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Voter les circonstances atténuantes pour éviter la peine de mort ! C'est pourtant exactement ce que les jurés de Troyes ont fait lors du procès de Patrick Henry.
Henry avait de bons avocats : voilà la différence.
Comment voulez vous être crédible lorsque vous n'avez même pas assisté aux confrontations avec le juge d'instruction?
Pouvez-vous prétendre sérieusement que ses avocats ont tout tenté pour le sauver?
Si je ne m'abuse, Paul Lombard a plaidé pour l'acquittement, mais a demandé aux jurés de ne pas avoir recours à la peine de mort s'ils votaient coupable ! Drôle de façon de dire que son client est innocent.
De même, il a préféré se passer de Le Forsonney pour demander la grâce à Giscard, alors que Le Forsonney pensait pouvoir toucher Giscard par sa jeunesse ; dans ce cas précis, son inexpérience aurait servi Ranucci, car Giscard aurait compris que l'accusé n'avait pas été défendu au mieux.
"A mon corps défendant, je ne soutins pas le recours en grâce. La fin me paraissant justifier le moyen, j'étais prêt à faire argument de ma propre jeunesse. Il en sera autrement. Passons." (Le Forsonney, "Christian Ranucci vingt ans après", page 96)
On sent toute l'amertume et peut-être même la colère contenue dans ce "passons".
Si Ranucci était coupable, il pouvait éviter la peine capitale, en plaidant coupable ; mais il a préféré crier son innocence pour sa mère. Il a peut-être bien fait. Aurait-elle supporté d'avoir un fils assassin en prison pendant 30 ans ? Il serait libre aujourd'hui, mais son nom serait associé à ceux de Van Geloven et de Patrick Henry, au lieu de l'être à ceux de Dreyfus et de Calas par les plus idéalistes, et par les plus raisonnables à ceux de Seznec et de Raddad, dont l'innocence n'est pas démontrée non plus.