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Message non luPosté :13 sept. 2005, 12:58 
Bonjour,

J’ai lu la plupart de vos interventions. J’ai un peu réfléchi et échafaudé (pardon du sinistre jeu de mots) une théorie qui concilie les arguments des uns et des autres. Cette théorie tient compte du passé de Christian Ranucci, et en particulier de son absence de comportement violent ou à caractère sexuel déviant dans le passé, de son désir d’une vie meilleure, de son emploi du temps avant l’enlèvement, des témoignages de Monsieur Spinelli, de Jean Rambla, de Monsieur Rosanno, de Monsieur Martinez, des époux Aubert, de Monsieur Guozzano, de Madame Mattei (tous ont dit la vérité et aucun ne s’est trompé), des circonstances de l’enlèvement, de l’accident et du meurtre, des trous de mémoire de Ranucci, de son incapacité à refaire les gestes du meurtrier lors de la reconstitution, de son étrange comportement au procès, des raisons pour lesquelles il a toujours clamé son innocence, des véritables raisons qui l’ont poussé à écrire un livre, de la piste suivie par le chien, des blessures aux mains, des voitures (Simca et Peugeot), du pull-over rouge, du cheveu dans la voiture, du pantalon, du plan des lieux dessiné par lui, des biscuits LU, du couteau, mais aussi des phrases « bizarres » prononcées par Ranucci, telles que « il me le paiera », « ça ne peut être que moi », « ils sont fous ».

Selon moi, Christian Ranucci est coupable … et innocent à la fois. Innocent de l’enlèvement et du meurtre de Marie-Dolorès Rambla, mais coupable de complicité d’enlèvement, de complicité de meurtre, de non-assistance à personne en danger, de délit de fuite …

Je vous présente cette théorie, inédite à ma connaissance et qui a le mérite de remettre ensemble la plupart des pièces du puzzle. Cette théorie a été élaborée en une nuit, sans aucun document, elle n’est donc pas parfaite et je remercie par avance les personnes sur ce forum qui se sont penchées sur cette affaire depuis des années, et qui possèdent la connaissance des faits et des éléments que je ne possède pas, soit d’y apporter des améliorations, voire de la balayer du revers de la main, s’il s’avère que la valise est trop grande pour l’édredon.

