Bonjour,
Je suis nouvelle venue sur ce forum, mais non novice dans l’affaire CR :
- le pull-over rouge m’a fascinée pendant des années (au point de le connaître quasiment par cœur) parce que pendant les ¾ du livre, des preuves accablantes et de toute nature s’accumulent contre CR, et que l’on voit mal à ce stade par quelle succession de hasards incroyables il pourrait être disculpé des charges qui pèsent sur lui.
Puis, Gilles Perrault présente un scénario, qui pour rocambolesque qu’il paraisse (dans le pull-over rouge, il faut qd même supposer un assassin trouvant providentiellement un bouc-émissaire, l’empoignant et le basculant sur le siège arrière de son véhicule, le transportant en voiture dans les cahots d’une champignonnière,...etc..., sans le tirer de son évanouissement. Rocambolesque, peu probable, mais « possible ».
- « Ranucci 20 ans après » m’a interloqué (mais alors, il serait vraiment innocent ?)
- entretemps, j’ai entendu la rumeur Fourniret, mais pas son démenti
- et je viens de terminer le dernier livre de Gérard Bouladou (« Autopsie d’une imposture » ) : autant jouer cartes sur tables, pour moi, il est devenu difficile de « douter »
Toutefois, comme G. Bouladou ne répond pas à toutes les interrogations que j’avais quand je pesais le pour et le contre de l’innocence, les débats de ce forum non plus (à ma connaissance), j’ouvre ce fil sur le thème : « Vraisemblances et invraisemblances psychologiques », en espérant trouver d’autres forumeurs que cela intéressera. Il s’agit de s’interroger sur les comportements, éléments psychologiques...qui peuvent paraître étonnants voire déroutants, et participent à notre intime conviction.
Je ne pense pas la démarche fumeuse : dans une affaire récente (Viguier), est retenu à la charge de l’inculpé le fait qu’il n’ait pu donner d’explication plausible au fait de s’être débarrassé d’un matelas après la disparition de sa femme (dans notre forum, je pense, on dirait que cela ne prouve rien).
Les comportements des accusés peuvent être des éléments a priori à charge (achat inhabituel d’un journal,...) ou a priori à décharge (s’attarder jusqu’à 18h auprès des Rahou).
Alors moi, depuis le début, un élément me turlupine : les aveux de CR devant sa mère. Gilles Perrault en parle peu, insistant sur le fait que les aveux qu’il a passé auprès des policiers, de la juge, des psy s’enchaînent tambour battant, et qu’on ne peut parler d’aveux « réitérés » ; l’Accusation n’en parle pas, lui préférant les autres aveux, circonstanciés et dressés en PV.
Pourtant, dans cette « lancée » d’aveux, il y a les aveux à sa mère : il aurait du y avoir, à ce moment-là, devant cette personne-là, rupture, recul, reprise de ses esprits par CR ??
Et que penser de la réaction de sa mère ? Je ne sais pas s’il est avéré qu’elle a parlé de rentrer chez elle nourrir ses chats, mais enfin, elle n’a pas réagi, ni face à son fils (« qu’est-ce-que tu racontes ? », ou, à tout le moins, « mais que s’est-il passé ? »), ni face aux policiers (« vous l’avez fait boire ou quoi ? »), ni en se précipitant (à ma connaissance) à la recherche de secours, d’un avocat, par exemple.
De plus, dans une de ses lettres jointe au dossier, alors qu’il n’est pas encore revenu sur ses aveux, CR répond à sa mère de ne pas se faire de reproches quant à son éducation, et lui dit que tout cela était écrit (l’accident et ses conséquences).
Quelles explications plausibles à tout cela en faveur de l’innocence ?
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