Pour info, personne ne m'a dicté l'hypothèse de la Doria et contrairement aux prétentions de certains membres , je n'ai nul besoin de me laisser dicter ma pensée personnelle ou les hypothèses que j'emets....
Cela vaut le coup d'examiner en détail la déposition que fait Mme R. Suzanne à l'inspecteur divisionnaire Raoul Lions le 2 février 1977 suite à la plainte de septembre 1976 de Mme Mattei pour tentative d'enlèvement. (elle se trouve dans le livre de Gérard B., publicité sans frais)
Cela commence comme cela : "Je connais madame Mattéi Jeanine. Cette personne était une de mes voisines, à la cité où je demeure. Elle habitait dans le même bloc que moi, au deuxième étage.
Vous m'informez que madame Mattéi a indiqué que j'aurais été témoin d'une tentative d'enlèvement d'enfant à la cité "Les Tilleuls", au cours du mois de juin 1974.
Selon ses dires, j'aurais poursuivi un individu s'enfuyant à bord d'un véhicule après avoir essayé d'entraîner un enfant. Cela n'est pas exact et je suis prête à vous indiquer ce qui s'est passé réellement."
Déjà vous imaginez la bonne femme en train de courser un type qui prend tout de suite une bagnole. Si Mme Mattéi a expliqué cela, elle divague. Ce qui est curieux, c'est que Mme Mattéi n'a jamais parlé de cette voisine avant. Pourquoi tout d'un coup, en déposant plainte après l'exécution de Christian Ranucci aurait-elle soudain raconté une histoire à dormir debout d'une bonne femme coursant une simca 1100 en train de s'enfuir ? C'est idiot. C'est donc que Mme Mattéi n'a pas raconté tout à fait cela et que les policiers déforment un peu la chose pour la rendre inacceptable, même s'il est sûr que cette Mme Suzanne n'a pas dû être témoin de grand chose.
"Au mois de juin 1974, quelques jours après l'assassinat de la petite Rambla Marie-Dolorès, je me trouvais chez Mme Mattéi, dans le courant de l'après-midi. À un certain moment, la fille de Mme Mattéi, accompagnée par d'autres enfants, a fait irruption dans l'appartement. Elle était affolée, les autres enfants aussi. Ils nous ont dit qu'un individu avait tenté d'attirer dans sa voiture un petit garçon, alors qu'il jouait dans le pré au-dessus de la cité. Selon leurs dires, un homme avait stoppé avec sa voiture à proximité du petit garçon, lui avait offert des bonbons, mais d'autres enfants survenant, l'homme avait pris la fuite à bord d'une voiture grise, sans aucune autre précision."
Qu'est-ce que vous pensez de ce témoignage et de l'utilisation qu'on tente d'en faire ?
Ce témoignage lorsqu'il concerne ce petit garçon a-t-il un rapport avec notre affaire ? Aucun. Puisque cette dame parle de faits qui seraient survenus quelques jours après le 3 ou le 5 juin, soit le 8, 9, 10 ou le 11 juin.
Donc cela n'a aucun rapport avec la tentative d'enlèvement que relate Mme Mattéi et qui elle date du 1er juin 1974 et aucun rapport avec la tentative d'enlèvement que relate la fille de Mme Mattéi qui a lieu elle le 31 mai.
Chose curieuse et on voit bien qu'il s'agit non pas des deux tentatives que Mme Mattéi va rapporter à l'évêché et pour lesquelles elle sera convoquée pour reconnaître Christian ranucci, soient celle du vendredi et celle du samedi, mais d'une sorte de délire collectif d'enfants traumatisés qui s'effraient plus que de coutume mais peut-être à juste titre dès qu'un type étranger survient en proposant des bonbons.
Mais ce type ne peut pas être l'homme au pull-rouge et rien ne colle avec le témoignage de Mme Mattéi. En fait MMe Suzanne semble mélanger les deux choses pour en faire un mixte ingérable : le gamin, c'était tout près de l'immeuble, les deux filles c'était sur le terrain de jeu. Et là on se retrouve avec un mélange des deux.
Et ce qui est impossible c'est que l'homme puisse s'enfuir en voiture s'il est sur le pré. On ne peut pas garer sa voiture à cet endroit.
Donc le témoignage de Mme Suzanne recèle trop de dissonnances, à commencer par celle de la date pour qu'on puisse lui accorder un quelconque crédit immédiat.
Alors, est-ce qu'elle ne se souviendrait plus des dates ?
Voyons la suite : " À la même époque, madame Mattéi m'avait dit qu'un individu avait essayé également d'entraîner sa fille dans sa voiture. Ces propos m'avaient été rapportés par Mme Mattéi, mais je ne suis, en ce qui me concerne, témoin d'aucune tentative d'enlèvement.
Je n'ai jamais vu d'homme au volant d'une voiture prenant la fuite.
Je dois vous préciser que l'année dernière, au début de l'été, madame Mattéi m'a abordée dans le couloir de notre immeuble. Elle m'a indiqué que madame Ranucci, mère de Christian Ranucci, était prête à me donner une somme de 2000 francs si je consentais à faire un faux témoignage. Il fallait donc que j'indique que j'avais vu l'homme qui avait essayé d'enlever le petit garçon à la cité des "Tilleuls" et que je précise qu'il ne s'agissait pas de Ranucci Christian. J'ai refusé catégoriquement. Madame Mattéi a quitté "Les Tilleuls" au mois d'août 1976 et je n'ai plus eu de contact avec cette personne.
Madame Mattéi sait parfaitement que je n'ai jamais été témoin d'une quelconque tentative d'enlèvement d'enfant et je ne comprends pas pourquoi elle me cite comme témoin dans sa constitution de partie civile.
Je n'ai rien d'autre à déclarer. A lu, persisté et signé."
Moi je comprends pourquoi Mme Mattéi cite Mme Suzanne : elle espère que Mme Suzanne va témoigner que dès juin 1974, Mme Mattéi parlait bien à ses voisines d'une tentative d'enlèvement de sa fille. C'est donc que Mme Mattéi ne pouvait pas être subornée par Mme Mathon qu'elle ne connaissait pas. Le témoignage de Mme Suzanne prouve donc la véracité des dires de Mme Mattéi : en juin 1974, elle parlait bien à ses voisines d'une tentative d'enlèvement, sans connaître Mme Mathon.
C'est déjà un premier point. Quant à l'histoire des 2000 francs. Qu'est-ce que vous faites quand on vous rapporte de tels propos et que vous êtes un policier honnête et consciencieux ? Eh bien vous convoquez Mme mathon et vous demandez à Mme mathon des explications : vous tentez d'acheter des témoins Mme Mathon ?
Les policiers n'ont jamais été demander à Mme Mathon ce qu'il en était, parce que ce n'est pas cela qui a dû se produire. Ce qui a dû se produire, c'est que Mme Mathon a promis de l'argent (2000 francs, tu parles d'une fortune) a qui lui donnerait un témoignage, non pas un "faux témoignage" mais un témoignage, quelqu'un qui aurait vu l'homme au pull rouge. Et c'est là qu'on voit bien quel est l'objectif de M. Raoul Lions : appuyer un non-lieu pour que la plainte soit rangée dans un tiroir. Cela ne va pas plus loin. Et si Mme Mathon la ramène, on lui balancera le faux témoignage.
C'est d'une noblesse à toute épreuve.
Modifié en dernier par Gihel le 26 août 2006, 13:50, modifié 1 fois.
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