Ranucci est attiré par l’argent facile. Son rêve est, notamment, de posséder une Mercedes blanche et d’avoir suffisamment d’argent pour permettre à sa mère de s’extraire de sa modeste condition. Au cours de son service militaire, il rencontre un homme (appelons-le homme au pull over-rouge) qui partage sa rage de ne pas devoir être obligé de travailler toute sa vie pour enfin mener une vie décente. L’idée leur vient d’enlever un enfant. Pas un gosse de riches, bien entendu (trop surveillé, trop « médiatisé », comme on dit maintenant), mais un de ses enfants qui jouent au pied de leur immeuble et sont faciles à aborder par des gens comme eux. L’idée est la suivante : on enlève l’enfant: une fille de préférence (plus docile qu’un garçon), assez âgée pour jouer dehors sans ses parents mais pas assez pour être capable de se débattre, on la retient pendant quelques jours, on demande une rançon aux parents (qui finiront certainement par trouver quelqu’un pour les aider a payer la rançon s’ils ne peuvent le faire eux-mêmes) et on libère l’enfant quelques jours plus tard. Ni vu ni connu. Ensuite, la belle vie. homme au pull over-rouge compte quitter le pays immédiatement après le versement de la rançon. Le fait qu’il sera reconnu par l’enfant ne lui posera donc pas de problème. Mais il ne peut pas faire le coup tout seul : en particulier, comment conduire seul la voiture jusqu'à la planque après l’enlèvement, tout en s’occupant de la gosse, surtout si elle se met à se débattre? Et si on reconnaît sa Simca 1100 et que des barrages sont dressés le long des routes après l’enlèvement ? Les deux hommes décident donc que le rôle de Ranucci sera d’accompagner homme au pull over-rouge jusqu’au lieu de l’enlèvement, de faire le guet un peu en retrait du lieu de l’enlèvement proprement dit (à l’endroit où il sera effectivement aperçu plus tard par Monsieur Rosanno). homme au pull over-rouge, lui, se rend sur les lieux avec sa Simca, enlève l’enfant, la ligote, la bâillonne, lui met un bandeau sur les yeux (pour qu’elle ne puisse pas donner une description précise de Ranucci lorsqu’elle sera relâchée quelques jours plus tard contre rançon), va planquer la Simca et ensuite rejoint Ranucci et sa Peugeot pour emmener la gosse à la planque. La présence d’une deuxième voiture est estimée essentielle par le duo des ravisseurs, au cas ou la Simca serait repérée pendant l’enlèvement et des barrages de police qui seraient mis en place si ça tourne mal. Il faut donc attendre que Ranucci revienne du service militaire, s’achète une voiture et passe son permis pour passer a l’action. Ce qu’il fait. Sitôt son permis de conduire obtenu, Ranucci recontacte homme au pull over-rouge : on peut passer à l’action. Dans l’esprit de Ranucci, l’opération est pratiquement sans risque pour lui. Comme ni lui ni sa voiture ne participeront a l’enlèvement proprement dit, il n’y a aucune raison pour qu’on le reconnaisse, ni qu’on l’implique dans l’affaire. Son rôle se borne à celui de chauffeur : il conduira la voiture et ensuite rentrera chez lui comme si de rien n’était. Le plan a été étudié dans ses moindres détails depuis des mois. Quant à homme au pull over-rouge, lui, il « s’exerce » quelques jours avant l’enlèvement à mettre au point sa technique du « petit chien noir » et d’étudier la réaction d’un voisinage (voir notamment le témoignage de Madame Mattei) lorsque quelqu’un comme lui s’approche d’un enfant. Il constate combien une telle opération est aisée. Le succès de ces petites expériences le rassure, et rassurent Ranucci.
Au début, tout se passe comme prévu. Les compères se donnent rendez-vous à Marseille le dimanche 02 juin pour mettre au point les derniers détails : l’aménagement de la planque, la demande de rançon, des vivres pour l’enfant, (des biscuits LU, notamment) ….. L’enlèvement est prévu pour le lendemain, lundi 03 juin. Ranucci rentrera chez lui à Nice juste après avoir déposé l’enfant à la planque.
C’est effectivement ce qui se passe : l’enlèvement, la séquestration de l’enfant, l’échange de voitures (qui prend un peu de temps), tout se passe merveilleusement bien et le trio se dirige vers la planque prévue.
Au carrefour de la Pomme, il y a donc trois personnes dans la Peugeot de Ranucci: Ranucci au volant, et homme au pull over-rouge qui cache l’enfant en se couchant sur elle pour ne pas être vu des autres automobilistes. Surtout qu’on aborde un carrefour où on rejoint une route à forte circulation, avec en particulier un camion qui approche et dont le conducteur dispose d’une vue plongeante sur les occupants de la Peugeot.
Ensuite c’est l’accident. Les Martinez aperçoivent Ranucci au volant de la Peugeot et une forme indéterminée à la droite du conducteur (homme au pull over-rouge couché sur l’enfant). Il faut fuir au plus vite. Pas question évidemment de faire un constat à l’amiable avec une enfant ligotée et bâillonnée ! Comble de malchance, sous le choc, le bandeau de Marie-Dolorès lui a glissé des yeux. Elle aperçoit distinctement le visage de Ranucci. Comme l’aile de la voiture accidentée frotte sur une roue, il faut s’arrêter quelques centaines de mètres plus loin. Soudain, une voiture approche (les Aubert). Il faut déguerpir au plus vite. Ranucci s’enfuit le premier dans les buissons. homme au pull over-rouge met un peu plus de temps à le suivre, ralenti par l’enfant. Arrivés sur les lieux, les Aubert n’aperçoivent donc qu’homme au pull over-rouge et l’enfant. Madame Aubert entend vaguement Ranucci, de sa voix juvénile étranglée par l’émotion, demander à homme au pull over-rouge « Qu’est-ce qu’on fait » ? homme au pull over-rouge lui chuchote : « Retiens-les, j’éloigne la gamine ». Il faut a tout prix éviter que les Aubert suivent le trio dans les fourrés. Ranucci se charge donc d’occuper les Aubert (« Oui, j’arrive ») pendant que homme au pull over-rouge éloigne l’enfant. Par chance, les Aubert n’insistent pas. Ils s’en vont sans demander leur reste. Ranucci est très en colère contre homme au pull over-rouge. Il se sent grugé par lui ("il me paiera cela, et le reste", dira-t’il plus tard dans la journée à Guazzone, en pensant a homme au pull over-rouge): rien ne s’est passée comme prévu : les Aubert ont aperçu l’enfant et certainement relevé le numéro de plaque minéralogique de sa Peugeot. Dans quelques minutes, des barrages seront dressés sur toutes les routes. Il faut cacher la voiture dans un endroit le plus discret possible : la champignonnière. Que faire de la petite, à présent ? Il n’y a plus qu’une solution, il faut s’en débarrasser. Comme elle connaît à présent le visage de Ranucci, elle ne manquerait pas de le décrire si elle vit. homme au pull over-rouge s’empare du couteau qui se trouve dans la voiture de Ranucci et accomplit sa terrible besogne pendant que Ranucci va cacher la Peugeot au fond de la champignonnière. Ranucci n’assiste pas au meurtre lui-même, ce qui explique pour quoi il est incapable de refaire les gestes du meurtrier durant la restitution. Après avoir caché la voiture, Ranucci retrouve homme au pull over-rouge. Il l’aide à dissimuler le corps sous des ronces, qui l’écorchent aux mains. En transportant l’enfant, un peu de sang de Marie-Dolorès tache le pantalon de Ranucci. Aucun des deux complices ne s’en aperçoit. Ils reviennent à la champignonnière. La voiture est enlisée. Ils ne parviennent pas à la désembourber. Pas question de la laisser là : si les gendarmes la retrouvent et la saisissent, ils ne manqueront pas de découvrir des indices (cheveux, empreintes, …) prouvant la présence de l’enfant dans la voiture. L’intérieur de la voiture a besoin d’être complètement nettoyé, ce qui est impossible au fond de cette champignonnière. homme au pull over-rouge et Ranucci décident donc de partir chacun de son côté, Ranucci pour chercher du secours, homme au pull over-rouge en empruntant le chemin suivi plus tard par le chien policier. homme au pull over-rouge disparaît à jamais, probablement à l’étranger, d’autant plus échaudé par l’aventure qu’il apprendra par la suite l’exécution de Ranucci. Avant de se séparer, ils ont décidé également de laisser le pull-over de homme au pull over-rouge dans la champignonnière, pour déjouer les soupçons au cas où Ranucci serait inquiété. homme au pull over-rouge confie à Ranucci qu’il s’est débarrassé du couteau quelque part dans le tas de fumier. Ranucci cherche de l’aide pour sortir la voiture de la champignonnière, en s’efforçant de rester le plus naturel possible et rentre chez lui, après avoir un peu traîné dans les parages pour être certain que les barrages de gendarmerie sont levés sur les routes.. Selon lui, une fois la voiture nettoyée, les chances sont nulles que des témoins le reconnaissent s’il est arrêté, puisqu’il n’a assisté ni à l’enlèvement proprement dit, ni au meurtre. Si on l’arrête, il lui suffira de nier. Il doit simplement faire comme si rien ne s’était passé, rentrer chez sa mère et reprendre son travail normalement le lendemain. C’est ce qu’il fait.
Lors de son arrestation, qui n’est qu’une demi-surprise pour lui, il s’en tient tout d’abord à ce qui était prévu. Il nie tout ce qui concerne l’enlèvement et le meurtre de l’enfant. Dans son esprit, on ne pourra jamais prouver qu’il est l’auteur de l’un et l’autre, puisqu’il n’est l’auteur ni de l’un, ni de l’autre. Ce n’est qu’un mauvais moment à passer. Dans quelques heures, il rentrera chez lui. Les policiers insistent cependant. « Avoue, Ranucci, des témoins t’ont vu ». Il sait qu’ils bluffent, puisque ce n’est pas lui qui a enlevé l’enfant. Il résiste. Les policiers se font plus insistants. « Avoue, Ranucci. Nous sommes prêts à croire qu’il s’agit d’un accident. Tu n’as pas voulu tuer la petite. Tu as paniqué après l’accident, on ne retiendra pas la préméditation. Ce n’est pas comme si tu avais prémédité ton geste pendant des mois, là, ce serait vraiment grave …. ». Or, il a prémédité son geste pendant des mois, ce qu’on ne manquera pas de lui reprocher si il livre le nom de son complice. Il doit donc tenir et ne parler de homme au pull over-rouge à aucun prix. Arrivent alors les époux Aubert. Leurs souvenirs sont confus : ils ont aperçu un Ranucci à lunettes au volant de la voiture en doublant celle des Martinez, mais n’ont vu personne d’autre dans la voiture vu que homme au pull over-rouge se cachait en dissimulant l’enfant sous lui et quelques secondes plus tard homme au pull over-rouge quittant la même voiture avec un enfant. La logique les a forcé à croire que le conducteur qu’ils viennent de voir et l’individu qu’ils ont devant eux sont une seule et même personne, mais leurs sens leur indiquent le contraire. Les Aubert sont donc mis en présence de Ranucci. Ce n’est que lorsque Madame Aubert lui fait prendre conscience de l’horreur du crime et lui déclare l’avoir reconnu, lui, Ranucci, dans les buissons, que Ranucci craque. Il avoue tout, sauf ce qu’il ne sait pas (les détails du meurtre lui-même) ni tout ce qui pourrait inculper homme au pull over-rouge (la préméditation, leur emploi du temps commun de la veille et de la nuit passée). S’il avoue que tout était prémédité, il sait qu’il risque gros. Par contre, dessiner le plan du lieu de l’enlèvement ne lui pose pas de problème particulier : il connaît les lieux, repérés la veille du rapt en compagnie de homme au pull over-rouge et qu’il a eu tout le loisir d’observer le matin du 03 depuis son poste d’observation légèrement éloigné de l’endroit où homme au pull over-rouge enlevait l’enfant. De plus, il sait que personne ne l’y a vu enlever l’enfant, pour la simple raison qu’il n’a pas enlevé Marie-Dolorès. Au contraire, plus on trouvera de personnes qui auront vu homme au pull over-rouge enlever la petite, plus ces témoins disculperont Ranucci. Le couteau? Ce couteau aussi peut disculper Ranucci. Si on le retrouve, on ne manquera pas d’y relever les empreintes de homme au pull over-rouge, ce qui innocentera Ranucci du meurtre. La garde a vue est terminée. Il a réussi. Il n’a pas parlé de homme au pull over-rouge. D’une certaine manière, il est soulagé. Lorsqu’il rencontre son avocat pour la première fois, il lui dit « ça ne peut être que moi », signifiant par là qu’il a réussi a convaincre les enquêteurs que le meurtrier a agi seul. Dans l’esprit de Ranucci, tout ne s’est donc pas passé si mal après tout: le couteau et l’examen du corps de l’enfant et de la scène du crime finiront par l’innocenter en révélant les empreintes de quelqu’un d’autre, les témoins ne pourront le reconnaître (et pour cause), il peut donc s’attendre raisonnablement a un acquittement au bénéfice du doute. Il a déjà préparé sa réponse lorsqu’on ne manquera pas de lui annoncer un jour ou l’autre : « Nous venons d’analyser les empreintes sur le couteau, Monsieur Ranucci. Elles ne correspondent pas aux vôtres. Vous êtes libre. Veuillez accepter les excuses de la France ». C’est la raison du comportement arrogant qu’il va adopter tout au long se son procès. Tous ces « ploucs » ne peuvent rien contre lui. Ils ne peuvent prouver sa participation ni a l’enlèvement, ni au meurtre. Malheureusement, ça ne se passe pas comme prévu. Ces crétins de policiers n’ont retrouvé d’empreintes ni sur le couteau ni sur la scène du crime (ni ses propres empreintes bien entendu, mais pas celles de homme au pull over-rouge non plus), ces idiots de témoins ne sont certains de rien, les témoins du rapt ne sont même pas présents au procès, à part ces imbéciles d’Aubert qui sont incapables de se rendre compte que c’est homme au pull over-rouge et non Ranucci qu’ils ont aperçu dans les buissons, la prestation de Madame Mattei est déplorable … Comble de malchance, la fausse piste lancée par l’abandon volontaire du pull-over rouge dans la champignonnière a fait pschitt, malgré le fait que, grâce aux indications de homme au pull over-rouge, il avait réussi a en savoir plus sur les « répétitions » qu’avait fait homme au pull over-rouge en rôdant sa technique du petit chien peu de jours avant le drame, à retrouver Madame Mattei et à la mettre en contact avec sa propre mère, Madame Mathon. Le procès tourne mal. Ranucci est de plus en plus en colère contre la justice, incapable de suivre la piste de homme au pull over-rouge et capable d’envoyer un innocent comme lui à la guillotine. Il espère cependant être acquitté au bénéfice du doute, en l’absence de preuves. Il est au contraire condamné à la peine capitale « Ils sont fous », s’exclame-t’il. Entre sa condamnation et son exécution, il n’aura de cesse d’essayer, en vain, de faire relancer l’enquête vers la piste homme au pull over-rouge tout en s’abstenant de divulguer sa propre participation aux événements. Il ne peut pas faire autrement : s’il avoue la vérité telle qu’il la connaît, c’est la certitude pour lui de finir ses jours en prison, voire d’être guillotiné. On lui a suffisamment répété que l’enlèvement d’enfant en lui seul, auquel il avouerait avoir participé, est passible en soi de la peine de mort. Il est vraisemblable qu’il ne dira d’ailleurs jamais la vérité, ni à ses avocats, ni même à sa propre mère. Elle aurait trop de chagrin. Il en reste donc à sa version absurdement incomplète. Il écrit même un livre, destiné certes à relancer l’enquête dans le sens d’une preuve matérielle qui accuserait homme au pull over-rouge (et qui l’innocenterait par voie de conséquence), mais qui est avant tout un témoignage de fidélité et un message de désespoir destiné à homme au pull over-rouge, dont il attend un signe. « Tu vois, je ne t’accuse pas; en échange, fais parvenir un signe aux enquêteurs : une lettre anonyme, quelque chose qui prouve que ce n’est pas moi qui ai commis ce meurtre… ». Ce signe ne viendra jamais. Jusqu'à la dernière minute, il croit que son innocence d’un crime qu’il n’a pas commis, ou du moins l’absence de preuves matérielles, lui vaudra au moins la grâce présidentielle. Elle ne viendra pas non plus…


