Grâce à un site Internet, j'ai pu tout récemment retrouver 2 appelés du contingent (autres que ceux que nous connaissons déjà dans l'affaire) qui ont fait leur service militaire dans le 8ème Groupe de Chasseurs Mécanisés à Wittlich en Allemagne, en même temps que CR.
L'un a été un copain, avec qui il a apparemment fortement sympathisé; l'autre est un ancien sous-officier (sergent), avec qui il a eu une altercation.
Ces 2 personnes ont accepté que je communique leurs témoignages, mais ont souhaité - au moins jusqu'à nouvel ordre - garder l'anonymat. Voici donc leurs récits :
1/ Le copain
1er mail :
bonjour, oui j'ai bien connu christian nous étions tous les deux pendant un temps à la 3ème compagnie du 8ème GCM à WITTLICH que vous dire de lui sinon que c'était un gars trés sympa, il était caporal, il était trés arrangeant face à nos pe tits écarts je peux vous dire aussi qu'il fumer des dunhil je m'en souviens car à sa libération moi j'étais barman au foyer des chasseurs et je lui ai donné 3 ou 4 paquets de cigarettes et lui en échange pour ne pas que j'ai de problème il m'a fait cadeau de sa fourragère que je détiens toujours malheureusement je n'ai pas de photos mais je garde un exellent souvenir de christian, un jour j'ai voulu envoyer cette fourragère à sa mère mais je n'ai pas oser.je vous remercie de m'avoir contacter et je peux vous dire que depuis toutes ces années je n'ai jamais cesser de penser à christian.
2ème mail
bonjour , pour repondre à vos émails je peux vous dire que je ne me
souviens pas des noms cités , rabineau , rizzo ,rietsch, et benvenutti ,
mais s'ils étaient au 8 ème gcm en 1973 ou 1974 j'ai du les rencontrer, car
travaillant au bar du foyer je voyais beaucoup de monde ensuite j'ai eté
affecté aux cuisines et là 2 fois par jour les militaires passaient devant
moi car aux cuisines je servais la viande , et j ai une trés bonne mémoire
visuelle ,mais je me souviens d un gars qui etais de rognonas petite ville à
250 km de nice et qui a du bien connaitre christian ranucci , car les
militaires du midi de la france n 'étaient pas tres nonbreux , mais leur
région les rapproché , mais vous comprendrez que je ne peux pas citer son
nom , je vous joins la photo de la fourragère que christian m'a donné , je
suis bien désolé de ne pouvoir vous contacter par téléphone , j'ai bien
internet mais la téléphonie n'a jamais fonctionnée et mon fournisseur ne
trouve pas la panne.J'allais oublier de vous dire que vous me parlez sur un
de vos messages de lunettes à montures épaisses moi je n'ai connu christian
qu'avec des lunettes à montures métalliques, je peux vous dire aussi que
malgré que nous étions habillé plus souvent en militaire qu'en civil je n'ai
jamais connu christian portant des vêtements de couleurs vives mais toujours
avec des chemises, chemisettes à rayures verticales et jamais avec des
pulls, polos mais toujours en chemise celà j'en suis formel.
3ème mail
re bonjour , cette fourragère tout le monde avait la même , et pour tout le monde rouge , donc elle ne correspond pas au grade ,oui christian la
portait c'etait obligatoire , il me la donné le matin même de son départ
quand il et venu au foyer me dire au revoir ,il devait me la donner la
veille au soir , mais il l' avait oublié dans son amoire , je lui ai donné,
sandwich , cigarettes et boisson pour faire la route car il avait pas mal
d' heures de train, s'il me l'a donnér c'est parce que j'allais avoir des
problèmes car je n avais plus la mienne et j en avais besoin dans l' aprés-
midi car je devais mettre mon uniforme de sortie, et le 8 avril je devais
servir le lieutenant colonel Borg qui venait au foyer ,et je devais être
correctement habillé et avec un uniforme conplet , car tout les 8 de chaque
mois un pot était organisé par et pour les officiers au foyer.
