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Supposer qu'un témoin non influencé se soit trompé n'a rien de probant non plus.
Si. Tout témoin, influencé ou non, peut se tromper.
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Pas facile pour Spinelli à 40 mètres, surtout si l'homme est de dos la plupart du temps.
Il a pourtant déclaré avoir vu l'individu faire monter l'enfant dans la voiture en lui ouvrant la porte, donc de profil.
J'avais précisé qu'il était de dos "la plupart du temps". A 40 mètres, de profil pendant quelques secondes, le nez de Ranucci ne devait pas paraître différent du mien, qui est droit. D'ailleurs, il n'était pas si crochu que ça, son nez :
http://www.u-blog.net/criminologie/img/ ... ANUCCI.jpg
N'oublions pas que Spinelli a regardé ça comme il aurait regardé passer un chien, selon ses propres mots.
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D'ailleurs, Spinelli dit qu'il ne pense pas être en mesure de reconnaître cet homme : c'est donc qu'il n'a pas remarqué de signe particulier.
Pas du tout, c'est tout à fait le contraire de ce que je dis.
Il peut parfaitement être en mesure d'estimer que la personne recherchée n'est pas dans le groupe de personnes présentées en tapissage, sans pour autant pouvoir le reconnaître avec certitude.
Mais ce n'est pas ce qu'il dit. Il ne dit pas : l'homme que vous me présentez n'est absolument pas l'homme que j'ai vu. Et il serait gonflé de dire ça, car Ranucci correspond à sa description, et de toute façon, il n'a vu l'homme en question que brièvement, et sans faire attention.
Je rappelle que je ne pense pas que Spinelli ait vu Ranucci. Mais je discute sur le principe de la non reconnaissance.
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Quant au petit Jean, on lui a demandé de décrire le monsieur ; il n'a pas cité de signe particulier.
C'est justement ce que je dis.
Le nez en question n'est pas du tout un signe particulier. On n'a pas affaire à Cyrano, tout de même. Son nez est plutôt banal. Il est même plutôt bien par rapport à la moyenne.
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Je trouve que tu as un peu trop confiance en la capacité qu'on a de mémoriser les détails d'un fait anodin. As-tu joué dans ton enfance au jeu du témoin ? On te montre un dessin représentant un accident, et on te laisse cinq minutes pour en mémoriser tous les détails (c'est-à-dire beaucoup plus que le temps d'observation habituelle d'une scène, et tu as l'avantage de savoir que tu dois mettre tout en mémoire). Ensuite, on te cache le dessin et on te pose des questions sur les détails, les couleurs, etc. Il est très rare qu'on puisse répondre à toutes les questions, pour ne pas dire impossible. Dans le cas d'une véritable observation, je ne pense pas qu'on puisse répondre à la moitié des questions correctement.
Je ne parle pas de description, je parle de reconnaissance d'une personne présentée dans un groupe.
L'exercice que tu proposes est totalement différent.
Il ne s'agissait pas de trouver une expérience similaire. Je voulais rappeler la fragilité extrême du témoignage humain.
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Ce qui me fait surtout penser que reconnaître est capital, et ne pas reconnaître beaucoup moins important, c'est que personnellement, je ne pourrais désigner formellement une personne que si je suis sûr à 100% que c'est cette personne.
Le caractère "formel" de la reconnaissance n'est pas du tout un garrant de la validité du témoignage.
Je ne prétends pas qu'un témoigne formel est une chose sûre. Je dis qu'une reconnaissance formelle est beaucoup plus grave, plus importante, qu'une non reconnaissance, qui a peu de poids à mes yeux.
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Ce qui importe c'est la fiabilité du témoin.
Et s'il est fiable, il est tout à fait à même de dire s'il y a un maximum de concordances ou pas et donc de reconnaître ou pas.
Qui peut décider de la fiabilité d'un témoin ? Les Aubert sont peut-être des charlots et Martel un grand physionomiste... ou le contraire. Et une fois de plus : reconnaître et ne pas reconnaitre, ce sont deux choses différentes, sans comparaison. On ne peut pas dire que ne pas reconnaître soit équivalent à affirmer que la personne présentée n'est pas celle qu'on recherche. Ni Jean, ni Spinelli, n'ont avancé un argument appuyant leur non identification de Ranucci (du genre : non, le mien était plus gros, etc). Il n'y a que Martel qui soit formel dans son rejet, mais il ne dit pas pourquoi, hélas.
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Je ne me contenterais pas d'une ressemblance. Les Aubert et Pappalardo sont formels.
Ca ne les met pas à l'abri de l'erreur.
C'est un fait, mais je ne dis pas que leurs témoignages doivent être considérés comme sûr à 100%. Je dis qu'ils pèsent lourdement, c'est tout.
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Combien de témoins "formels" se révèlent être finalement erronés lors d'appels à témoins.
Si tu as des chiffres, n'hésite pas... J'attends toujours aussi le détail des nombreuses affaires dans lesquelles un enfant a identifié un criminel.
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Disons que Aubert a reconnu formellement Ranucci comme étant la personne qui a eu l'accident.
Et Pappalardo a reconnu formellement Ranucci comme étant celui qui figurait sur l'appel à témoin.
Ce serait pratique, hein ? Manque de bol, dans le cas de Pappalardo, Ranucci ne ressemble plus à la photo (voir Spinnek), mais il le reconnait quand même quand on le lui présente (plus que jamais). Et Aubert affirme que Ranucci est à la fois l'homme de l'accident et l'homme qui s'est enfui avec un enfant. C'est dans sa déposition, il suffit de la lire sans parti pris : il dit "cet individu".
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Et je ne pourrais écarter quelqu'un que s'il est absolument impossible que ce soit lui : par exemple, si on me présente un petit gros alors que j'ai vu un grand mince. Rien de tout ça dans l'affaire qui nous préoccupe.
C'est exactement ce que j'ai essayé d'expliquer.
Et justement pour Ranucci, il y a ce profil et les lunettes.
Le profil n'est pas si caractéristique, et les lunettes, on ne sait pas s'il les portait, alors ça ne mène nulle part. De plus, personne n'a dit : ce n'est pas lui parce que le mien avait un profil différent. Ils ne l'ont pas reconnu, c'est tout. On ne sait pas pourquoi.
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Ranucci pourrait correspondre à toutes les descriptions données (un peu moins dans le cas de Martel, à cause du cou fort, mais cela peut-être une impression donnée par le col ras du cou épais).
Comme sans doute des dizaines de milliers d'autres.
Oui, mais je ne cherchais pas à démontrer que c'était Ranucci. Je voulais dire que rien n'avait été avancé disculpant Ranucci, ce qui est tout autre.