Citation :
Je vous rappelle qu'un rapport d'expertise n'est pas signé, l'expert écrit ce qu'il veut.
Ce n'est donc pas, en droit, une preuve des faits. Mais ce n'est pas inintéressant à étudier dans notre démarche: innocent ou coupable?
Citation :
Tiens, mais je vais vous donner des passages pour que vous puissiez vous faire une idée de la valeur de ces "expertises" et d'ailleurs à ce propos, G. Bouladou écrit une chose fausse : il prétend que les experts n'ont pas en main les aveux (p 156 de son premier livre), c'est évidemment inexact, on donne le dossier aux experts et je suis persuadé qu'ils avaient le texte des aveux quand ils ont "expertisé" M. Christian Ranucci.
Evidemment inexact: pouvez vous nous en dire plus? Quel dossier donne t'on aux experts? Les aveux y sont-ils forcément? J'avoue ma totale ignorance en la matière. Instinctivement je dirais comme vous, mais je peux me tromper.
Citation :
Voila un petit florilège du talent de ces "experts" :
"J'ai garé la voiture et ai essayé" de trouver un coin..."
Il suffit de se rendre sur les lieux pour comprendre qu'il ne s'agit pas d'un coin, mais d'un placette qui jouxte un rond-point... Peut-être faut-il entendre un coin de la cité, mais la suite prouve le contraire :
Il ne vous arrive jamais de vous exprimer approximativement?
Il ne vous vient pas à l'idée que Ranucci, 20 ans, BEPC, stressé (il est accusé d'un meurtre - et en + il l'a peut-être bien commis!) puisse parler de coin: "j'ai essayé de trouver un coin où m'arrêter pour me reposer". C'est du langage courant, c'est tout. Elle part mal, votre démonstration...
Citation :
"J'ai aperçu des enfants et là, j'ai eu envie de balader deux enfants..."
ON ne sait pas trop qui est baladé dans l'affaire. Paroles qui sentent la recopie potache des aveux : selon Jean Rambla, le ravisseur prétend chercher son gros chien noir et éloigne le petit frère, donc, rien ne correspond dans cette phrase. Rien de rien.
Il ne vous vient pas à l'idée que Ranucci ne reconte pas forcément tout? Que le stratagème du chien sent un peu le calcul? Que l'idée d'éloigner le garçon pour rester seul avec la fille peut faire évoquer une motivation sexuelle, et qu'il n'y tient pas?
Citation :
"Une petite fille et un petit garçon... J'ai pris avec moi la petite fille... Je comptais me balader une heure... puis on a continué rouler."
On rappelle au bon docteur Fiorentini, au bon docteur Sutter, et je ne me souviens jamais du nom du troisième génie de la psychiatrie que le trajet jusqu'à la Pomme ne dépasse pas vraiment une demi heure, donc le trajet qui dépasse une heure, on ne sait pas d'où il sort...
Quel que soit le ravisseur, le trajet Sainte-Agnès - La Pomme ne dépasse pas 30 min. C'est vrai, mais ne prouve que le trajet a été fait en direct. Et ce n'est pas contradictoire avec le fait qu'il "comptait se balader une heure". Il a peut-être tourné sur sa gaucje à un moment, il est peut-être passé au ralenti devant la maison de son père, et puis il a fini par reprendre la route initiale. Je n'en sais rien,ce ne sont qu'hypothèses, il est vrai que l'enquête n'a pas bien précisé ce point, mais si ranucci est bien le coupable, il n'a pas été très précis quant à ce point... Et imaginez: ls se sont arrêtés pour acheter des petits Brun, et même Ranucci lui a laissé tendre la monnaie à la caissière, qu'est ce qu'il est gentil ce monsieur!
Citation :
"Et à un moment donné, la fillette m'a dit qu'elle voulait rentrer car elle avait faim..."
Il aurait fallu donner des cours de scénario à ces génies, parce que, vraiment, ça ne tient pas debout. Pourquoi elle a faim tout d'un coup ? On nage dans l'absurdité. Elle n'est pas du tout terrifiée, tant pis si elle ne monte jamais dans une voiture attendu que son père n'en a pas, quand elle se retrouve en bagnole avec un inconnu, qui l'emmène au diable-vauvert la seule chose qu'elle trouve à dire, ce n'est même pas : "mais où vous m'emmenez ?", c'est "tiens, j'ai faim."
