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Me le Forsonney écrit : "Elle m'a tendu mon permis de communiquer du bout des doigts comme s'il s'agissait d'une chose obscène, pendant que la greffière, une petite boulotte, mettait de l'ordre dans les pièces à conviction. Des branches, des cailloux, un scoubidou en cours de confection - un fouet avec un peu d'imagination -, un cran d'arrêt à manche de nacre, un pantalon bleu foncé, un pull-over rouge vif, les chaussures de l'enfant, tout un bric-à-brac. Je lis les procès-verbaux des « aveux » pendant que miss juge s'impatiente, avec de curieuses petites moues.
C'est malheureux à dire, paix à son âme, pauvre Jean-François Le Forsonney, mais pour moi, s'il a écrit cela comme ça, c'est qu'il était en service commandé pour barrer une tentative de révision du procès.
N'importe quoi. la théorie du complot...Du délire complet !
Écoutez, cette personne était un éminent avocat, donc il sait ce que valent les mots. Il connaît les requêtes en révision et notamment la dernière, il a participé à sa rédaction. Donc il sait ce que représente le fait de dire qu'il a vu le pantalon dans le bureau de la juge le 7 alors que la dernière requête suggère à mots à peine voilés que la mise en scène de la reprise de la voiture le 9 est liée au fait que l'on affirme que le pantalon était dans le coffre alors que Mme Mathon affirme qu'il se trouvait dans le garage.
Il vient dire autrement dit : cette partie de la requête de 1992, vous pouvez la foutre à la poubelle. Je suis désolé, mais cette requête, il l'a signée et non seulement il l'a signée mais en plus pour faire bonne mesure, il a rajouté des observations.
Que cherche-t-il à faire - paix à son âme - quand il écrit cela ? Dire qu'il faut mettre le travail qu'il a signé il y a trois ans à la poubelle ? En une phrase sans aucune explication ? Sans aucune justification ? Attendez, il y a un problème là.
D'autant plus qu'excusez moi mais il y a une embrouille : si le pantalon est sur le bureau du juge le 7 alors qu'elle vient d'interroger Christian Ranucci, pourquoi elle ne le lui montre pas ? et pourquoi elle n'en parle pas alors que la veille elle en rajoutait une couche sur le pantalon ? Sans le lui montrer non plus.
C'est quand même incroyable ça. C'est plus fort que midable.
Non ce n'est pas un complot, ni une théorie. C'est le jeu normal, les avocats ont une certaine liberté mais elle est limitée par les exigences de la cour de cassation. Et s'ils ne se plient pas le Conseil de l'ordre les rappellera justement à l'ordre. Et avec la fermeté qui convient. Vous croyez que nous sommes en démocratie et qu'on respecte la liberté des une et des autres, mais je crois que vous vous méprenez et que vous n'avez pas compris tout à fait comment le système fonctionne. Sans complot, mais avec arrangement à l'amiable.
Et l'ordre donné par la Cour de cassation pour l'affaire Ranucci c'est : pas de révision. Pas plus tordu que cela.
Je vous invite à lire la requête en révision présentée par M. Jean-Marc Deperrois. Et là la consigne : pas de révision est appuyée par les laboratoires pharmaceutiques. Elle est signée par l'un des plus grands avocats de Paris, une pointure et une référence, si ce n'est pas du sabotage... Je me demande ce que c'est. On me dirait que c'est la cour de cassation qui l'a rédigée pour mieux pouvoir la rejeter sans se fatiguer, je le croirais figurez-vous.