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Message non luPosté :13 sept. 2005, 20:13 
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Citation :

Selon moi, Christian Ranucci est coupable … et innocent à la fois. Innocent de l’enlèvement et du meurtre de Marie-Dolorès Rambla, mais coupable de complicité d’enlèvement, de complicité de meurtre, de non-assistance à personne en danger, de délit de fuite …


Je vous présente cette théorie, inédite à ma connaissance et qui a le mérite de remettre ensemble la plupart des pièces du puzzle. Cette théorie a été élaborée en une nuit, sans aucun document, elle n’est donc pas parfaite et je remercie par avance les personnes sur ce forum qui se sont penchées sur cette affaire depuis des années, et qui possèdent la connaissance des faits et des éléments que je ne possède pas, soit d’y apporter des améliorations, voire de la balayer du revers de la main, s’il s’avère que la valise est trop grande pour l’édredon.

Ranucci est attiré par l’argent facile. Son rêve est, notamment, de posséder une Mercedes blanche
Ranucci apparement a des rêves moins grands que cela, il veut un travail et plus tard fonder une famille et avoir des enfants... La mercedès blanche n'apparaît que sous la forme d'un taxi qui est censé venir l'attendre après la fin du procès.

Citation :
et d’avoir suffisamment d’argent pour permettre à sa mère de s’extraire de sa modeste condition.
Sa mère ne demande rien, elle a un logement sympa et elle garde des enfants, ce qu'elle aime faire. C'est après qu'elle aura des ennuis d'argent parce qu'il faut payer la procédure. Non seulement on lui coupe en deux son fils, mais en plus on lui fait payer.

