Citation :
1. A ce stade de l'enquête, l'adresse de M. Moussi dans le portefeuille ne prouve en rien que Ranucci ai été à Marseille le 2 au soir. Il faudra l'enquête pour le suggérer.
Je vois tout de suite la tête du billet qu'ils retrouvent dans le portefeuille : l'adresse de M. Moussy à Marseille, l'heure et la date et une mention sur l'accident. Il n'y a pas besoin de preuve, un billet suffit à donner l'indication qu'il était à Marseille le soir du 2. Et pourtant, les policiers se gardent bien de le lui montrer le fameux billet.
Comme par hasard.
Comme c'est bizarre.
Citation :
2. Que Ranucci ait été à Salernes ou à Marseilles en ce début de soirée ne change RIEN à son innocence ou à sa culpabilité: il pouvait dans les 2 cas être cité Sainte Agnès vers 11 h le 3 juin...
Oui, mais rond comme une queue de pelle après une nuit sans dormir, le scénario de l'accusation (chien qu'on fait semblant de chercher, enlèvement...) est soudain beaucoup moins crédible. C'est l'ennui.
Citation :
3. Que Ranucci ai écrasé un chien à Marseilles le 2 juin au soir ne pouvait l'empécher d'aller dormir à Salernes et de revenir le matin
On peut même imaginer qu'il est revenu à Nice et qu'il en est reparti à 6 heures du matin. On peut peut-être imaginer aussi plus compliqué encore.
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4. Une explication que vous ne retenez pas est que Ranucci ai inventé d'avoir dormi à Salernes pour essayer de faire croire qu'il n'avait pas mis les pieds à Marseille. Dans cette hypothèse, il changera plus tard de stratégie de défense et inventera la cuite dans les bars du vieux port.
Non pas exactement le vieux-port, le quartier de l'opéra.
Cela fait beaucoup d'inventions pour des aveux qui sont censé être la pièce maîtresse de l'accusation. Si vous voulez me faire dire qu'il n'y a pas une phrase de vrai dans les aveux, je suis d'accord avec vous. Tout ce qu'il y a dans les aveux est faux, contredit par les témoins ou les constatations, quand ce n'est pas tout simplement grotesque.
Citation :
5 Quand vous AFFIRMEZ que les policiers refusent de noter sa cuite, c'est une assertion absolument non démontrée!
C'est démontré par les aveux eux-mêmes qui ne parlent jamais de cuite, mais de nuit à Salernes, et qui ne mentionnent jamais qu'il est passé à Marseille alors que M. Moussy l'a vu et lui a remis son adresse.
Citation :
6. Last but not least: je trouve cette histoire Salernes - Marseille asez caractéristique de la façon assez inefficace dont les défenseurs de la thèse du doute puis de l'innocence (G. Perrault en tête) ont conduit cette affaire: focalisation sur un point où les aveux en effet sont PEUT-ETRE inexactes, sur un élément très secondaire; ommission du fait que cette inexactitude revient plus vraisemblablement à Ranucci qu'aux policiers; enfin omission du fait que la présence de Ranucci à Salernes ou à Marseille n'est en aucun cas un alibi.
Ce n'est pas un alibi, mais cela prouve que les aveux sont un tissu de fantaisies et qu'ils ne correspondent à rien. En effet si Ranucci est à Marseille le 2, il va rechercher Maurice Benvenutti le 2, pas le 3. Ou alors on ne comprend pas pourquoi il attend le lendemain.
Pourquoi revenir à Salernes s'il y est déjà passé à 18h ? Maintenant, on sait quelque chose qu'on ne savait pas l'époque : le voyage avait un but extrêmement difficile : revoir son père après 1o ans de séparation sur 20.
Citation :
Si vous affirmez c'est encore plus grave, puisque vous ne démontrez rien!
Vous dites que le PV est entaché de faux, je maintiens que l'oubli est infiniment plus vraisemblable que la falsification volontaire.
Oh oui que c'est grave, ils ne s'en remettront pas. On peut même aujourd'hui accuser la gendarmerie française d'avoir donné son appui aux autorités allemandes pendant la guerre, même si certains à titre individuel on résisté. Apparemment, la gendarmerie s'en est remise.
Je maintiens que quand on oublie, on ne se met pas à faire des surcharges en douce. La pièce est un faux, que vous le vouliez ou non. La seule question est de savoir si elle a porté préjudice. Cela ne me semble pas faire de question : elle permet d'accuser, peut-être à tort du fait même de ce rajout intempestif qui relève du trucage.
Je vous le dis comme cela, quand on se met à pratiquer le trucage de pièce, ce n'est jamais bon signe.
Citation :
Quant à Dreyfus, je suis sûr qu'il n'a jamais trahi, mais je ne suis pas sûr pour autant que tout ai été aussi simple que c'est généralement admis.
