Citation :
GIHEL comment pouvez vous encore prendre le témoignage de Mme MATTEI au sérieux. Est ce que vous avez lu la déclaration de sa voisine, celle de Mme BARRACO, celle de Carole BARRACO ? Est ce que vous avez lu la lettre de Mme MATHON à CR où elle parle de la rencontre de Mme MATTEI avec l'homme au pull over-rouge une troisième fois à la sortie de l'école ?
Dernière rencontre qu'elle a renoncé à raconter devant les magistrats tellement c'était loufoque. L'homme au pull over-rouge essaye d'enlever sa fille, esssaye d'enlever un enfant devant elle, et cherche une petite fille devant une école et s'adresse à elle pour lui demander si elle ne l'a pas vue . C'est sérieux ça?
Je n'ai trouvé que ceci dans le récapitulatif écrit par Christian Ranucci après le procès et rien de bien spécial dans les lettres qui figurent dans le bouquin "jusqu'au 28 juillet 1976", il fait parler Mme Mattéi :
« Le lendemain, le samedi 1er juin 1974, je l'ai revu. J'étais en train d'attendre ma fille à la sortie de son école. Il s'est approché de moi et m'a demandé si je n'avais pas vu une petite fille de cette taille à peu près (il m'a montré avec la main la hauteur d'une fillette d'une huitaine d'années). Je l'ai reconnu tout de suite. J'en suis restée clouée sur place. Il a dû voir que je le reconnaissais car il s'est immédiatement éloigné sans attendre de réponse. Il était encore habillé avec ce pull-over rouge vif - col ras du cou et boutons qui fermaient sur l'épaule. Il s'était éloigné justement en direction du raccourci qui mène vers la rue d'Albe où fut enlevée Maria Rambla."
Il n'y a rien de loufoque là-dedans, je ne vois pas ce qu'il y a de loufoque, que Mme Brugère qui avait pour mission réelle de se débarasser de ce témoin ne l'ai pas interrogé sur cette troisième rencontre, c'est bien possible, elle préfère lui faire raconter des conneries sur son mair qui ne serait que concubin dont on se demande ce que cela vient faire ici. Mais surtout Mme Brugère ne s'enquiert pas de vérifier si la déposition de Mme Mattéi est crédible ou non, elle ne délivre aucune commission rogatoire ni rien. Donc évoquer cela, c'est encore nous plonger dans l'indigence totale de l'instruction et de ce qui a suivi.
On prend le témoignage Mattéi au sérieux pour plusieurs raisons :
la première c'est que ce qu'elle décrit est totalement plausible : la fenêtre donne bien sur une haie de laurier (aujourd'hui du troëne), au-delà, il y a bien un parking, et ce parking donnait effectivement sur le chemin du Merlan à la Rose. De sa fenêtre elle peut voir effectivement la lunette arrière et une partie du numéro d'immatriculation, on peut même en déduire que la voitureétait garée cul du côté du chemin du Merlan. C'est une simca 1100 comme le décrit M. Spinelli et Jean Rambla dans les journaux de l'époque. Et on trouve quoi ? Le pull rouge avec des gros boutons dorés sur l'épaule.
Voilà que tout concorde, pour une fois ! Et vous voudriez qu'on ne prenne pas cela au sérieux ?
La seconde c'est que les lieux où se produisent ces agressions ont tous un point commun qu'un policier de votre qualité ne peut pas manquer de remarquer. Cet homme agresse des enfants en se plaçant dans le coin de la cité, et en ménageant une fuite. Dans les trois cités, c'est la même géographie : un coin, une voie pour partir.
La troisième c'est que l'on a convoqué Mme Mattéi et sa fille et la copine de sa fille et le petit Alain Baracco à l'évêché, Jules Porte le reconnaît. Et à cette époque Mme Mathon ne connaît pas Mme Mattéi. Ce n'est pas par Mme Mathon que Mme Mattéi s'est retrouvé à l'évêché, c'est à cause du fait qu'elle est venue au commissariat de Saint-Just témoigner devant le commissaire Mariani.
Donc oui, Mme Mattéi est parfaitement crédible, elle. Et M. Martel plus encore, puisque les PV existent.
Si on a entendu M. Martel, on a entenu Mme mattéi. Si l'on découvre en vout de course les PV des Cerisiers, c'est que les PV des Tilleuls se sont égarés quelque part. Ah c'est sûr, on n'est pas prêt de les revoir. Mais cela ne veut pas dire qu'ils n'ont pas existé.
Ne croyez vous pas, de toute façon, que si le pull rouge n'était pas le même que celui dont parle M. Martel, la première chose que le président aurait faite quand il l'a interrogé c'est de le lui montrer en lui demandant s'il le reconnaissait ?
S'il ne l'a pas fait, c'est que cela coulait de source. Ben oui, il était là devant ses yeux, c'était bien le même. Un pull rouge vif tirant sur l'orange avec de gros boutons dorés sur l'épaule. Quand Perrault l'interroge, M Martel lui parle des gros boutons dorés sur l'épaule.
Vous pourrez me dire, Gilles Perrault aurait inventé les déclarations de M. Martel ? C'est peut-être un peu gros et là, la ficelle de la mauvaise foi ne passe plus.