Commentaires du scénario de Jayce
La rencontre
Pendant son service militaire, Ranucci se rend compte de son attirance pour les hommes. Dans cet univers, il se sent bien, même s'il ne peut rien en dire, étant dans un cadre viril et macho. De plus, l'homosexualité est un délit... Non, la caserne, ça n'est pas vraiment l'idéal pour sa condition...
A son retour, il est de plus en plus impatient, il aimerait trouver un homme avec concrétiser ses attirances. Il décide de profiter d'un voyage à Marseille, sachant qu'il serait seul, sa mère ne voulant pas l'accompagner.
Possible. Ce scénario s'appuie sur le postulat des tendances homosexuelles, dont nous ne savons pas si elles ont existé, puisqu’elles ne reposent que sur le témoignage d’un copain de régiment. Mais après tout, tous les autres hypothèses exposées jusqu’ici reposent aussi sur un postulat ou sur un élément non avéré.
Objection tout de même : l'homosexualité entre adultes peut-elle coexister avec la pédophilie, surtout exercée sur une petite fille ?
Donc il arrive à Marseille le 2 juin, et rencontre dans un bar un homme qui a les mêmes envies que lui. Les deux se plaisent, et se préparent pour une nuit agitée et arrosée.
Pour être sûr de ne pas être répéré, son nouveau compagnon l'emmène dans une propriété, une champignionnière, endroit sûr et régulièrement témoin d'ébats interdits.
Tiens, je crois bien que personne n'avait encore pensé à cette possibilité ! Pas bête ....
Je vois quand même tout de suite une objection : pourquoi choisir cet endroit ? Franchement, je ne sais pas si tu y es allé, mais il faut vraiment en vouloir pour aller s'ébattre dans ce décor !!!!!!!!!!!
Si l'homme au pull over-rouge l'a emmené là-bas, je ne vois guère qu'une explication : il est marié ou vit en couple.
Sinon, je ne vois vraiment pas comment on pourrait choisir cet endroit lugubre et inconfortable lorsqu'on dispose d'un appartement avec un bon lit.
Les hommes déposent 304 et 1100 sur les lieux et passent la nuit ensemble.
Ce qui irait dans le sens des traces de la 2ème voiture dont a parlé Dalakhani
Le plan
Au petit matin, Ranucci et son compagnon discutent, parlent de leur vie respective, et le partenaire de Ranucci lui révèle qu'il a une fille, que sa mère refuse de lui laisser à cause de ses "déviances". Sa fille ne le connaît quasiment pas, il sait où elle habite, elle vit avec sa mère et son nouveau mari. Sa fille de 8 ans lui manque, il aimerait partager des moments avec elle, d'autant que sa mère et son beau-père ne s'en occupe pas bien. (bien évidemment il s'agit de convaincre Ranucci de l'aider à enlever la petite, M. Rambla est bien le père, et s'occupe bien de sa fille). Il propose donc à Ranucci d'aller chercher la fillette à Marseille, et de revnir là où ils sont pour pique-niquer. En ce lundi de Pentecôte, ils ne risquent pas de croiser grand monde. Ranucci, touché par son partenaire, et lui portant pas mal d'affection, décide de l'aider.
Quelques jours auparavant, l'homme s'était déjà essayé au rapt, sans succès. Il lui fallait un complice pour mener à bien son forfait.
Les deux comparses prennent la Simca et s'en vont vers Marseille, direction Sainte-Agnès.
Bon, cette histoire de petite fille est de moi, je ne vais pas te dire que je la trouve invraisemblable puisque j'y ai pensé aussi comme une éventualité.
Cela dit, j'ai précisé plusieurs fois que je n'y croyais pas non plus forcément, loin de là.
L'enlèvement
Les deux compagnons arrivent sur les lieux, et l'homme aperçoit deux enfants en train de jouer. Il s'arrête, demande à Ranucci de rester dans la voiture, et part aborder les enfants. Ranucci pendant ce temps, sort de la voiture, fume une cigarette et profite du soleil en attendant que son ami revienne. Quelques instants plus tard, Ranucci voit son ami revenir en présence de la petite fille. Ce dernier invite Ranucci à conduire. Ranucci salue l'enfant qui lui sourie, et tout ce beau monde prend place dans la Simca, Ranucci à l'avant gauche, Marie-Dolores à ses côtés, et l'homme à l'arrière. M. Spinelli assiste à la scène, mais ne remarque pas le troisième homme, déjà en voiture au moment de son coup d'oeil. C'est reparti, direction la champignionnière pour un pique-nique ensoleillé.