Citation :
Au cours de son service militaire, il rencontre un homme (appelons-le homme au pull over-rouge) qui partage sa rage de ne pas devoir être obligé de travailler toute sa vie pour enfin mener une vie décente. L’idée leur vient d’enlever un enfant.
Il y a une faille dans le raisonnement : pourquoi n'en parlerait-il pas mêm la tête sur le billot ? S'il a un complice, c'est une atténuation pour lui même, or il ne l'évoque jamais...
Citation :
Pas un gosse de riches, bien entendu (trop surveillé, trop « médiatisé », comme on dit maintenant), mais un de ses enfants qui jouent au pied de leur immeuble et sont faciles à aborder par des gens comme eux. L’idée est la suivante : on enlève l’enfant: une fille de préférence (plus docile qu’un garçon), assez âgée pour jouer dehors sans ses parents mais pas assez pour être capable de se débattre, on la retient pendant quelques jours, on demande une rançon aux parents (qui finiront certainement par trouver quelqu’un pour les aider a payer la rançon s’ils ne peuvent le faire eux-mêmes) et on libère l’enfant quelques jours plus tard.
Ben oui mais pourquoi ne l'avoue-t-il pas tout cela ? On ne peut pas confondre à mon avis cette affaire avec celle de Patrick Henry. Quand on enlève une personne, on s'arrange pour que l'entourage soit solvable...
Citation :
Ni vu ni connu. Ensuite, la belle vie. homme au pull over-rouge compte quitter le pays immédiatement après le versement de la rançon. Le fait qu’il sera reconnu par l’enfant ne lui posera donc pas de problème.
Oui mais dans ce cas, si tels sont ses projets, pourquoi aller chercher du boulot chez Cotto et s'ennuyer à se lever le matin tôt ?

Citation :
Mais il ne peut pas faire le coup tout seul : en particulier, comment conduire seul la voiture jusqu'à la planque après l’enlèvement, tout en s’occupant de la gosse, surtout si elle se met à se débattre? Et si on reconnaît sa Simca 1100 et que des barrages sont dressés le long des routes après l’enlèvement ? Les deux hommes décident donc que le rôle de Ranucci sera d’accompagner homme au pull over-rouge jusqu’au lieu de l’enlèvement, de faire le guet un peu en retrait du lieu de l’enlèvement proprement dit (à l’endroit où il sera effectivement aperçu plus tard par Monsieur Rosanno). homme au pull over-rouge, lui, se rend sur les lieux avec sa Simca, enlève l’enfant, la ligote, la bâillonne, lui met un bandeau sur les yeux (pour qu’elle ne puisse pas donner une description précise de Ranucci lorsqu’elle sera relâchée quelques jours plus tard contre rançon),
Oui, un peu rocambolesque tout de même mais rien d'impossible...
Citation :
va planquer la Simca et ensuite rejoint Ranucci et sa Peugeot pour emmener la gosse à la planque. La présence d’une deuxième voiture est estimée essentielle par le duo des ravisseurs, au cas ou la Simca serait repérée pendant l’enlèvement et des barrages de police qui seraient mis en place si ça tourne mal. Il faut donc attendre que Ranucci revienne du service militaire, s’achète une voiture et passe son permis pour passer a l’action. Ce qu’il fait. Sitôt son permis de conduire obtenu, Ranucci recontacte homme au pull over-rouge : on peut passer à l’action. Dans l’esprit de Ranucci, l’opération est pratiquement sans risque pour lui. Comme ni lui ni sa voiture ne participeront a l’enlèvement proprement dit, il n’y a aucune raison pour qu’on le reconnaisse, ni qu’on l’implique dans l’affaire. Son rôle se borne à celui de chauffeur : il conduira la voiture et ensuite rentrera chez lui comme si de rien n’était.

La faiblesse de cette hypothèse, c'est à mon avis l'accident. M Martinez dit que le conducteur est seul : il faudrait qu'il ait vu trois personnes ? Ca fait beaucoup.

Citation :
Le plan a été étudié dans ses moindres détails depuis des mois. Quant à homme au pull over-rouge, lui, il « s’exerce » quelques jours avant l’enlèvement à mettre au point sa technique du « petit chien noir » et d’étudier la réaction d’un voisinage (voir notamment le témoignage de Madame Mattei) lorsque quelqu’un comme lui s’approche d’un enfant. Il constate combien une telle opération est aisée. Le succès de ces petites expériences le rassure, et rassurent Ranucci.
A chaque fois il se fait surprendre, ce n'est donc pas si facile, ça devrait les inquiéter bien au contraire, et en plus cet homme, apparemment il n'est pas fiable, il est censé faire cela pour de l'argent et il tripote les gamines des cerisiers et il leur demande de toucher son sexe... L'objectif a subi un glissement là, notable on va dire...

Citation :
Au début, tout se passe comme prévu. Les compères se donnent rendez-vous à Marseille le dimanche 02 juin pour mettre au point les derniers détails : l’aménagement de la planque, la demande de rançon, des vivres pour l’enfant, (des biscuits LU, notamment) ….. L’enlèvement est prévu pour le lendemain, lundi 03 juin. Ranucci rentrera chez lui à Nice juste après avoir déposé l’enfant à la planque.
C’est effectivement ce qui se passe : l’enlèvement, la séquestration de l’enfant, l’échange de voitures (qui prend un peu de temps), tout se passe merveilleusement bien et le trio se dirige vers la planque prévue.
Au carrefour de la Pomme, il y a donc trois personnes dans la Peugeot de Ranucci: Ranucci au volant, et homme au pull over-rouge qui cache l’enfant en se couchant sur elle pour ne pas être vu des autres automobilistes. Surtout qu’on aborde un carrefour où on rejoint une route à forte circulation, avec en particulier un camion qui approche et dont le conducteur dispose d’une vue plongeante sur les occupants de la Peugeot.
L'autre nationale est assez déserte. Ils se cachent à l'arrivée de ce carrefour ? Ben pour traverser le plan de Cuques, ils ont dû se baisser souvent alors...