Gihel, vous n'y étiez pas, alors admettez que les choses aient pu se passer différement de votre imagination. Tout le monde a dit que Ranucci était gentil avec les enfants, non? Vous avez une petite qui malheureusement a accepté de monter en voiture avec un inconnu. soit elle n'est pas méfiante, soit elle a confiance. Après, il a le droit d'être gentil avec elle, de lui parler, d'être souriant. Ce qui doit l'inquiéter, elle, c'est l'inquiétude de sa maman, et partant le fait de se faire gronder en rentrant. Plus peut être d'avoir laissé Jean tout seul dans la rue (c'est elle l'ainée). Mais il n'y a rien d'impossible à ce qu'il la rassure: "ne t'inquiétes pas, nous allons rentre, il faut que je retrouve la route, c'est bête, je ne connais pas bien Marseilles et le coin, mais je crois ne pas être loin, de toutes façons je montearai avec toi pour m'excuser, ce n'est pas toi que tes parents groderont". Et peut-être qu'en plus il lui promet une poupée. Et peut-être même qu'il croit vraiment qu'il va le faire - même si l'angoisse monte en lui de ce qu'il a fait. C'est un roman? Bien sûr, je n'y étais pas. mais çà n'a rien d'impossible, ni d'incompatible avec ce que nouys savons de la personnalité de Ranucci.
En plus, pour une fillette de 8 ans, dire "j'ai faim" celà peut aussi vouloir dire "c'est l"heure de manger, Maman doit m'appeler, je voudrais rentrer".
Citation :
"Je lui ai dit que nous allions rentrer... puis il y a eu le stop... une voiture m'est rentrée dedans. J'ai accéléré car j'avais reçu le choc...
Notons, que les psychiatres n'entendent pas parler d'arrêt cigarette, ou d'arrêt pipi, ou d'arrêt pique nique (ben oui puisque parait-il, elle a faim à 11h30), mais bon ce n'est qu'un détail, et de toute façon, il a du faire demi-tour deux fois puisque le trajet dure cette fois plus d'une heure...
Le pique nique, c'est après, dans la galerie sombre et humide...
Citation :
"la portière était enfoncée... j'ai accéléré et je sentais que j'étais poursuivi..."
Tiens c'est nouveau, il dit le contraire aux policiers, il eut été intéressant d'éclaircir cette contradiction.
Oui... mais ce n'est pas le travail des psychiatres, si je vous suis bien?
Citation :
"Après quelques centaines de mètres, je me suis arrêté... J'ai aperçu un talus..."
Mais il y a un talus tout au long de la route... On ne comprend pas du tout cette phrase. c'est absurde
Non çà n'a rien d'absurde. Il a peur, il conduit vite, il sent bien que la petite fait des efforts mais qu'elle aussi elle commence à avoir peur, il a la R15 dans son rétroviseur par moments (peut-être), et son pneu frotte, il s'arrête, il veut s'enfuir et alors il s'aperçoit que le tallus gême sa fuite. Il devient important à matérialiser parce qu'il faut le gravir. Avant, ce n'atait qu'un bête talus comme il y en a tant, et ce qui lui importait c'étaient les virages, la roue qui frotte, l'accident.
Citation :
Et pourquoi s'arrêter alors qu'il sent qu'il est poursuivi ? C'est idiot il faut continuer pour semer ses poursuivants. Tout cela n'a strictement aucun sens et relève de la psychiatrie justement. Moi je serais eux, je n'aurais pas dit qu'il était normal : je sens que je suis poursuivi, alors je m'arrête... Décidément, il a un grain.
Il ne peut pas les semer avec sa voiture dont le pneu frotte. En plus il est paniqué, il n'arrive pas à conduire correctemnt. Et puis la fuite, ce n'est jamais très raisonné. Il s'enfuit dans la colline, pour échapper à ses poursuivants. C'est banal, comme comportement. Pas très rationnel, mais banal.
Citation :
Mais bon, ce n'est pas la logique de base qui étouffe nos psychiatres.
On va dire que selon le principe de Peter, cela fait longtemps qu'ils avaient atteint leur niveau d'incompétence...
Quand vous étiez petit, Gihel, on vous racontait des passages du PullOver Rouge avant que vous ne vous endormiiez?