Vous voulez dire que la trahison de Esterhazy n'est pas simple à expliquer ? Je veux bien vous croire, dès qu'il s'agit d'espionnage... Mais le faux (le petit bleu), celui là, on est sûr que c'était un faux, sinon on ne comprend plus pourquoi le colonel Henry s'est suicidé dans sa prison. Donc les militaires peuvent faire des faux pour accuser quelqu'un à tort et l'envoyer au bagne de l'Ile du Diable à tort.
Comme les copains.
Citation :
"Devait" posséder? C'est un peu imprécis... D'ailleurs, place attitrée à l'appartement ou pas, çà ne change pas grand chose au fait qu'on laisse assez rarement traîner un pantalon dans un endroit accessible à tous. L'important est qu'il n'y avait pas de porte fermant le garage de Mme Mathon. Quant à affirmer qu'il "n'est pas douteux que", soit vous avez des éléments probants, soit c'est une hypothèse (sans doute très réfléchie), mais comme toute hypothèse soumise au doute...
Alors, si on a le droit de douter dans une affaire où le doute des jurés a été la chose la plus rare au monde, c'est un progrès.
Un pantalon déchiré qui traîne dans un coin de garage, ce n'est pas une rareté non, même s'il est ouvert à tous vents, ce n'est pas une valise de billets de mille.
Le fait que Christian Ranucci possédait une mobylette est d'autant moins une hypothèse que personne n'est venu contredire ce fait. Quand il n'a pas de voiture, il circule en mobylette. C'est une évdence de ce dossier.
Si la justice avait fait son travail, on saurait si oui ou non il a eu cet accident.
Mais nous parlons d'une affaire où l'incompétence en dispute à la paresse.
Citation :
Vous connaissez trop bien cette affaire pour ne pas savoir qu'on ne peut en toute rigueur AFFIRMER l'existence de ces 6 témoignages à ce stade. Il n'y a pas de PV d'audition de Mme Mattéi avant 1975. Vous supposez sans doute qu'ils ont été volontairement détruits, mais ce n'est qu'une supposition qui ne permet pas d'avancver le raisonnement avec rigueur. On ne peut mélanger les éléments certains et les hypothèse, plus ou moins plausibles.
Je ne suppose pas, je suis sûr que la police de Marseille a caché puis détruit les PV de Mme Mattéi. Cela ne me semble plus contestable. Comme il en est de même du PV Moussy.
Comment apparaît M. Martel ? Il apparaît parce que Mme Mathon va le voir et s'entretient avec lui. Comment Mme Mathon peut-elle connaître M. Martel ? Par Mme mattéi qui lui en a parlé. Comment Mme mattéi peut-elle connaître M. Martel ? Pardi parce qu'ils se sont croisés à l'évêché lors de la reconnaissance de Christian Ranucci.
Sans Mme Mattéi, M. Martel ne peut pas apparaître et comme les PV de Martel existent bel et bien et qu'ils ont été cachés jusqu'à la fin du procès par la sûreté, on en déduit que Mme Mattéi a bien été à l'évêché le 6 et que les PV existent comme existent ceux de Martel...
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Non, Gihel. Les policiers fouillent la voiture d'un suspect de meurtre à l'arme blanche. Ils trouvent, dans la voiture (ce que je crois) ou sur la mobylette (ce que vous croyez) un pantalon TACHE DE SANG et vous voulez nous faire croire qu'ils le laissent là? Ce n'est simplement pas crédible.
Je crois que c'est tout à fait crédible au contraire. Quand vous découvrez un pantalon qui traîne sur une mobylette, comment imaginer qu'un homme qui a tué une enfant aurait pu ainsi le laisser traîner ? Ils fouillent la voiture, pas le garage.
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A ma connaissance, il ne confond pas dimanche et lundi, mais le 9 et le 10 juin. Ce qui n'a rien à voir. Il m'arrive de temps en temps de me tromper sytématiquement de quantième du mois quand je fais la visite et les prescriptions des malades. En cas de saisie du dossier, on pourrait bien sûr prétendre que les malades n'ont pas été éxaminés puisqu'il n'y a pas de prescription datant du jour. Et pourtant!
Ben oui mais tout cela raccorde avec une voiture que l'on rend sans raison, pour la reprednre tout de suite après, qui se raccorde avec un PV surchargé... Disons que cette "erreur" est entâchée d'un nuage plutôt bizzare. Et confondre le 9 qui est un dimanche avec le 10 qui est un lundi, ce n'est pas banal tout de même.
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À nouveau, vous savez très bien que les pièces à conviction sont détruites quand une affaire est classée: les armes remises à l'armée, les vêtements incinérés je crois. C'est la procédure habituelle, légale. On peut le regretter - je le regrette - mais il est tendancieux de laisser croire ("comme c'est bizarre, comme par hasard") que ce serait particulier à cette affaire ci. Eventuellement on peut s'étonner que le pull over n'ait pas subi le même sort. Peut être le greffier d'Aix était il un fan de Gilles Perrault?
Ce qui est particulier à cette affaire, c'est qu'on détruit les scellés qui pourraient parler quand on dépose des requêtes en révision. Et on garde celles qui n'ont pas d'intérêt 30ans. C'est ce que l'on appelle l'administration judiciaire sans doute.