je n' ai jamais vu christian avec un pull rouge , et je ne sais pas s'il
aimait ou pas le rouge ,
quand à ses lunettes au moment de sa libération elles étaient bien
metaliques et rectangulaires , et à l' epoque quand j ai vu les photos de
christian dans la presse écrite ou dans les journaux télévisés ma réaction
a été de me dire qu il avait changé de lunettes et je trouvais qu'elles ne
lui allaient pas ,
je veux vous dire que caporal ce n'est qu'un petit grade , mais malgré celà
christian m'a sorti plus d 'une fois de l embaras dans lequel je me mettais
, car à l'epoque je n aimais pas trop la discipline ,surtout celle de l
armée et j'étais tres mal vu des sous officiesr surtout les engagés
volontaires car eux la discipline ils aimaient et la voulaient , c' était
leur métier. Christian était estimé et copain avec eux et d ailleurs de tout
le monde car il avait un caractere facile il arrivait à arrondir les angles
auprés de ces gradés pour moi , je peux vous dire qu' il m'a évité pas mal
de jours de prison militaire, rassurez- vous dans le civil je ne suis pas
comme cela ) le 1er janvier 1974 au matin j'avais un cafard terrible , et
pour que je ne fasses pas de bêtises ,tel que de me sauver et rentrer chez
mes parents ,( chose que j allais faire et qu'il a surement compris ) il m
' avait mis de garde avec lui , c'est comme cela que nous avons passé un
nouvel an terrible de rigolade je m en souviendrais toute ma vie , j en
rigole encore et tout les ans au 1er janvier je penses à cette garde que
nous avons passé dans les bois à garder un dépôt de je ne sais quoi ,
je ne veux pas minimiser les choses mais dand la vie pour faire un monde il
faut de tout , malheureusement il faut aussi des innocents à qui on a coupé
la tete ,moi personellement je suis catholique et contre la peine de mort
,et à l époque je pensais déjà qu il était préférable de laisser en vie
un coupable , que de prendre le risque de tuer un innocent , j' étais bien
jeune et surtout naif , jusqu'à ce jour du 28 juillet 1976.
2/ Le sergent
Je n’ai aucune photo de lui.
Juste une anecdote qui ne plaide pas en sa faveur.
Un matin, tous les fourriers du régiment avaient été convoqués par le commandant des services généraux pour nous prévenir que les chemises ayant un col visiblement coupé avec des ciseaux, d’une part ne seraient plus échangées et d’autre part si des chemises étaient présentées dans cet état, les sous-officiers de la compagnie concernée seraient punis.
Suivant le principe militaire j’ai fait suivre la nouvelle au rapport de compagnie du lendemain matin.
Le lendemain de cette annonce, Ranucci vient au magasin fourrier pour échanger une chemise dont le col avait visiblement été coupé avec des ciseaux. La réponse ne s’est pas fait attendre je lui ai refusé la chemise.
En une fraction de seconde l’agneau s’est transformé en loup enragé, les yeux exorbités (c’est ce qui était le plus impressionnant dans cet accès de rage), me proposant de retirer mes gallons pour que nous nous battions. Quand je lui ai dit OK, la rage est retombée aussi vite qu’elle était arrivée.
Quelques mois plus tard, nous étions en manoeuvre à Mutzingen quand l’adjudant chef a débarqué avec un journal en aboyant : “regardez-moi ce con de Ranucci qui fait la une de la presse”.
35 ans plus tard, nous ne savons toujours pas si c’est lui qui a tué la petite, mais au vu de cette soudaine et impressionnante transformation lors de l’épisode de la chemise coupée, j’ai la conviction qu’il en était capable.
J’ai mis un certain temps à voir le film “le pull-over rouge”. L’acteur était bon mais ce qu’il n’a pas pu rendre car il ne l’avait pas connu, c’est cette violence rentrée.
J'ai eu le sergent au téléphone (le copain m'a dit ne pas être joignable actuellement). C'est un monsieur du Nord (pas loin de chez nos amis belges !), assez "tempéré", et plutôt sympa (tel que je l'ai ressenti). Il m'a dit que dans sa vie, il en a vus, des types "monter dans les colonnes" (avoir un brusque accès de rage). Mais comme CR ce jour-là, avec les yeux exorbités à ce point, jamais.
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