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Il sait que ce pantalon est présenté comme très à charge puisque le sang relevé est celui de la petite fille qu'il est accusé d'avoir tué.
Il n'y a pas d'ADN, il est juste du même groupe que lui même et que celui de la petite fille. On ne peut pas être plus précis.
merci du renseignement !
Quand j'écris que le sang relevé est celui de la petite, c'est l'accusation qui le prétend et pas moi. Et vous n'allez pas me dire que C Ranucci n'a pas entendu ou compris cela au procès.
En réalité, il le sait au plus tard depuis le 6 juin 74, date de la 1ère comparution chez la juge :
"
Sans pouvoir être formel, je pense donc que, si une tache de sang a été découverte sur le pantalon trouvé dans ma voiture par les policiers...."
Il s'est forcément demandé de quel pantalon il pouvait bien s'agir. Comme il n'a pas une garde robe très fournie, il fait vite le tour de la question.
Pour ma précision, c'était juste pour appuyer le fait que l'accusation ne s'appuie pas sur un élément probant. Rien de plus, c'est un forum, donc ce que l'on écrit est partagé par tout le monde.
Je suis surpris, en général, par la façon dont vous abordez certains aspects des choses.
À un moment, je mets un lien vers la requête en révision de Daniel MASSÉ et vous me répondez : je ne connais pas ce dossier. Lorsqu'il s'est agi pour moi de participer à la rédaction de requêtes en révision - sur deux affaires différentes, la première chose que j'ai faite, c'est de rechercher des modèles de requêtes, pour voir comment elles étaient rédigées, comment un avocat s'y prend pour la construire.
Il y a la façon de faire de Maître Yves Baudelot (Seznec), la méthode employée par Maitres Bredin, Soulez-Larrivière et Le Forsonney (3ème de Ranucci), les requêtes de Jean-Marc Deperrois (Francis Szpiner puis Thierry Lévy).
Ensuite je regardais attentivement comment la commission de révision ou la cour de révision s'y était prise pour les déclarer irrecevables.
Je vous parle de la requête de M. MASSÉ, je m'attendrais à ce que vous me disiez : bon je vais la lire pour voir si elle tient et ce qu'on peut retenir pour construire celle qui conviendrait pour Ranucci - (encore qu'il faut se presser parce que sans Mme Mathon, il n'y a plus que le Ministre de la justice qui puisse saisir la commission - ce qui fut le problème de Denis Seznec).
Non, vous me répondez : je ne connais pas cette affaire, autrement dit la façon dont s'y sont pris les rédacteurs, cela ne vous intéresse pas.
Là, Gihel, je vous trouve un peu rapide en conclusion car rien ne dit que jpasc95 n'est pas curieux de ce qui a été rédigé ailleurs dans d'autres affaires. Son "je ne connais pas cette affaire" pouvait tout aussi bien signifier: "je ne connais pas l'affaire, et par conséquent je me garde bien de livrer un avis sur ce sujet". Sans pour que cela signifie qu'il refuse de s'y pencher plus attentivement pour revenir sur le sujet plus tard.
En tout cas, c'est ce que peut être, je vous aurais répondu si j'etais dans cet état d'esprit. Non pas pour refuser d'en discuter, mais tout simplement pour eviter d'ecrire n'importe quoi.
Ludivine
Pour le pantalon, nous avançons dans la réflexion : maintenant on sait que la voiture pouvait être garée soit dans le garage public, soit dans le box de l'immeuble. Mais je trouve que l'on manque - et cela arrive souvent - d'une vue d'ensemble sur le dossier.
Et d'autre part, que ne sont pas pris en compte les effets des trucages qui sont intervenus durant l'enquête pour éviter à l'accusation de faire naufrage. Je ne suis pas étonné pour ma part que Christian Ranucci n'y comprenne rien, Gilles Perrault supputait des choses qui se sont révélées aberrantes en 1977 parce qu'il ne pouvait pas plus y comprendre.