Citation :
Ensuite c’est l’accident. Les Martinez aperçoivent Ranucci au volant de la Peugeot et une forme indéterminée à la droite du conducteur (homme au pull over-rouge couché sur l’enfant). Il faut fuir au plus vite. Pas question évidemment de faire un constat à l’amiable avec une enfant ligotée et bâillonnée ! Comble de malchance, sous le choc, le bandeau de Marie-Dolorès lui a glissé des yeux. Elle aperçoit distinctement le visage de Ranucci. Comme l’aile de la voiture accidentée frotte sur une roue, il faut s’arrêter quelques centaines de mètres plus loin. Soudain, une voiture approche (les Aubert). Il faut déguerpir au plus vite. Ranucci s’enfuit le premier dans les buissons. homme au pull over-rouge met un peu plus de temps à le suivre, ralenti par l’enfant. Arrivés sur les lieux, les Aubert n’aperçoivent donc qu’homme au pull over-rouge et l’enfant. Madame Aubert entend vaguement Ranucci, de sa voix juvénile étranglée par l’émotion, demander à homme au pull over-rouge « Qu’est-ce qu’on fait » ? homme au pull over-rouge lui chuchote : « Retiens-les, j’éloigne la gamine ». Il faut a tout prix éviter que les Aubert suivent le trio dans les fourrés. Ranucci se charge donc d’occuper les Aubert (« Oui, j’arrive ») pendant que homme au pull over-rouge éloigne l’enfant. Par chance, les Aubert n’insistent pas. Ils s’en vont sans demander leur reste. Ranucci est très en colère contre homme au pull over-rouge. Il se sent grugé par lui ("il me paiera cela, et le reste", dira-t’il plus tard dans la journée à Guazzone, en pensant a homme au pull over-rouge): rien ne s’est passée comme prévu : les Aubert ont aperçu l’enfant et certainement relevé le numéro de plaque minéralogique de sa Peugeot. Dans quelques minutes, des barrages seront dressés sur toutes les routes. Il faut cacher la voiture dans un endroit le plus discret possible : la champignonnière.
Une autre faille dans le scénario : il ne connaît pas les lieux. Et pour se cacher, il suffit de parcourir cent mètres dans le chemin, de la route on ne peut plus vous voir.
Citation :
Que faire de la petite, à présent ? Il n’y a plus qu’une solution, il faut s’en débarrasser. Comme elle connaît à présent le visage de Ranucci, elle ne manquerait pas de le décrire si elle vit. homme au pull over-rouge s’empare du couteau qui se trouve dans la voiture de Ranucci et accomplit sa terrible besogne pendant que Ranucci va cacher la Peugeot au fond de la champignonnière.
Pour se débarasser d'une gamine dans ces conditions, on l'étrangle. On ne lui refile pas 15 coups de couteau.
Citation :
Ranucci n’assiste pas au meurtre lui-même, ce qui explique pour quoi il est incapable de refaire les gestes du meurtrier durant la restitution. Après avoir caché la voiture, Ranucci retrouve homme au pull over-rouge. Il l’aide à dissimuler le corps sous des ronces, qui l’écorchent aux mains. En transportant l’enfant, un peu de sang de Marie-Dolorès tache le pantalon de Ranucci. Aucun des deux complices ne s’en aperçoit. Ils reviennent à la champignonnière. La voiture est enlisée. Ils ne parviennent pas à la désembourber. Pas question de la laisser là : si les gendarmes la retrouvent et la saisissent, ils ne manqueront pas de découvrir des indices (cheveux, empreintes, …) prouvant la présence de l’enfant dans la voiture. L’intérieur de la voiture a besoin d’être complètement nettoyé, ce qui est impossible au fond de cette champignonnière. homme au pull over-rouge et Ranucci décident donc de partir chacun de son côté, Ranucci pour chercher du secours,
Pour chercher du secours il a pris son temps : l'accident a lieu à 12h15 et il va chercher du secours à 17h ? Il n'y a que dans la série Star Trek que l'on voit ça...


Pour moi cela se tiendrait, mais il y a tout de même des failles dans les hypothèses selon moi.

La principale pour moi, c'est toujours que je pense que la gamine est morte à 11h45. Pas plus tard et que les Aubert arrivent alors qu'elle est déjà morte. Et la faille principale, c'est que là, on ne comprend pas pourquoi il aurait caché ce complice, une fois condamné à mort, il sort le complice, ben c'est un fait nouveau suffisamment important pour qu'au moins on revoie.

Le père, c'est autre chose, il y a un conflit violent, cela implique sa mère. Qu'il ne le dise pas c'est peut-être possible et je pense que c'est au père que s'adressent ces paroles : il me paiera cela et le reste.


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Message non luPosté :13 sept. 2005, 20:31 
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Antorama, essayez de cacher dans un coupé 304 un adulte + un enfant à la place du passager avant , aucun des deux assis sur le siège.

Remarque: S'ils ont réussi à le faire, ça explique l'accident de la Pomme !


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Message non luPosté :13 sept. 2005, 21:36 
moi je penche depuis le debut pour une sorte de complicité,j'avais imaginé que CR ai pu rencontrer HPR durant sa beuverie et que ce dernier ai utilisé ce gosse saoul mais equipé d'une voiture.
La theorie du rapt pourquoi pas?
Ca s'est beaucoup fait a l'epoque.
Je trouve que c'est une bonne facon d'expliquer le silence ou en tous cas le peu d'effort qu'a fait CR pour se defendre.Je ne crois pas ni a l'evanouissement ni a l'amnesie mais plutot a une volonté de cacher certains elements comme la nuit a marseille,la visite du pere, le chien renversé et tous ces details qu'il a tus.


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Message non luPosté :13 sept. 2005, 22:12 
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C'est très intéressant, votre théorie. Mais pensez-vous que Ranucci aurait gardé le silence jusqu'à l'échafaud au sujet d'un éventuel complice ? Ce complice était-il si important que ce fut une raison pour taire sa présence sur les lieux du crime ?


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Message non luPosté :14 sept. 2005, 00:45 
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Franchement en plus, c'est chercher une contorsion tout de même.


Pourquoi Ranucci est-il sur cette route ? parce qu'il revient de chez son père et qu'il rentre à Nice.

Pourquoi le tueur est-il sur cette route ? Parce qu'il rejoint depuis Saint-Just un endroit proche de la champignonnière dont il sait qu'il sera tranquille pour violer la gamine. Elle n'est pas violée parce qu'elle s'enfuit et qu'il la rattrape et que, comme Norman Bates, il ne supporte pas qu'on le trahisse et quon lui mente.

Vous vous souvenez de Norman Bates prenant les clés des chambre et hésitant ? Il prend la clé de la chambre 1 quand Marion lui dit qu'elle va à Los angeles. Il sait qu'elle ment.

Là, elle le trahit, elle s'enfuit...


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Message non luPosté :14 sept. 2005, 05:32 
Citation :
C'est très intéressant, votre théorie. Mais pensez-vous que Ranucci aurait gardé le silence jusqu'à l'échafaud au sujet d'un éventuel complice ?
D'abord, on n'en sait rien: le contenu de la courte conversation entre Christian Ranucci et Paul Lombard, juste avant l'exécution, n'a pas été rendue public. Il semblerait d'ailleurs que cette conversation consistait principalement en un monologue de Paul Lombard ayant pour but de réconforter Christian Ranucci en le saoûlant de paroles. Ensuite, selon les déclarations de Jean-François Le Forsonney, Christian Ranucci n'a jamais réalisé, jusqu'à la dernière seconde qu'il allait être guillotiné. Et s'il l'avait réalisé, il aurait été assez lucide pour se rendre compte qu'aucune déclaration de sa part ne pouvait plus rien changer au cours des choses: il ne se trouvait pas devant une commission de révision, mais devant l'exécution expéditive d'une sentence de mort. Enfin, il n'a tout simplement pas eu le temps matériel d'entamer une plaidoirie.
D'ailleurs, en règle générale, l'Histoire ne nous a pas laissé beaucoup d'exemples de révélations fracassantes faites par un condamné devant l'échafaud ou le peloton d'exécution.