Mis à part la clope au soleil - tout à fait possible mais qui n'est qu'un détail - c'est à peu près ce que j'avais imaginé aussi.
Cette scène a le mérite d'expliquer que JR ait vu un homme aux cheveux noirs et courts et Spinelli un homme aux cheveux châtain clair ondulés
Durant le trajet, Ranucci ne se doute encore de rien.
Il faut dans ce cas supposer que l'homme au pull over-rouge aura raconté je ne sais quelle histoire plausible à CR pour qu'il ne parle pas trop à l'enfant
Les deux hommes discutent, et la fillette se voit rassurée lorsque l'homme lui dit qu'on va juste faire un tour, que ça ne va pas durer longtemps. Elle, est contente de rouler en voiture, de découvrir la route qu'elle ne peut d'ordinaire qu'imaginer. L'homme lui parle de la voiture, de l'école... Pendant qu'elle parle, elle ne s'inquiète pas...
Il me semble quand même difficile que CR n'ait pas fini par remarquer que cette petite ne pouvait être la fille de son copain. C'est d'ailleurs ce que je me proposais de dire dans la suite de mon scénario.
Mais bon, avec un peu d'habilité et de chance, ce n'est peut-être pas complètement impossible
Ranucci arrive dans la champignionnière, pas loin de la galerie, certainement à la place où sa voiture est garée. Devant ce décor pas vraiment reluisant, et l'arrêt de la voiture, Marie-Dolores prend peur, elle commence à pleurer. C'est à ce moment que Ranucci comprend qu'il ne s'agit pas d'un pique-nique. L'homme qui l'accompagne lui fait sous-entendre que la petite pourrait "servir" de fantsme (je ne sais pas trop comment dire désolé), ce à quoi Ranucci répond qu'il trouve ça horrible. Il s'en prend dès lors à cet homme, et décide, dans l'affolement de ramener tout de suite la fillette chez elle. Ranucci rejoint la 304 en compagnie de Marie-Dolores, en pleurs.
Ca se tient
Il démarre sur les chapeaux de roues, et prend la direction du carrefour de la Pomme, craignant d'être poursuivi par son compagnon.
L'accident
Désorienté, fatigué et mal remis de sa nuit, Ranucci arrive sur le carrefour et brûle le stop. Malheureusement pour lui, c'est à ce moment que M. Martinez le percute. Ranucci, affolé, repart dans l'autre sens. V. Martinez a vu le conducteur, mais tout s'est passé très vite, il n'a pas le numéro au complet de l'immatriculation. Les Aubert partent à la poursuite de la 304.
Le meurtre
Ranucci, sentant que sa voiture connaît un sérieux proclème technique, décide de s'arrêter pour voir ce qu'il se passe, une fois qu'il se sait invisible depuis le carrefour. Il descend de voiture pour constater les dégâts. C'est alors qu'il entend une voiture approcher, pris de panique, il ouvre la portière droite, emmène la fillette avec lui dans les fourrés.
Marie-Dolorès pleure de plus belle. Ranucci lui met la main sur la bouche, craignant d'être repéré par le couple qui s'est arrêté à hauteur de sa voiture. Il prend une pierre et frappe l'enfant à la tête pour l'assommer.
Il entend M. Aubert lui dire de revenir, lui répond qu'il arrive.
La fillette, inconsciente et pleine de sang, pousse des gémissements. Ranucci panique, qu'est-ce qu'il a fait, il a défiguré cette petite, elle continue à gémir, les Aubert vont finir par grimper le talus, eux qui m'ont déjà poursuivis... Le mal étant fait, il saisit son couteau et poignarde la fillette, dans la rage, la panique, il est dans un état épouvantable, en pleine crise de nerfs.
Pas impossible. A première vue, je ne vois pas d'objection majeure.
Les Aubert repartis, il décide de cacher le corps. En reprenant ses esprits, il se dit qu'il n'a commis qu'un délit de fuite, que les témoins n'ont certainement pas vu l'enfant. Il suffit de bien la cacher, et personne ne se doutera qu'une jeune niçois comme lui vient d'assassiner une fillette. Personne ne le saît d'ailleurs.
