Citation :
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* 2 Je veux bien, mais alors, pourquoi met-il si longtemps à se rétracter ?
Oh, c'est assez facile à comprendre...
- au tout début, qui dure quelques semaines, il est intimement convaincu, comme il l'a dit à son avocat, que c'est obligatoirement lui. Parce que dans son esprit de collégien attardé, avant d'être éternel, la justice ne peut pas se tromper...
- puis au cours des 6 premiers mois, comme en témoignent plusieurs de ses courriers à sa mère, il penche entre sa probable culpabilité et sa non moins probable innocence demandant même que ce soit un avis médical qui arbitre...
- parce qu'il pense, sans le formuler, que la justice est capable d'équilibrer des éléments à charge comme à décharge et qu'elle étudie ses arguments ; il se fait bien avoir... Jusqu'au bout il pensera que la justice fait son travail en recherchant objectivement la vérité. Jusqu'à Giscard, mais oui...
- Ranucci pense bien sûr que son avocat passe ses journées sur son dossier ou du moins fait suite à chacun de ses doutes. Or, Mre le Forsonnay "ne va pas chercher dans les coins".
- quand il manifeste sa rébellion, chez la juge lors de sa dernière comparution, elle ne l'écoute pas. Il n'est d'accord avec rien, mais elle n'en a rien à faire. Elle clot. La défense ne s'en émeut pas vraiment.
- il a le sentiment d'avoir été entendu par le juge Michel, mais il ignore que celui ci ne remettra rien en cause...
Ensuite il ne se passe plus rien jusqu'au procès et Ranucci s'agite dans le désert...
Il est trop tard... le costume de coupable qu'on lui a confectionné rend ses dénégations inutiles et vaines...