Jean Giono a assisté au procès de Gaston Dominici.
Il a notamment dit : "Je ne dis pas que Gaston Dominici n'est pas coupable. Je dis qu'on ne m'a pas prouvé qu'il l'était"....


c'est exactement le sentiment dans l'affaire de CR.

Pour en revenir au film, il existe d'autres contre-vérités flagrantes. Le commissaire Sebeille (rôle joué par Michel Blanc) a vraiment un mauvais rôle. Celui d'un manipulateur. Par exemple, dans le film, il souffle au gardien de la paix les questions qu'il doit poser à Dominici. Ce n'est pas passé comme cela dans la réalité évidemment!

Ce commissaire a enquêté avec beaucoup de patience et sans violence et il était honnête même s'il s'est peut-être trompé dans ses investigations.

Il est d'ailleurs intéressant de prendre connaissance de l'avis du juge Carrias sur l'affaire Dominici. http://perso.wanadoo.fr/vincent.carrias/dominici.htm

Je me suis toujours demandé pourquoi on ne faisait jamais référence au texte de Maître Floriot qui se trouve dans son livre sur les erreurs judiciaires.

Floriot explique très bien pourquoi les aveux de Gaston Dominici ne sont pas recevables. Pourquoi l'attitude des deux fils est somme toute bien curieuse et aurait mérité d'autres investigations.

Il pointe l'erreur du commissaire Sébeille, qui pense que tout va se résoudre par l'arme : "l'arme parlera" dit-il, parce que dans une autre affaire, il avait exposé l'arme du crime et la solution était venue ainsi.

Le problème c'est que deux affaires criminelles ne se ressemblent jamais. Et qu'ici, l'arme a parlé certes, mais de façon fort énigmatique. L'un des deux fils en la voyant a été pris de tremblements et s'est agenouillé je crois.

En effet Gihel. Clovis Dominici s'est agenouillé en voyant l'arme et semblait sous le coup d'une forte émotion. Pour en revenir au film, il est montré que le commissaire Sébeille montre l'arme à clovis déjà sur les genoux et qui ne bronche pas. Encore une scène qui ne colle pas à la réalité

Je viens de lire le blog du juge Carrias, consacré à l'affaire Dominici :
Un blog très bien écrit, où l'affaire Dominici est relatée avec sérénité et lucidité. Pour le juge pas de doute : c'est bien le vieux Gaston qui a tué les 3 anglais avec peut-être une participation trouble de son fils Gaston. Une anecdote importante selon lui : lors de la reconstitution du triple crime, Gaston épaule un fusil factice et tire sur des mannequins représentants les anglais. "Pan" dit le vieux paysan "Dans le pont!" Par ces paroles, il voulait dire qu'il avait loupé la cible, et que la balle était allée vers un pont situé près de la scène du crime. Et, en effet, les enquêteurs ont retrouvé une balle fichée dans le muret du pont, ce qui prouve que c'était bien Gaston qui avait tiré sur les anglais.

Pourtant, un grand mystère demeure : quel est le mobile? Officiellement le mobile sexuel a été retenu, mais le juge dit avec raison que cette thèse ne tient pas la route.

Alors, quel est le mobile?

Le mobile? Inexplicable.

On peut imaginer que la famille Dominici n'a pas accepte de voir des Anglais s'installer si près de leurs terres et qu'ils leur ont demandé de décamper. Le ton serait monté, un auteur aurait paniqué et tiré et il(s) aurai(en)t tué le reste de la famille pour ne pas avoir de témoins.

Je partage complètement le point de vue de Louisfrançois. Il n'est pas nécessaire de rechercher un mobile évident et logique. Dans une altercation, même pour un motif futile (et surtout pour cela), la fin n'est jamais prévisible. Elle dépend bien sûr du tempérament des antagonistes (à plus forte raison s'ils sont armés) mais il suffit d'un rien, un geste mal interprèté, une parole malheureuse ... on a déjà tué pour pas plus que cela. Le problème est que ce drame n'a pas eu de témoins.

Le problème est que ce drame n'a pas eu de témoins.

Ou le drame a eu des témoins qui se sont tus pour X raisons...

amicalement.

C'est exact ... mais un témoin qui ne témoigne pas ... ce n'est pas tout à fait un témoin ! (Il peut évidemment le faire plus tard, mais dans l'affaire Dominici c'est probablement trop tard).