Pour le couteau, il est maintenant à peu près sûr que c'est le chien qui a dévié de sa trajectoire en suivant la piste à partir du pull rouge et qui s'est rapproché des arbustes, ce qui a donné aux gendarmes l'idée de passer la poêle à frire dès le 5 juin sur la tourbe qui se trouvait étendue là. Quand on regarde le schéma des emplacements qu'ils ont établi, le couteau se trouvait selon eux en arrière du chemin, derrière le tas de fumier et tout proche de la haie.
Et le lendemain, quelqu'un a pris le couteau qui se trouvait à l'évêché et l'a rapporté pour le replanter mais cette fois dans le tas de fumier au centre du terre-plein pendant que le capitaine Gras faisait semblant de chercher ailleurs. Et donc on l'a découvert une seconde fois, mais pas à l'endroit qu'indiquent les gendarmes dans leur plan, cette fois-ci dans la partie nord-est du tas de fumier.
Comment Ranucci peut-il comprendre quelque chose à ce trucage ? L'avocat vient le voir et lui dit : la juge d'instruction a raison, vous avouez que le couteau était dans le tas de tourbe et c'est là qu'on le retrouve, donc il est forcément à vous ? Et Ranucci répond : puisque vous me le dites comme cela, je suis forcé de dire qu'il est à moi. Il doit penser à l'opinel et durant le procès on fait passer le couteau entre les mains des jurés et il a un flash, il se dit : "
mais ce couteau n'est pas à moi, quand je me suis souvenu que c'était Pentecôte, que je ne pouvais l'avoir acheté, j'avais raison."
Non effectivement, il appartient à l'homme au pull rouge qui a conduit la voiture de Ranucci à cet endroit, qui a caché le pull sous des planches, a remonté à pied sur la plateforme, est allé, en déviant de son chemin, dissimuler le couteau - comme il avait dissimulé le pull - en l'enfouissant dans la tourbe sous les arbres près de la haie, et qui a rejoint le sentier du terre-plein puis la route pour aller chercher sa voiture qui - selon moi - était à nul doute garée dans le chemin de la Doria.
Citation :
"Jamais il ne conteste qu'il avait ce pantalon bleu foncé dans le coffre de sa voiture."
Mais Gilles Perrault non plus ne le conteste pas en 1977, et comment le pourrait-il puisqu'il est écrit sur le PV de saisie : un pantalon de couleur sombre ?
Imaginons même que Ranucci se soit souvenu de l'accident de mobylette en avril - ce qui visiblement ne s'est pas produit, il n'en parle jamais - aurait-il voulu contester le fait que le pantalon se soit trouvé dans le coffre qu'on lui rétorquait aussitôt : mais c'est écrit en toutes lettres dans le PV de saisie qu'on a trouvé un pantalon dans le coffre. Donc c'est incontestable - foi de policiers.
Partant de là, vous êtes à l'isolement en prison, vous ruminez :
"
comment cela se fait-il qu'il y avait ce pantalon dans ce coffre ? Je suis organisé d'habitude, en plus on me dit qu'il est taché de sang, alors ce doit être au moment de l'accident. Ils me disent que je me serais changé, mais je ne me rappelle même pas quand...
Ça tourne en rond dans votre tête et puis vous abandonnez.
Mme Mathon qui elle n'est pas en prison et s'en souvient, énonce : il est parti avec un pantalon anthracite, et il est revenu soit avec le pantalon gris, soit avec le pantalon anthracite. Il avait pris les deux pour le voyage.
Et le pantalon bleu ? il traînait dans le garage depuis l'accident de mobylette.
Et voilà que l'on découvre que ce PV de saisie est tout bonnement un faux. Parce que l'on a rajouté en douce la mention "un pantalon de couleur sombre".
