Citation :
C'est bien ce que je dis...à trop se convaincre d'un complot (les enquêteurs, les témoins, les juges, les jurés, tous aurait "comploté contre Christian Ranucci"), vous n'en voyez plus les faits...
Je vous le répète, les scénarios imaginés ici ne tiennent pas à mes yeux. Vous partez de faits pour imaginer un déroulement. Comme le jeu qui consiste a démarrer une histoire, et c'est le suivant qui la poursuit en se basant sur l'évènement précédent, on aboutit à des choses abracadabrantes...Le fait que l'enquête soit rapide ne veut pas dire que c'est une affaire bâclée, uniquement à charge, c'est tout simplement que les faits, les aveux sont là, point final. Pourquoi faire durer une enquête plus longtemps? Ce qui m'aurait inquiété, ce fut été que l'enquête soit longue, et qu'on parte de quelqu'un qui niait à quelqu'un qui avoue au final, là on aurait pu se dire qu'il y avait peut être manipulation, mais là, dans l'affaire qui nous occupe, ce n'est pas le cas...
Bruno31, en fait il est clair que l'enquête a été quand même bâclée et réalisée avec une paresse et une suffisance incroyable, même si la culpabilité ne faisait plus de doute. Le problème est qu'en n'exploitant pas à fond toutes les preuves, on en arrive à créer un vide qui laisse la place au doute et ouvre la porte à toutes les théories complotistes les plus farfelues, directement sorties et inspirées de l'imagination de Gilles Perrault...
Des milliers d'exmples vont dans ce sens: au tapissage, les Aubert reconnaissent Ranucci, mais les policiers omettent d'écrire un PV, ou alors le perdent. Sur le moment, c'est pas grave, il a avoué, mais après, on dira que s'il n'y a pas de PV, c'est que les Aubert ne l'ont pas reconnu.
Lors des aveux, Ranucci désigne l'emplacement où il a jeté le couteau. Les policiers voulaient l'embarquer directement sur les lieux, mais pour cela il faut une prolongation de GAV, que la juge refuse d'accorder. Donc la recherche se fait par téléradio.
Dans la reconstitution, la camionnette fait le trajet exact de Sainte-Agnès au carrefour de la Pomme en suivant les indications de Ranucci, les Auberts reconnaissent surement le Lieu du crime comme l'endroit où Ranucci s'est arrêté. Idem à la champi où il désigne l'endroit exact où il a enterré le couteau. Tous ceux qui ont assisté à la reconstitution sont témoins de tout cela, mais la juge d'instruction, plus que suffisante, n'a pas jugé utile de préciser tous ces détails, pas plus que d'organiser la reconstitution de l'enlèvement. Si bien qu'il y a déjà en quelque sorte un vice de procédure et un PV de reconstitution plus que confus indiquant le minimum de choses. Conséquence: 30 ans plus tard, beaucoup voient dans ces manquements des zones d'ombre qu'ils exploitent pour inventer des théories du complot innocentant Ranucci.
Car le raisonnement de cette théorie du complot et de l'innocence est particulièrement binaire: selon le dossier, Ranucci est coupable. Mais les lacunes du dossier laissent plâner un doute, et pour les tenants de cette logique binaire, "pas de doute" = "coupable", "doute" = "innocent".
Sans vouloir faire de disgression ni vouloir offenser quiconque, je trouve cela un peu dangereux car c'est un peu le même schéma de pensée qu'a utilisé par exemple le calamiteux George W Bush pour envahir l'Irak, avec les conséquences que l'on connaît... Je ferme la parenthèse.