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Message non luPosté :14 sept. 2005, 07:21 
Citation :
Franchement en plus, c'est chercher une contorsion tout de même.
Franchement, ne trouvez-vous pas qu’aucune thèse présentée jusqu’à présent n’est exempte de “contorsions”, infiniment plus abracadabrantesques que celle que je vous ai soumise?
D’une part, la thèse culpabiliste (pour faire simple) est obligée de rejeter, notamment, la crédibilité de tous les témoins de l’enlèvement et de la présence peu avant les faits d’un pervers dans le voisinage, ainsi que tout ce qui touche au pull-over rouge en général.
D’autre part, la thèse innocentiste (en caricaturant) nécessite un concours incroyable d’enchaînements de circonstances rocambolesques, l’amnésie partielle de l’accusé, l’existence de policiers monte-en-l’air qui dérobent nuitamment des voitures chez les dames seules, de couteaux baladeurs, de pantalons téléportés, de croquis précis quasiment réalisés sous hypnose, de témoins malhonnêtes, de corruption policière systématique et généralisée , …
La thèse que je présente a au moins le mérite de n’intenter de procès d’intention à aucun des témoins de l’enlèvement, ni de l’accident, ni des événements antérieurs. En ce qui concerne ce dernier point, ma position est cependant plus nuancée quant au témoignage de Madame Mattei. Je crois qu’elle a été effectivement témoin de quelque chose, mais que, sous la pression de la défense, elle a largement exagéré les faits lors de sa déposition à la barre, ce qui explique d’ailleurs le fait que tout le monde s’accorde à caractériser son témoignage de peu crédible.
Quant à Gilles Perrault, à l’origine de la médiatisation de ce débat, il n’a jamais proposé, à ma connaissance, de thèse cohérente. Ca n'a d'ailleurs jamais été son dessein.
Si votre but est d’obtenir la réouverture de ce dossier, je crois qu’il est de votre intérêt d’être réaliste. Si je ne m’abuse, une requête en révision ne nécessite nullement que celui ou celle qui l’introduit ait préalablement résolu l’affaire tout seul dans son coin. Elle ne nécessite que la production d’éléments probants nouveaux susceptibles de générer un nouveau procès, qui disposera de ses propres moyens d’investigation. Ne serait-ce que d’un point de vue tactique, une requête en révision basée sur la possibilité de la présence probable de plusieurs auteurs des faits n’a-t’elle pas plus de chances d’être reçue qu’une requête en révision basée sur la présentation d’une thèse prémâchée, mais bancale? Une fois la requête acceptée, il sera toujours loisible à chacun de mettre en avant ses propres arguments et ses propres pistes de réflexion.
Cordialement,


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Message non luPosté :14 sept. 2005, 08:02 
Citation :
Pour se débarasser d'une gamine dans ces conditions, on l'étrangle. On ne lui refile pas 15 coups de couteau.
Sur ce point, je dois vous avouer mon manque total d’expérience en matière d’étranglements de gamines. Je me remets donc entièrement entre vos mains …


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Message non luPosté :14 sept. 2005, 09:34 
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Citation :
D’autre part, la thèse innocentiste (en caricaturant) nécessite un concours incroyable d’enchaînements de circonstances rocambolesques, l’amnésie partielle de l’accusé,
Heu non, il tombe dans les pommes, ou de sommeil juste après l'accident. Et il ne se souvient plus qu'un chien a heurté sa voiture. Ce n'est pas del'amnésie, c'est juste un oubli. Et il ne veut pas dire qu'il a été voir son père.


Citation :
l’existence de policiers monte-en-l’air qui dérobent nuitamment des voitures chez les dames seules,
He oui mais il y a des Pv pour étayer cela, qu'ils sont venus dans le garage, pas chez la dame seule : on apporte à Marseille une voiture qui n'a pas encore été saisie à Nice.

Citation :
de couteaux baladeurs,
Pareil, il y a un Pv qui le révèle, lié à un autre qui finit par le révéler aussi, et puis une sacré mise-en-scène.

Citation :
de pantalons téléportés,
C'est lié à la voiture qu'on vient rechercher dans le garage de façon extra légale, donc le pantalon n'est pas téléporté, il est ramené à la sûreté le dimanche soir. Rien de bien méchant.
Citation :
de croquis précis quasiment réalisés sous hypnose,
Précis ? Oh comme vous y allez : pas d'indication de la rocade alors que c'est par là que le ravisseur compte s'enfuir, pas de noms de rues, de vagues indications qui contredisent le témoignage Spinelli. De précis, iln'y a que le muret. Et aucun élément que les policiers ne connaissaient pas. Le croquis ne sert à rien ni pôur affirmer une culpabilité, ni le contraire.

Citation :
de témoins malhonnêtes, de corruption policière systématique et généralisée ,
Oh comme vous y allez ? Non juste les Aubert un peu subornés, et Madame Aubert qui ne réfléchit pas beaucoup, un couteau qu'on vient remettre et un pantalon qu'on va chercher ? C'est tout. De là à parler de corruption ! Non ce sont deux ou trois petits détails.
Citation :
La thèse que je présente a au moins le mérite de n’intenter de procès d’intention à aucun des témoins de l’enlèvement, ni de l’accident, ni des événements antérieurs.
Pourquoi absoudre comme cela des témoins incohérents ?

Citation :
En ce qui concerne ce dernier point, ma position est cependant plus nuancée quant au témoignage de Madame Mattei. Je crois qu’elle a été effectivement témoin de quelque chose, mais que, sous la pression de la défense, elle a largement exagéré les faits lors de sa déposition à la barre,
Mais exagéré quoi ? Elle raconte tout simplement qu'elle était à la fenêtre de sa salle de bain quand elle a vu un homme tenter de faire monter dans sa voiture un enfant, l'enfant s'est enfui, elle a vu depuis ses fenêtre la voiture, une simca 1100 grise, elle ajoute que l'homme portait un pull-over rouge. Qu'est-ce qui est exagéré là-dedans ?

Elle raconte ensute que sa fille est venue lui dire que ce même homme l'avait abordé en compagnie d'une copine le vendredi après-midi en disant qu'il avait perdu un chien noir.
Qu'est-ce qui est exagéré là-dedans ?