Et donc on en déduit que si on a fait un faux :
- soit c'est parce que les policiers ne savent plus faire leur travail, sinon ils auraient fait signer Ranucci en regard du rajout une locution qui aurait précisé : "5 mots rajoutés", et à ce moment ce serait incontestable,
- soit c'est parce que, finalement, le pantalon n'a pas été saisi du tout dans le coffre. Et qu'on a trouvé plus commode pour l'accusation de faire comme s'il provenait du coffre, alors qu'il venait d'ailleurs.
Citation :
Il aurait du le faire puisque je maintiens qu'il sait, bien avant le procès, que ce pantalon est présenté comme un élément à charge.
Oui pour la raison qu'on affirme qu'il a été saisi dans le coffre, mais sur la base d'une pièce "arrangée", "modifiée", "falsifiée", comme vous voulez. Qui fait qu'elle n'est soudain plus fiable du tout, c'est le moins qu'on puisse dire.
Citation :
Bon sang, parfois j'ai l'impression que vous le prenez pour un abruti !
ou alors, je répète, il faut croire que les PVs des policiers du 5 et du 6 et le 1er interrogatoire chez la juge sont des faux. Il n'aurait donc entendu parler de ce pantalon bleu foncé que lors du procès !
Je vous l'ai dit, je pense qu'il n'a pas de mémoire et je me base sur le fait que Mme Mathon le confirme, il ne positionne jamais bien les époques, les événements et, par exemple, un mois après en être revenu, il ne se souvient plus qu'il était en Allemagne.
À quoi s'ajoute le fait qu'il ne peut pas saisir le fait même que les preuves matérielles sont en réalité des preuves falsifiées.
Je ne comprends pas bien ce que vous appelez un faux ? Il y a la signature de Ranucci et son paraphe, donc ce ne seraient des faux que si on lui avait fait signer des pages en blanc et qu'on les avait remplies après. Le PV de saisie du 5 lui est un faux parce que la mention "un pantalon de couleur sombre" a été rajoutée après, hors la vue et la connaissance de Christian Ranucci.
Le 7 on lui en parle, mais il vient de subir la veille 30 heures de garde-à-vue et il n'a pas dormi depuis deux jours, donc c'est un zombi le vendredi 7 au matin. on peut écrire ce que l'on veut, il n'est pas en état de saisir les choses.
Et ensuite, on ne lui parle plus du pantalon, il n'apparaît plus. Donc pendant deux ans, c'est certes un élément mais l'avocat est piégé par le faux : on a saisi un pantalon dans le coffre. Comment peut-on contester quelque chose qui a été écrit censément en votre présence alors qu'on vous présentait les objets saisis ?
Arrive le procès, il est dans le brouillard : il y a un PV qui dit sans contestation possible que le pantalon se trouvait dans le coffre. Il ne pourrait le contester que si on lui révélait qu'en fait la mention du pantalon a été rajoutée après, donc la conclusion naturelle c'est qu'en réalité, il ne s'y trouvait pas, sinon les policiers ne se seraient pas amusé à fabriquer un faux.
Mais personne n'a su que cette pièce était un faux, sinon bien après la mort de Christian Ranucci.
Donc lors du procès la seule chose que Christian Ranucci trouve à dire : c'est arrivé lors de l'accident. Et la seule chose que trouvent à plaider ses avocats : il avait une plaie contuse, donc cela provient de là. Et en fait la seule qui pourrait révéler le pot-au-rose, c'est Mme Mathon : "
mais non, il était dans le box sur la mobylette et il ne servait plus, mon fils n'est parti qu'avec deux pantalons gris."
Et la supercherie apparaîtrait.
Citation :
Ce qui veut dire que son avocat n'a jamais évoqué le sujet, comme pour le couteau d'ailleurs, lors de ses très rares visites à son client.
Il le voyait deux fois par semaine aux Baumettes. Mais effectivement, parfois, on se demande de quoi ils parlaient, vraisemblablement pas toujours du dossier visiblement.