Citation :
Il nous faudrait aussi les bordereaux d'envoi n°226/2.R et 227/2.R, qui mentionnent sûrement la date et l'heure d'envoi au SRPJ de Marseille des pièces découvertes par les gendarmes. Cela permettrait de démontrer que le PV de Porte n'a pas été conclu le 6 juin, je pense.
Ce qui ne fait pas l'ombre d'un doute, de toute façon, puisque ce PV indique que le couteau est remis scellé et on mentionne le numéro de PV cité en référence sur la fiche. Vouloir utiliser la date du PV de Porte, et en négliger les détails, c'est à nouveau se moquer du monde. Si le couteau est scellé, accompagné d'une fiche et remis par les gendarmes comme le signale Porte, c'est qu'il a bien été reçu après la découverte par Gras.
Ben cela reste à démontrer, et quand on regarde attentivement les détails du PV de Porte, on s'aperçoit tout de suite que ce n'est pas si simple .
Les deux listes figurent sur la même page séparée par la mention suivante "de même suite". Quand on regarde un autre PV où figure cette mention, dans le langage policier cela veut dire : l'un à la suite de l'autre, autrement dit "au même moment" et le même moment, c'est 17h30.
Et c'est pour cela que la deuxième liste ne comporte ni heure ni date, elle n'a pas à en comporter elle a était faite à la suite de l'autre, au même moment.
La preuve de cela, c'est que les deux listes sont écrites dans le même crantage exactement, c'est-à-dire que pour écrire la seconde liste, on n'a pas retiré le papier de la machine.
On a retiré le papier de la machine seulement pour écrire la fin de la description du couteau -la fin, pas le début- et pour rajouter une mention, après coup qui sépare la première liste de la seconde. A l'origine, il y avait selon moi un trou entre les deux, et ensuite on a rajouté : "l'inspecteur divisionnaire" et la signature.
Donc il faudrait imaginer - ce qui n'est pas imaginable - que le PV reste dans la machine entre le moment où on écrit la première liste et celui où on écrit la seconde. Et pour écrire la seconde, il faut que les gendarmes aient amené le couteau à l'évêché. Pourquoi ?
Parce que l'inspecteur Porte RECOPIE exactement la fiche de scellé. Comment peut-il recopier une fiche de scellé qu'il n'a pas sous les yeux ? C'est idiot. DOnc cela nous amène à 21h, 21h30. Il va de soi que dans ces cas là, on conclut la première liste et on reprend une autre feuille avec la bonne heure pour écrire la seconde liste.
Et Porte a quinze ans de métier. Si donc ce récapitulatif écrit EN ENTIER à 17h30 contient le couteau, c'est que le couteau était à l'évêché à ce moment là, soit deux heures avant d'être découvert.
Et on comprend pourquoi Gras va se promener ailleurs que près du tas de tourbe, il faut attendre que quelqu'un - je ne veux pas savoir qui - rapporte le couteau et le plonge dans la tourbe. Et il le fait tellement mal, qu'il faut que les gendarmes soient en contact par radiotéléphone avec la sûreté pour qu'on finisse par faire comprendre à Gras où on a replanté le couteau : il est où ce couteau ? Et cela pendant 2 heures alors qu'on est censé connaître l'endroit (une partie de ces deux heures ayant servi à attendre que le couteau ait été replanté).
Je dois dire que j'aurais été peut-être convaincu du contraire si on nous avait montré le PV qui entérine la remise des scellés du 5 aux policiers le 5 au soir ou le 6 au matin je ne sais plus. Ce PV doit exister puisque nous avons celui de la remise du couteau, que vous avez cité. Et sur ce PV du 5, bien évidemment ne doivent figurer que 7 objets. Le couteau ne doit pas en être.
Eh bien figurez-vous, apparemment, ce PV, si habituel, il a disparu, il n'est pas dans la procédure. Encore une fois, ce n'est pas de chance.