Et des pressions de quelles natures elle aurait subi ?

Les Aubert on voit bien puisqu'on peut comparer avec ce qu'ils disent aux gendarmes. Mais Mme Mattéi, elle n'a jamais varié dans ses déclarations. Donc qu'est-ce qui aurait été exagéré ? On ne voit pas trop.
Citation :
ce qui explique d’ailleurs le fait que tout le monde s’accorde à caractériser son témoignage de peu crédible.
Tout le monde ? Non certaines personnes qui ne font pas attention à ce qu'elle dit, mais quand on va sur les lieux, je peux vous assurer que tout correspond. Donc si certains on entrepris de saboter ce témoignage qui les gène, c'est leur problème, mais quand on l'examine, il n'y a rien d'exagéré, ni d'incohérent, pas de petites filles pas effrayées alors qu'on vient de l'enlever, ce qui est idiot, pas de paquet qui change, de portières bloquées qui s'ouvrent miraculeusement et autre bizarreries.

Ca fait une différence.


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Message non luPosté :14 sept. 2005, 09:54 
Citation :
Mais exagéré quoi ? Elle raconte tout simplement qu'elle était à la fenêtre de sa salle de bain quand elle a vu un homme tenter de faire monter dans sa voiture un enfant, l'enfant s'est enfui, elle a vu depuis ses fenêtre la voiture, une simca 1100 grise, elle ajoute que l'homme portait un pull-over rouge. Qu'est-ce qui est exagéré là-dedans ?
Elle a vu un homme qui parlait à des enfants qui s'est transformé en ravisseur potentiel (elle n'a pas été capable de citer le nom de cet enfant au procès!!!).
Elle a pu voir une voiture qui s'est transformée en Simca 1100 grise.
Elle a pu voir un homme avec un pull-over rouge alors qu'il n'en avait pas.

L'argent, ca vous change un homme!


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Message non luPosté :14 sept. 2005, 12:19 
Citation :
Et la faille principale, c'est que là, on ne comprend pas pourquoi il aurait caché ce complice, une fois condamné à mort, il sort le complice, ben c'est un fait nouveau suffisamment important pour qu'au moins on revoie.
J’avoue éprouver des difficultés à suivre ce raisonnement, qui semble démontrer l’insuffisance de vos connaissances en matière de conditions au pourvoi d’une demande en révision d'une décision pénale définitive, dont vous vous faites le chantre par ailleurs. Pour qu’une demande en révision soit recevable, il ne suffit pas que l’accusé se contente de saisir à nouveau la justice au seul motif que la décision rendue ne lui convient pas. Vulgairement parlant, ça serait trop facile de se dire « Au cours de mon dernier procès, j’ai plaidé l’innocence. Comme ça n’a pas marché, ce coup ci je vais plaider une culpabilité partielle. Et si ça ne marche toujours pas, au prochain coup, je vais plaider la folie. Et ainsi de suite ad vitam aeternam jusqu’au moment ou j’obtiendrai enfin une décision qui me convienne » ! Heureusement, ce n’est pas comme ça que la justice fonctionne. Dans le cas contraire, vous vous rendez compte qu’aucune décision de justice pénale définitive ne pourrait jamais être prononcée. Plus précisément, il est nécessaire, notamment, que « vient à se produire ou à se révéler un fait nouveau ou un élément inconnu de la juridiction au jour du procès, de nature à faire naître un doute sur la culpabilité du condamné » (article 622 du code de procédure pénale). En l’espèce, Christian Ranucci a eu tout le loisir d’établir son système de défense et même de le modifier au cours des débats, s’il l’estimait utile. Une fois prononcée la clôture des débats, seul un « élément inconnu de la juridiction au jour du procès » aurait pu servir de prétexte à une réouverture des débats (avant que la sentence ne soit prononcée) ou à une révision (après le prononcé de la sentence). Dans la catégorie des faits nouveaux et des éléments inconnus, n’entrent bien évidemment les faits ou éléments volontairement omis par l’accusé au cours du procès. En l’espèce, dans votre hypothèse, comment Christian Ranucci aurait-il pu soutenir sérieusement qu’au cours du premier procès, il n’était pas au courant qu’il était co-auteur du rapt et complice du meurtrier?
Une fois la condamnation prononcée, seul un recours basé sur des éléments vraiment nouveaux (inconnus par tous au moment du procès) ou une grâce présidentielle aurait pu le sauver. En ce qui concerne cette dernière, le matin de l’exécution, le pourvoi avait déjà été rejeté. Il était trop tard. A supposer même que Christian Ranucci, le matin même de l’exécution, avait fait des révélations, je ne vois personne téléphoner au Président de la République en lui disant "Monsieur le Président, excusez-moi de vous réveiller à quatre heures du matin, mais il semble que l’individu essaie d’échapper à la sentence en tenant des propos incohérents. Qu’est-ce qu’on fait ?" Et à supposer que ce coup de téléphone ait été donné, je vois encore moins le Président répondre « Ah bon ? Comme c’est intéressant. Dans ces conditions, je change d’avis. Je renie ma signature et je le gracie », à supposer qu’il avait encore le pouvoir de revenir sur une décision qui ne lui appartenait plus. Si Valery Giscard d’Estaing avait agi avec une telle inconstance dans ces décisions, c’eut été la garantie pour lui de n’être désormais plus connu dans les manuels d’histoire que sous le sobriquet de « Giscarouette ». Et à juste titre, me semble-t’il.
Citation :
Pour chercher du secours il a pris son temps : l'accident a lieu à 12h15 et il va chercher du secours à 17h ? Il n'y a que dans la série Star Trek que l'on voit ça... .
Mon expérience personnelle est que désembourber (désensabler, dans mon cas) une voiture nécessite parfois du temps. Et encore, dans mon cas personnel, il s’agissait d’un 4x4 ensablé sur une plage parfaitement plate, et non d’une voiture de tourisme embourbée au fond d’une champignonnière en pente. Comme dans le cas qui nous occupe, je ne me suis résolu à appeler du secours que lorsque j’ai vu la nuit tomber. De plus, je n’avais aucune raison particulière de rester discret et je n’avais rien à me reprocher. Et je n’avais pas utilisé une partie de ce temps à assassiner des petites filles, à dissimuler leur corps dans les buissons et à tenter de me rendre présentable.
Je vous rappelle en outre que, dans ma thèse, Christian Ranucci avait toutes les raisons de croire que des barrages avaient été dressés sur les routes pour intercepter sa voiture. Il ne pouvait pas deviner ce que nous savons à présent, à savoir que le témoignage des Aubert n’avait pas déclenché une mobilisation immédiate de toutes les forces de police dans le secteur.
De plus, dans ma thèse, cette période aurait pu être mise à profit par les meurtriers pour mettre au point leur stratégie, surtout s’ils n’étaient plus appelés à se rencontrer par la suite. Le (ou les) auteur(s) du meurtre aurai(en)t très bien pu passer un peu de temps à sermonner Ranucci : « Christian, si un jour, on t’arrête, ça ne te servira de parler de nous, au contraire. Cette histoire, tu y es déjà jusqu’au cou, que tu le veuilles ou non. Si tu avoues être complice d’un enlèvement d’enfant suivi de meurtre, tu finiras tes jours en prison. Ta seule chance de t’en sortir est de tout nier.». Il n’est pas interdit de penser que quatre heures n’étaient pas de trop pour enfoncer cette vérité dans le crâne de ce jeune homme. Vous-même ne semblez pas encore y être parvenu au bout de plusieurs années ….


