposition Aubert du 6 juin. Elle est claire et nette.
Citation :
Quant à sa déposition du 6, M.Aubert reconnait sans doûte aucun le conducteur de la 304...
... et affirme (cela est écrit noir sur blanc) que cet homme-là, le conducteur, est bien l'homme qui s'est enfui dans les bois. Il n'y a qu'une façon de s'en convaincre : lire attentivement la déposition en évitant de vouloir y voir ce qui ne s'y trouve pas.
"j'ai vu cet individu tirer par le bras un enfant qui se trouvait à l'intérieur du véhicule."
Le texte de la déposition ne laisse aucun doute sur qui peut désigner l'expression "cet individu" : il s'agit de Christian Ranucci.
Citation :
Le témoignage de monsieur Pappalardo, qui contredit celui de la victime, devient essentiel contre Ranucci.
Pas du tout essentiel. Franchement, cette histoire est très secondaire. On pourrait même ne pas en parler du tout, que ça ne changerait rien à l'affaire. De plus, même si c'était Ranucci, il y a une différence entre parler à un petit garçon de 4 ans dans un garage, et enlever en voiture une fillette de 8 ans et la tuer. On ne franchit pas le pas si facilement. Ranucci pourrait tout à fait être le "ravisseur" du petit Pappalardo et être en même temps innocent du meurtre de Marie-Dolorès. Il est dommage que les innocentistes versent trop souvent dans l'angélisme. Dans ma thèse innocentiste, Ranucci était un voyou.
Citation :
Enfin, c'est du peut être... C'est bien dans le ligne de l'accusation. Du vent puisque nulle preuve n'existe.
On en a déjà beaucoup discuté : les preuves, ça n'existe que dans l'imagination. C'est un fantasme qui n'est devenu plus ou moins réalité que depuis l'émergence de la police scientifique et de l'analyse ADN. Avant ça, il n'y avait que des "éléments de preuve", et on se basait entièrement sur l'intime conviction. L'affaire Ranucci fourmillait d'éléments de preuve, et l'accusé n'avait pas de ligne de défense crédible. Il multipliait les mensonges pour s'en sortir (blessure au genou, etc), et les témoins à décharge étaient catastrophiques. Si jamais il était innocent, on peut dire qu'il n'a fait qu'accumuler les malchances et les maladresses du 3 juin 1974 à sa mort. La Justice aurait même une bonne excuse si elle s'était trompé dans cette affaire, car une accumulation pareille n'était pas crédible.