Il ne peut tout de même pas ne pas se dire qu'ils ont dû noter le numéro de sa voiture !!!
La planque
Ne pouvant plus partir, il regagne la champignionnière pour retrouver ses esprits et réparer sa voiture.
Quand il regagne la galerie, tu supposes que l'homme au pull over-rouge est parti, j'imagine (en oubliant son POR, déposé là la veille ou l'avant-veille puisqu'on peut penser que la galerie est pour lui un repaire familier)
Il fait chaud, Ranucci ne se sent pas bien, il décide donc de rentrer en marche arrière dans la galerie, afin de pouvoir se reposer à l'ombre, de pouvoir se nettoyer, cacher son couteau, et faire le point.
Quand il se réveille, il va planter son couteau dans le vaste tas de tourbe (comment faire le rapprochement avec cet endroit où personne ne l'a vu?)
Là, ça cloche, à mon avis.
Il me semble que, même si je ne me sentais pas très bien, je ne serais pas restée une minute de plus dans cette galerie, si près du cadavre de ma victime.
De plus, je n'aurais pas attendu la fin de ma sieste pour me débarrasser de mon couteau.
En fait, je n'aurais pas fait de sieste du tout. !
Il faudrait être fou pour faire tranquillement sa sieste et risquer de se faire repérer, au lieu de déguerpir au plus vite.
cache le pull rouge de son compagnon sous des taules, au fond de la galerie.
Il est même probable qu'il ne l'a pas remarqué. Il fait particulièrement noir à l'endroit de la galerie où on a trouvé le pull
Il tente de ressortir mais rien n'y fait, il n'y arrive pas. Il va donc chercher de l'aide. On connaît la suite, l'intervention de Ms Rahou et Guazzone, puis le retour à Nice.
La garde à vue
Ranucci se fait arrêter chez lui. Pas étonnant, il y les témoignages pour le délit de fuite. Il ne se doute pas qu'on a retrouvé le corps.
Il faut quand même qu'il ait une solide dose d'optimisme ou plutôt d'inconscience pour espérer cela.
S'il se souvenait des Aubert, je ne vois pas comment il aurait pu ne pas s'attendre à voir rappliquer les flics.
Et s'il se souvient des Aubert, il sait aussi qu'ils l'ont vu avec la petite.
Supposer que la police n'aura pas fait de recherches sur les lieux relève de la débilité profonde.
Pendant cette garde à vue, il niera tout en bloc, Il se rend compte que le corps de la petite a été retrouvé. Il ne peut plus dire qu'il est grimpé seul dans ce talus. Il ne peut pas non plus parler de sa relation et de l'enlèvement. Il est le seul et unique meurtrier. Il tient bon donc, jusqu'à l'intervention des Aubert, qui lui soutiennent qu'il a été vu avec l'enfant. Dès lors Ranucci passe aux aveux.
Les enquêteurs ont essayé de le faire plier, en lui disant qu'il n'y avait pas préméditation, que c'était presque un "accident". Ranucci ne parle pas de l'autre homme, car il est déjà assez mal, si en plus il avoue la préméditation et son homosexualité, il n'a plus aucune chance...
Oui. Cela se tient aussi.
Sauf que le "Mais c'est o-bli-ga-toi-re-ment moi !", qui me semble sonner très vrai, est dans ce cas inexplicable.
Il a avoué, il sait que c'est lui, il aurait été normal qu'il avoue aussi à son avocat. Peut-être pas toute la vérité (le type, les relations homo, etc.) mais le crime. Il l'a avoué devant les Aubert et Alessandra, je ne vois pas pourquoi il ne dirait pas aussi à son avocat : "Oui, c'est bien moi".
La retractation
Ranucci se retractera, conscient de la faiblesse de certains points du dossier, et certainement parce que ses avocats ont laissé entendre qu'il y avait des zones d'ombres. Dès lors, il ne changera plus de conduite, il est innocent, il n'avouera pas sa relation homosexuelle, ni à ses avocats, ni à sa mère. Avouer ça, ce serait plonger.
Ce scénario colle avec plusieurs points connus.
Il n'explique pas le paquet.
Ni le "obligatoirement moi"
Mais je trouve qu'il tient assez bien sur ses pattes.
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