Citation :
Dalinou
Tout d'abord, merci pour votre msg de bienvenu et dsl d'avoir pris par inadvertance un pseudo proche du votre (d'autant plus que je ne m'appelle pas Danièle, mais Françoise, enfin la vérité sur cette affaire, à défaut de la vérité dans l'affaire CR )
Aucun problème, Dalinou ! Je trouverais plutôt la ressemblance marrante. A dire vrai, je me suis demandée après coup pourquoi j’avais choisi un pseudo au lieu de m’inscrire tout simplement sous mon prénom de Danielle. Mais sur le moment, lorsque j’ai vu la case « pseudo », j’ai ressenti cela comme une obligation, ce qui était idiot.
Le plus fort, c’est que personne ne m’a jamais donné ce diminutif (ni aucun autre) de toute ma vie, sauf une jeune amie très chère, qui est comme ma fille, et qui m’appelle Danou avec tellement de tendresse et de gentillesse, que cela m’a donné envie de le prendre comme pseudo.
Citation :
Absolument d’accord, il est invraisemblable que CR soit fier de montrer l’arme du crime. Donc, si P. Grivel s'est trompé, c'est à son erreur que nous devons nous intéresser : est-elle vraisemblable / invraisemblable ?
La réaction que l’on attend d’un auteur de crime affreux tranche en général avec son attitude « banale », qui du coup, au regard des faits reprochés, « sidère » (ex : tous ceux qui ont approché JC Romand après les faits étaient « ahuris » par son calme « déplacé »). Ce comportement banal est pourtant psychologiquement valide : hormis quelques moments où l’inculpé prend la mesure de son crime et s’effondre, on n’a jamais vu personne se couvrir la tête de cendres du soir au matin, quels que soient les faits commis.
Au moment qui nous intéresse, CR, même s’il vient de s’effondrer (j’avais retenu pour ma part qu’il avait juste refusé de faire les gestes en alléguant ne plus s’en souvenir), a au moins suffisamment recouvré ses esprits puisqu’il a marché jusqu’à la champignonnière.
Il peut être à ce moment dans une attitude neutre ou « content de coopérer ». Comme dans la même séquence de temps, le couteau est déterré (vision difficile évoquant directement le meurtre), la neutralité de CR, ou son attitude, comment dire ? "positive", choque P. Grivel. Il est très vraisemblable qu’il amplifie alors la réaction ("positive") qu’il prête à CR, jusqu'au contresens ("réaction de fierté").
C’est le même mécanisme psychologique qui est à l’oeuvre quand on attend des excuses de quelqu’un qui ne réagit pas ; on le « voit » mentalement siffloter...si en plus, il affiche l’ombre d’un sourire, on pense « mais il est mort de rire, en plus ! », et s’il est vraiment neutre, ce sera « mais il n’en a carrément rien à faire ! limite, ça lui fait plaisir que je m’énerve »
Bref on surréagit, et parce que l'on est stupéfait d'obtenir une réaction inverse à celle attendue, notre indignation / notre consternation amplifie encore cette réaction.
Rien à dire : tout ce que vous dites se tient aussi bien qu’autre chose. Je trouve vos explications très intéressantes. Plausibles. Possibles.
Sont-elles les bonnes ? Comment savoir dans cette affaire infernale ...
Disons que je trébuche quand même un peu sur cette volte-face qui se serait produite en l’espace de quelques minutes.
Je suis bien d’accord avec vous sur le fait qu’une personne qui a commis une action (meurtre ou autre chose de très grave) qu’elle regrette ne passe pas ses journées à se flageller, à se jeter la tête contre les murs, à se traiter de monstre, etc. Ou alors, elle se suicide parce que vivre avec son crime lui est devenue intolérable. Si elle ne le fait pas, qu’elle le veuille ou non, la vie continue, avec toutes ses contingences et, aussi choquant que cela puisse paraître pour quelqu’un d’extérieur, il est parfaitement « normal « - lisez « inévitable » - qu’un criminel, même qui se fait horreur à lui-même, recommence à manger, à lire, à écouter de la musique … et finisse pas se surprendre à rire de bon coeur parce qu’il aura lu ou entendu une bonne blague. C’est comme ça. C’est la vie.
Là, tout de même, il me semble que le revirement est assez rude. Passer en quelques minutes d’une crise de désespoir et de larmes à une attitude fanfaronne, je ne sais pas …
Citation :
Pierre Grivel himself nous précise que c'est bien son mode personnel d'interprétation ! "Comme s'il avait jeté un kleenex ou tué une mouche" = même mécanisme d'exagération !! Drôle, non ?
Une autre hypothèse serait que P. Grivel mente volontairement : pourquoi ? la "fierté" de CR est un élément peu raccord, autant ne rien dire.
Je ne vois pas très bien non plus pourquoi il aurait inventé cette histoire de toutes pièces. Il ne peut pas ne pas voir ce qu’elle a de tellement gros qu’elle en devient suspecte. Il ne peut pas ne pas comprendre que cette invention serait plutôt susceptible de jeter le doute sur sa véracité et, donc, de desservir l'accusation.
Citation :
Une dernière hypothèse est celle d'un souvenir inventé : on pourait alors remballer nos arguments, car on serait bien loin de trouver des éléments pour ou contre l'innocence de CR.
Que voulez-vous dire par « inventé » ? Vous venez de parler de mensonge. N’est-ce pas la même chose ?
Citation :
Pour moi, il est très vraisemblable que P. Grivel se soit trompé de bonne foi ; dans tous les cas, il n'y a pas "montage", et sur la désignation du couteau lors de la reconstitution, "ça colle"
Finalement, c’est ce qui à moi aussi me paraît le plus vraisemblable. 30 ans après, il a pu, de bonne foi, confondre avec un autre meurtrier d’enfant.
Ou alors, comme je le disais dans un post précédent, situer de manière erronée mais de bonne foi cette anecdote après l’arrestation pour meurtre alors que CR aurait dit cela à un moment où il pensait encore n’être accusé que de délit de fuite mais où Grivel le croyait déjà au courant de ce qu’on lui reprochait vraiment.
Il y aurait alors eu un quiproquo, l’un demandant ce qu’il risquait pour un délit de fuite, l’autre croyant qu’il parlait du meurtre de l’enfant.