On est d'autant plus convaincu que ce pull appartient à celui qui le portait quelques jours avant, que M. Martel l'a vu sur un homme qui agressait des fillettes et vient dire à la télévision que c'est exactement le même mais que celui qui le portait n'était pas Ranucci. Il est sûr que c'était le même, il est sûr que ce n'était pas Ranucci.
Que Mme Mattéi a dit qu'un homme portant un pull rouge - et visiblement c'est encore le même - avait essayé d'enlever un enfant et avait abordé sa fille comme l'homme a abordé Marie Dolorès, avec le même argument.
Donc le pull appartient bien à cet homme que nous recherchons et qui tente d'enlever des enfants ou qui les agresse sexuellement.
Donc ce pull a bien un lien avec l'affaire et il se retrouve exactement là où la voiture de Christian Ranucci a stationné.
Christian Ranucci dit : on m'a emmené dans ce tunnel, je suis tombé de fatigue et ce n'est pas moi qui ait conduit cette voiture là où elle se trouve. Et il le répète plusieurs fois, aux avocats, dans le récapitulatif : ce n'est pas moi qui ait conduit. Je ne connaissais pas cet endroit.
Ce n'est pas moi qui ait conduit : on peut le croire parce qu'on ne peut pas accéder à cet endroit si on ne le connaît pas. C'est trop compliqué, trop loin de la route.
Preuve supplémentaire que la personne qui a conduit cette voiture connaissait cet endroit : elle a songé à la mettre en marche arrière avant de descendre la rampe.
Donc la voiture se trouvait là, quelqu'un l'a conduit là, et ce quelqu'un portait visiblement les jours précédent un pull rouge. Donc ce pull a été vraisemblablement déposé à ce moment là, à moins qu'il n'ait été déposé avant. Ce qui ne change rien au problème : l'homme a conduit la voiture là où se trouvait le pull, c'est la même chose que : l'homem a conduit là la voiture et a déposé le pull.
Pull-Présence de la voiture dans le tunnel, les deux sont liés.
Otons un instant le fait que la piste du chien ne serait pas celle de l'homme, ce que nous ne pouvons pas croire parce que sur une aussi longue distance, le chien ne faisait pas semblant. La coïncidence est trop énorme.
Eh bien le problème est le même, si l'homme est descendu en conduisant la peugeot de Christian Ranucci, eh bien il faut remonter à pied et suivre exactement le chemin que suit le chien, car contrairement à ce qu'avance Arlaten, il n'y a pas d'autre moyen.
Donc on dira que le chien a suivi par hasard une piste qui correspond parfaitement avec le trajet que l'on peut imaginer de cet homme conduisant la voiture à cet endroit et remontant à pied et traversant la route peu après l'aplomb du lieu de découverte du corps.
La question est en effet la suivante : où se trouvait donc la simca ? La simca existe, malgré les contournements que l'accusation tente d'induire. Elle existe puisque plusieurs témoins l'ont vue : Jean Rambla, Spinelli, Mme Mattéi. Ils sont tous d'accord : simca 1100 grise quatre portes.
Donc où est-elle puisque Aubert ne la voit pas ? Martinez qui repasse trois quart d'heure après dit-il (à mon avis c'est moins mais bon...) ne la voit pas non plus.
Je ne vois pas d'autre emplacement que le chemin de la Doria parce qu'il fallait un endroit calme, sans habitation, sans circulation puisque visiblement l'enlèvement a un but : abuser de l'enfant.
Donc apparaît bien que l'interrogation sur le fait que le chien aurait suivi la piste du pull ou une autre n'a pas beaucoup de conséquence. Il faut bien expliquer pourquoi le pull de cet agresseur tueur se retrouve exactement au même endroit que la voiture.
Imaginons un instant que ce soit Ranucci qui ait conduit cette voiture précisément. Eh bien, il n'était pas possible de retrouver le pull. Il n'y a plus aucune façon d'imaginer quand et comment l'homme a pu se retrouver EXACTEMENT là où se trouve Christian Ranucci au volant de cette voiture le 3 juin.
Quelle coïncidence extraordinaire en effet, même au loto les chances de gagner le gros lot sont plus grandes (18 millions).
Ranucci conduit la voiture sans connaître cet endroit, il aboutit, sans connaître cet endroit dans le tunnel.
Et chance incroyable, inouÏe, délirante, le tueur a eu la même idée exactement que Ranucci. Il ne s'est pas trompé d'entrée, il ne s'est pas trompé de chemin, il a trouvé par le plus extraordinaire des hasards l'endroit où Ranucci exactement se trouvait.
Et plus extraordinaire encore, il a eu l'idée de laisser son pull. Il n'avait aucun motif de venir là, et c'est précisément là qu'il est venu. Et c'est précisément là qu'il dépose son pull.
Vous voyez donc la preuve par l'absurde que l'hypothèse que Ranucci a conduit la voiture dans cet endroit lui-même est totalement contredite par la présence du pull. Et vous voyez donc que la présence de cette pistesuivie par le chien policier, si elle ne s'explique pas par le fait que cet homme ayant conduit la voiture et déposé le pull est remonté à pied, n'enlève rien au fait que cet homme de toute façon, parce qu'il a conduit la voiture, a dû remonter à pied.
Alors je vous remercie de m'avoir contredit sur mon hypothèse parce que grâce à cela je viens de trouver l'enchaînement logique auquel la cour de cassation ne pourrait pas répondre : le pull prouve que l'homme a conduit Ranucci dans ce tunnel. Et que donc il y a un autre homme dans les parages et que cet homme n'a pu venir qu'en simca.
CQFD
Cette démonstration me semble totalement imparable. Et donc les questionos sur le chien qui aurait ou qui n'aurait pas suivi telle ou telle piste, n'ont finalement selon moi aucune espèce d'incidence sur la présence et le chemin que cet homme a suivi. Parce que la voiture, la simca, vous ne pouvez pas la mettre à un autre endroit que celui que j'indique.
Et que le fait que le pull se trouve là où se trouve la voiture prouve par A plus B que l'homme est passé par là avec la voiture. Sinon la rencontre ne pouvait pas avoir lieu. _________________ L'adn du sang se trouvant sur le pantalon bleu doit être analysé et comparé avec celui de Mme Mathon, c'est notre exigence pour connaître la vérité.
|