Pourquoi faut-il classifier?, les pros, les antis?
Ici je crois que vous ne trouverez personne pour défendre l'enquête et l'instruction qui de l'avis général ont été conduites en dépit du bon sens, enfin c'est ce qui paraît évident à l'examen du dossier. Profitant de ces lacunes et des incohérences un écrivain a habilement distillé le doute puis carrément brandi le spectre de l'erreur judiciaire ce qui serait effectivement épouvantable dans cette affaire........, pour la raison bien comprise.
Ce n'est sans doute pas la première fois que la vérité judiciaire n'est pas satisfaisante mais c'est la première fois qu'un dossier se retrouve à ce point analysé, décortiqué.
Les charges sont accablantes: le couteau, le pantalon, les égratignures, le plan, à quoi je serais tenté d'ajouter tout un faisceau d'éléments qui incontestablement viennent conforter la thèse de la culpabilité: les différentes déclarations du suspect relatives aux circonstances de l'accident, à l'arrêt sur la route nationale, à sa présence saugrenue dans la galerie, sa drôle de panoplie et évidemment son manque d'alibi cette matinée-là.
Que nous dit cette vérité judiciaire? Qu'un jeune homme arrivé par hasard au pied d'un immeuble, emmène une petite fille promener, après avoir écarté son jeune frère, sans autre raison que de lui faire plaisir et alors qu'il cherchait le chemin du retour, un malencontreux accident a provoquer sa fuite, puis son arrêt, puis sa montée dans les sous-bois où dans un moment d'énervement ce jeune homme aurait pris des pierres et frappé, puis son couteau dans sa poche et frappé encore......
Voilà c'est tout ou presque........Nous n'en saurons pas plus!
Rien sur ce qui pouvait être le mobile de l'enlèvement, tant la balade peut paraître tirée par les cheveux. Des doutes sur son emploi du temps ce week-end là?, le but de cette virée? sa présence à Marseille le soir voir la veille?, autant de questions qui resteront sans..... réponses (?), j'allais dire sans question......
C'est vrai que les enquêteurs n'ont pas fait preuve d'une grande perspicacité pour présenter un boulot cohérent, des exemples:
Des témoins voient la petite monter dans une Simca, d'autres la voient descendre d'une Peugeot, on pouvait envisager, après s'être dit que les deux véhicules se ressemblent, un possible changement de voiture, d'autant plus que le trou dans le planning a été comblé avec une improbable pause-cigarette....
Nous sommes dans une affaire d'enlèvement, les policiers trouvent à l'intérieur du coupé une seringue usagée, la mère du suspect remet une boite de médicaments, qui se trouve dans l'appartement sans raison particulière et que croyez-vous qu'il advienne? Bah, rien......
Chut!!!, rien non plus sur l'enfance chahutée du suspect.....
Notre écrivain a largement profité de la latitude admise dans l'exercice du plaidoyer, tant pis pour l'objectivité et la rigueur; gribouillis, détestation du rouge par exemple et reprenait, en voulant concilier l'inconciliable, le délire d'une substitution de conducteur au bord de la route.
Je crois que j'ai ici une position atypique, je n'ai pas la religion des aveux, je sais faire la part des choses . Bien-sûr, comment nier que les policiers ont certainement passé la nuit à dire au suspect: « tu voulais juste la balader et la ramener, t'as eu l'accident ….. » mais au delà de ces fortes suggestions je pense qu'en saisissant la perche ranucci a minimisé sa responsabilité. Croire qu'il ne pouvait pas avouer pire est mal connaître les tréfonds de la nature humaine. La préméditation, voir la complicité lors de l'enlèvement l'aggravait considérablement.
Idem pour pour la scène du talus, nous admettons, un peu hâtivement que la petite fût massacrée à coups de pierres et de coups de couteaux dans un déchainement de violence, après avoir monté d'elle même le sous bois. L'interprétation de l'empreinte de sabot et la version du suspect lors des aveux est-elle la vérité? Ne peut-on pas envisager une scène plus sordide encore? Mme Aubert ne dit-elle pas constamment que l'enfant était plaquée à son ravisseur? Et au procès qu'il (le ravisseur) l'avait dans les bras?
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