Citation :
Si dans ses aveux il ment où est la cohérence?
Je ne crois pas, moi, qu'il mente à un seul instant lors des aveux. Je suis gentil, je le crois quand il dit qu'il n'avait pas l'intention de l'enlever ni de la violer, et encore moins de la tuer.
Quand il dit qu'il a dormi à Salernes et qu'il est allé ensuite à Marseille, ça n'est pas un mensonge. C'est selon moi une erreur qu'il fait en essayant de donner son parcours du dimanche-lundi. Cela provient du fait qu'il soutenait une thèse différente auparavant, avec un itinéraire bizarroïde, et qu'il ne sait plus très bien. D'ailleurs, ce passage lui-même contient des hésitations :
"En me réveillant, peut-être vers 9 heures du matin, l'idée m'est venue de poursuivre ma route jusqu'à Marseille où je savais que se trouvait un de mes camarades connu à l'armée. Plus exactement, je rectifie, l'idée m'est venue d'aller à Marseille sans but précis et c'est en arrivant dans cette ville que j'ai pensé à mon camarade Benvenuti et que j'ai voulu aller lui dire bonjour."
Il n'est pas impossible qu'il soit allé à Marseille la veille à la recherche d'enfants à tripoter, qu'il ait ensuite dormi dans sa voiture dans la campagne, puis soit reparti à à Marseille le lendemain, dans le même but. Le passage que j'ai cité serait donc un mensonge, mais je préfère penser qu'il s'agit simplement d'une erreur car il a peut-être bu un peu (je ne crois pas au fait qu'il n'ait pas dormi et ait bu comme un trou, même si ça reste possible).
A part ça, je vois quelques imprécisions, mais Ranucci explique alternativement "j'affirme" quand il est sûr, et "sans en être sûr, je pense que" quand il ne l'est pas. Il ne peut pas tout raconter au détail près, car il ne se souvient pas de tout. La façon de se débarrasser du couteau, par exemple, est décrite "par dessus la jambe".
Je ne vois pas d'autres incohérences. Il n'est pas impossible qu'il ait menti sur ses intentions, mais tel quel, son récit reste cohérent, car à tout moment il dit qu'il ne voulait pas la violer, et encore moins la tuer.
"Je préfère libérer ma conscience et vous dire tout ce qui s'est passé. En effet je ne suis pas "un salaud" et je réalise à peine comment j'ai pu agir de la manière qui est la suivante."
"La petite fille ne manifestait aucune crainte à mon égard et je réaffirme que pas plus à ce moment qu'à un autre, je n'ai exercé de violences à caractère sexuel sur la fillette.
Au bout d'un moment, nous sommes remontés en voiture et la petite fille a dit qu elle avait faim, qu'elle voulait retourner chez elle. Je lui ai dit que j'étais d'accord pour la ramener, que j'allais faire demi-tour mais je n'ai pas pu mettre mes intentions à exécution car c'est à ce moment-là que je suis arrivé à un stop à un endroit où la route débouche sur une autre plus importante et que j'ai accroché un autre véhicule."
"Je sais que ce que j'ai fait est affreux, mais je ne peux absolument pas expliquer mon geste. Je réaffirme que, si j'ai agi de la sorte, ce n'est pas parce que j'aurais commis des violences d'ordre sexuel sur la petite comme on pourrait le supposer."