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Message non luPosté :14 sept. 2005, 13:29 
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Enregistré le :17 juil. 2005, 22:20
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Localisation :Sud-Ouest
Bonjour,
J'ai assez de mal avec votre théorie du motif crapuleux. Entre ne pas choisir un gosse de riche et choisir un gosse d'ouvriers, ils pouvaient taper dans les classes moyennes, plus à même d'avoir du crédit auprès des banques ou des amis argentés.
Pour un enlèvement prémédité depuis de longs mois, cela se révèle étrange. Car ils auraient quand-même enlevé un enfant au hasard.

Et puis, pourquoi ne pas prendre le garçon, plus jeune ?

La petite ligotée ? Rien dans le rapport d'autopsie ne le confirme.

Sinon, je n'évacue pas totalement une complicité éventuelle mais cela fait un moment que j'y songe.

Cordialement


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Message non luPosté :14 sept. 2005, 14:29 
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Enregistré le :06 oct. 2004, 13:44
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Le mérite de la thèse d'Antorama est d'exister ... et cela montre qu'il y a encore bien des interrogations à propos de cette sale affaire et qu'elle ne sera pas de sitôt refermée, comme certains peuvent naïvement l'espérer.

Cependant, vouloir accorder de la valeur à tous les témoignages, sans exception, ne peut conduire qu'à une impasse. Ranucci ne peut être coupable et innocent, comme le dit Antorama. Il serait, dans ce cas, complice d'enlêvement et de meurtre sur mineur. Il risquerait la peine de mort. Donc, ça ne change pas grand'chose. Je rappelle ici qu'il a été établi que Bontemps n'avait jamais tué personne. Il était simplement le complice de Buffet. Il a quand même été condamné à mort et exécuté.

En plus, le propre des témoignages est de ne pas être totalement fiable. Lesurques a formellement été reconnu par 8 temoins, tous catégoriques.
HUIT, ce n'est pas rien , ça emporte la conviction de n'importe quel juré. Et pourtant, il était innocent. Cette affaire a beau dater de 2 siècles, le problème des témoignages et du crédit que l'on doit leur apporter reste le même.

Je crois me rappeler, les 'pros de ce site me le confirmeront, que la thèse d'une complicité a été avancée au début de l'enquête par le commissaire Alessandra. Elle a été abandonnée sans doute parce qu'on tenait un jeune gogo et qu'en arrageant un peu les choses (un petit couteau planqué par ci, un petit PV truqué par là) on pouvait le faire condamner. Ce qui fut fait ...

Enfin, enlever une gosse de pauvres pour de l'argent ...je ne comprends pas trop.


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Message non luPosté :14 sept. 2005, 14:56 
Pour la clarté des débats et par respect pour l’immense travail de reclassement réalisé par nos sympathiques modérateurs, pourrait-on éviter de dévier du sujet en ressassant des thèses qui ont l’occasion d’avoir été exposées à l’envi ailleurs dans ce forum?
Pour revenir à nos moutons, j’ai présenté une thèse inédite (ou à tout le moins insuffisamment exploitée jusqu’ à présent, à mes yeux du moins) consistant à envisager la complicité de Christian Ranucci dans une entreprise meurtrière dans laquelle il n’aurait pas agi seul.
Une des objections à cette thèse consiste à souligner qu’elle nécessitait des “contorsions”. Je pense avoir répondu à cette objection en ce sens que j’estimais que toutes les thèses présentées jusqu’ici étaient pour le moins aussi « contorsionnistes ». La digression qui en a suivi ne peut que me conforter dans mon opinion. Par pitié, pourrions-nous développer notre sentiment sur la validité du témoignage des époux Aubert dans le sujet qui lui est spécifiquement consacré ?
Une autre objection à la thèse que je présente consiste à prétendre que, dans le cas ou il n’avait pas agi seul, Ranucci n’aurait pas manqué de révéler le nom de ses complices avant, pendant ou après le procès. Je crois aussi avoir répondu à cette objection.
Ensuite, on me rétorque que, si le seul but de supprimer cette enfant était de l’empêcher de témoigner, il n’était nullement besoin de la poignarder avec une telle sauvagerie, qui suggère plutôt l’acte d’un esprit particulièrement dérangé mentalement. Mais ne peut-on en dire de même de toute personne assassinant un enfant de sang froid, même « proprement » ?
Une autre objection consiste à observer que, s’il s’agissait de prendre un enfant au hasard, Jean Rambla, plus jeune, aurait pu être préféré à sa sœur. A cela, on peut répondre que si tel avait été le cas, c’aurait été sa sœur Marie-Dolorès, plus âge (donc plus à même de décrire son agresseur et de lancer l’alerte), qui aurait été le témoin principal de l’enlèvement.
Le problème de l’impossibilité pour le passager d’une Peugeot 304 de soustraire à la vue des autres automobilistes, même pour un temps court, a également été évoqué. Peut-on confirmer ce point ?
On m’oppose enfin que la modeste condition de la famille Rambla ne la rendait pas particulièrement exposée à un enlèvement crapuleux avec remise de rançon pour seul motif. J’admets ce dernier point, bien que la suite de l’histoire a démontré que l’émotion engendrée par cet enlèvement dans une famille populaire (et par conséquent le montant de la rançon à laquelle pouvaient éventuellement prétendre les ravisseurs) était tout aussi importante que l’émotion qui aurait pu être engendrée par l’enlèvement de la fillette d’un notaire ou d’un pharmacien de Marseille.
Tout compte fait, peu importe dans ma thèse, du moins à ce stade, les motifs réels de cet enlèvement. Que Ranucci se soit laissé embarquer dans un rapt crapuleux ou ayant pour motif l’alimentation d’un réseau pédophile ou par des adeptes de magie noire ou de nécrophilie, je suis surtout intéressée pour l’instant par la compatibilité des éléments que nous connaissons sur l’affaire avec la thèse selon laquelle Christian Ranucci aurait, volontairement, servi de guetteur d’abord et de chauffeur ensuite à une ou plusieurs personnes qui auraient enlevé et tué Marie-Dolorès Rambla.
Vos réactions à ce sujet sont les bienvenues.


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