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mais la suite est encore plus cocasse : "j'ai dit à la fillette de descendre"
sans doute pour qu'elle se précipite vers les Aubert... C'est effectivement totalement logique... Le temps qu'il sorte par le côté passager ou même le temps qu'il fasse le tour de la voiture, la gamine a pris la poudre d'escampette...
Mais oui, c'est logique. Il est tout simplement ambivalent: il a peur car il sait que s'il est pris avec la fillette, çà va faire tout un tas de complications Mais d'un autre côté, ce n'est pas une ennemie: il est avec elle, il lui parle, il n'a pas encore (probablement) d'intention violente. Malheureusement, la pression commence à monter énormément en lui, et il n'est plus très loin de craquer.
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"Je l'ai aidée à monter le talus avec moi"
Ben oui, au lieu d'aller demander du secours aux poursuivants, elle se précipite dans le talus, pour qu'on ne la voie pas... Tout cela est d'une logique à pleurer.
Pleurez si vous voulez, mais je vous rappelle que Ranucci a dit avoir pris la main de la fillette (après, l'aider ou la tirer de force, c'est un peu une nuance), que celà correspond à la version des Aubert (celle où il n'y a pas le paquet mentionné par les gandarmes), et qu'enfin il est encore possible que même angoissée, elle n'ai pas peur de Ranucci qui a aucun moment n'a encore été "méchant avec elle". Il a pu lui dire être rès près de chez elle; il a pu lui offrir des petits Brun...
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"il y avait des buissons"... ah bon, c'est étonnant...
???
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À ce moment là, elle s'est mise à crier... je l'ai empêchée de crier en la prenant par le cou... Après, je ne sais trop (À cet instantdu récit, l'inculpé marque une certaine pause et son visage exprime le trouble, les mots venant alors par de courtes phrases)..."
Mais ma parole, c'est Hitchcock, vas-y coco, fais moi le gros plan sur la scène.. Ah merde, il ne se souvient plus, mais très bien, si jamais on écrit n'importe quoi, on pourra dire que c'est parce qu'il ne se souvenait plus..
"Oui j'ai dû la frapper, je l'ai frappée, j'ai cogné la tête par terre.."
Cela ne correspond à rien, elle a recu des coups de pierre et tout démontre qu'elle était à terre quand elle a été frappée, il n'y a rien de toute façon qui correspond dans cette description .
Vous voudriez quoi: qu'il vous décrive la scène avec une précision de médecin légiste?
La scène a été brêve (30 sec?), elle a été commise à l'acmé d'un eperte de contrôle de soi, y repenser lui fait horreur, et vous voudriez qu'il soit plus précis? Entre "cogner la tête par terre" et "cogner la tête alors qu'elle était à terre", vous voyez une grosse différence? D'autant que dans les deux cas la tête cogne en effet contre la terre...
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Et at last, but not least :
"puis j'ai utilisé un couteau automatique que j'avais depuis un an..." ah bon ? Et cela n'intéresse plus du tout nos géniaux psychiatres de savoir pourquoi il a ce couteau "depuis un an" ? Donc tout cela ne veut rien dire, ne se raccorde à rien.
Ce sont des experts psychiatriques, pas des enquéteurs.
Et expliquez nous, voulez vous, pourquoi ce "depuis un an" ne vous interpelle pas d'avantage dans un autre sens. C'est après tout un élément nouveau, et je vois mal les psy torturer Ranucci pour qu'il dise celà. Alors, pourquoi dit-il "depuis un an?". A moins qu'il ne s'en rappelle avec précision car il l'avait acheter le lundi de la pentecôte précédente
(dans un magasin ouvert, si, il y en a!).
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Alors voici les notations de nos experts: "(il interrompt son récit, montre du désarroi et reprend sur sollicitation)... j'ai trouvé des branchages...
Ah d'accord, il a trouvé des branchages, il est plein de sang partout, mais il a trouvé des branchages. Tout cela est d'une vérité à faire pâlir Zola.
Et alors? Au choix, il ne parle pas de ce qu'il a fait pour éviter ses responsabuilités. Ou il n'a aucune envie de parler de la chemisette qu'il ajetée dans un trou un peu plus loin, déjà qu'il n'a pas vu le sang sur le pantalon...
Non. On ne peut pas écarter des éléments parce qu'ils gènent une des thèses. On peut les nuancer, les relativiser, les mettre en perspective. Mais les déclarer nuls et non avenus (en ometant même de les citer...), c'est du roman, même bien écrit, mais ce n'est pas forcément la vérité.