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LE PROCES-VERBAL OUBLIE
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A partir d'ici, Ranucci est supposé INNOCENT.
Le 5 Juin, vers 18 heures, Ranucci est conduit à la gendarmerie de Nice-Ouest. Sa déposition ne concerne que l'accident de La Pomme et le délit de fuite, et pas l'enlèvement ni le meurtre. C'est sans doute pour cela qu'elle est regardée comme sans intérêt : personne n'en parle.
C'est une grave erreur, et pour plusieurs raisons.
La première est justement qu'il ne s'agit que du délit de fuite. Certes, c'est vilain, mais rien de bien méchant, et il s'attendait quand même à se faire "pincer". Il n'a, à part ça, aucune raison de paniquer, ni de mentir, ni d'affabuler (rappel : il est innocent).
De plus, et c'est capital, c'est un gendarme (lieutenant) qui l'entend. Aucun "Grand Méchant Loup", je veux dire aucun policier de l'Evéché, n'est là pour mettre une pression énorme, voire brutale, pour lui faire avouer un crime atroce, personne pour lui "dicter sa déposition".
Bref, ce PV a un énorme avantage : on est sûr (si CR est innocent) qu'il est sincère.
Or on va voir que ce qu'il dit (librement donc), et aussi ce qu'il ne dit pas, sur cette après-midi du 3 Juin, est significatif.
Voici ce procès-verbal.
Citation :
Il est exact que j'ai eu un accident matériel de la circulation le 3 Juin 1974, je pense vers 16 heures, alors que je venais d'Aix-en-Provence et que je me rendais à Nice, mais je ne puis préciser le lieu exact. Je venais de démarrer en deuxième vitesse d'un "stop" lorsqu'une voiture m'a percuté sur le côté gauche. J'ignore le genre de voiture avec laquelle j'ai eu l'accident. Je me suis affolé et je suis parti droit devant moi. Payant très cher l'Assurance, j'avais peur de l'augmentation de celle-ci et de la suspension de mon permis.
Je ne me souviens pas d'avoir été poursuivi par un témoin.
Après avoir roulé environ un kilomètre, ayant un pneu qui touchait la carrosserie, je me suis arrêté sur le bord de la route pour réparer. A cet endroit, un chemin se trouvait sur ma droite, fermé par une barrière (tube en fer de couleur blanche et rouge). Je suis descendu de voiture pour ouvrir cette barrière et, après être remonté en voiture, j'ai dirigé celle-ci dans le chemin. Après avoir parcouru quelques centaines de mètres, je me suis arrêté pour effectuer la réparation que je n'avais pu faire au bord de la route.
La réparation effectuée, j'ai voulu repartir mais j'ai constaté que j'étais embourbé.
[etc : il parle ensuite des Rahou et de son retour à Nice].
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LE PERE NOEL N'A JAMAIS EXISTE
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Il était une fois un écrivain qui se croyait intelligent, mais qui ne savait pas lire. Avec une grande ingénuité (pour rester poli), il avait recopié le Récapitulatif. Ainsi, Ranucci s'était endormi au bord de la RN8-bis et s'était réveillé dans la galerie. Et comme on a trouvé un pull-over rouge dans cette galerie, Euréka, c'est l'homme au pull over-rouge qui a conduit la 304 entre la RN et la galerie.
Il en a même fait tout un livre.
Hélas notre écrivain, dans sa "remarquable contre-enquête" (je cite un lèche-cul ordinaire, ou un crétin, ou les deux, source INA), avait oublié (!?) le PV de Nice. Rien que ça !
A cet endroit se trouvait sur ma droite un chemin fermé par une barrière blanche et rouge. Je suis descendu de voiture pour ouvrir cette barrière et, après être remonté en voiture, j'ai dirigé celle-ci dans le chemin.
Eh oui, ce n'est pas le Père Noël qui conduit la 304, c'est bel et bien Ranucci.
Et il a trouvé la galerie par hasard, sans être un "familier des lieux", et patati et patata.
Cette fantasmagorie est du délire, ni plus ni moins.
Ce n'est qu'un exemple parmi d'autres, tout aussi pitoyables (et scandaleux), d'élucubrations et de niaiseries du "Pull-over rouge". Autres exemples (le couteau, le cri...) sur simple demande.
Il n'y a aucune indulgence à avoir, au contraire.
La "remarquable contre-enquête" était bien -pour reprendre le mot de Gérard Bouladou- une remarquable imposture.
Elle rejoindra un jour les poubelles de l'Histoire, et le plus tôt sera le mieux.
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CURIEUSES ERREURS DE RANUCCI
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Il n'est pas facile de distinguer entre "oublis", "erreurs de bonne foi", "affabulations", et "mensonges patents". Ici, la mémoire de Ranucci est variable, et quelques erreurs sont assez bizarres quand même, surtout mises bout à bout.
-1- Il dit "16 heures" : faux, il est midi.
-2- Il dit "Aix en Provence" : faux, il vient de Marseille (RN8-bis).
-3- Il mentionne un seul arrêt : faux, il s'est déjà arrêté au bord de la RN.
-4- Il oublie de parler du couteau enfoui.
Il peut se tromper d'heure (il n'a pas de montre), mais quand même, deux heures (16h-18h) ce n'est pas comme six heures (midi-18h) ; et pique-niquer à 16 heures, bof...
Il oublie son 1er arrêt ; admettons.
Confondre Aix et Marseille ? où est le "stop" si l'on vient d'Aix ?
Or sa mémoire est par ailleurs fidèle, quand il parle de la tasse de thé au citron avec les Rahou par exemple, ou de la barrière blanche et rouge, détails sans intérêt.
Tout ça laisse une impression de malaise, car il se trompe sur des points que nous savons "sensibles", et surtout UNIQUEMENT sur ces points...
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SERAIT-CE LA VOIX DU SAIGNEUR ?
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S'il est coupable, tout devient simple, clair, évident.
Ce n'étaient pas des erreurs, mais des mensonges (complètement puérils).
Il essaye de masquer, excusez du peu :
-1- l'heure du crime.
-2- le lieu de l'enlèvement.
-3- le lieu du crime.
-4- l'arme du crime.
Mais à part ça, Madame la Marquise, tout va très bien, tout va très bien.