Citation :
L'affaire O J SIMPSON:
3 Octobre 1995: les grands réseaux américains de télévision battent tous leurs records d'audience: ce jour là, les 12 membres du jury rendent leur verdict dans l'affaire la plus médiatique de l'histoire de la justice américaine, en déclarant "O J SIMPSON innocent".
Pendant 9 mois, l'Amérique a suivi l'intégralité des débats à la télévision, et s'est passionnée pour cette affaire de meurtre.
Au cours du dossier, un accusé riche et célèbre, O J SIMPSON, anciennne star du football Américain.
En question, sa culpabilité dans l'assassinat extrêmement violent, 1 an plus tôt, de son ex-femme, Nicole Simpson et d'un de ses amis.
Un faisceau de présomptions désigne O J Simpson comme étant l'assassin:
des traces de son sang sur les lieux du crime,
un de ses gants retrouvé près de la victime,
une tentative de fuite avortée,
de plus, le joueur n'a pas d'alibi.
Tout laisse donc penser qu'il est coupable.
Et pourtant O J Simpson sera innocenté .
C'est Johnnie Cochran (décédé aujourd'hui) qui assura sa défense.....
Cette affaire me semble présenter des parallèles troublants avec l'affaire Rambla-Ranucci en ce qui concerne la stratégie adoptée par les accusés au cours de leur procès. Ils font le pari insensé (s'ils ont quelque chose à se reprocher dans les crimes dont ils sont accusés) de démonter les preuves de l'accusation une par une en espérant installer un doute dans l'esprit des jurés. OJ Simpson y réussit en grande partie lorsqu'il arrive à démontrer qu'il est possible qu'un policier réputé comme raciste ait déposé le gant ensanglanté dans sa propriété dans le seul but de nuire à un accusé noir. De la même manière, Ranucci essaie de convaincre la Cour que l'accusation a planté le couteau dans la champignonnière et le pantalon dans sa voiture et que ses aveux ont été arrachés sous la torture, mais il n'indique pas les raisons pour lesquelles Gérard Alessandra lui en aurait voulu personnellement. OJ Simpson a réussi à rassembler une partie de l'opinion autour de lui (les noirs et les antiracistes) ; Ranucci, qui ne faisait partie d'aucune "minorité visible" (comme on dit maintenant) ni d'aucune mouvance politique ne pouvait pas jouer sur ce registre.
L'autre grande différence est qu'aux Etats-Unis d'Amérique, les jurés sont seuls à délibérer, tandis qu'en France, les magistrats participent aux délibérations et ont de fait une très grande influence sur les décisions prises à la suite de délibérations qu'ils ont dirigées.