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Message non luPosté :05 nov. 2004, 04:35 
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Entre temps, Ranucci est passé devant la juge d'instruction qui lui pose des questions sur le pantalon. Alors que le pantalon ne se trouve pas dans son dossier puisqu'il n'a pas encore été saisi. Mais ça ne la frappe pas non plus. Elle le transmet pour analyse un pantalon qui n'existe pas sans que ça l'inquiète. Elle ne verra que le pantalon que le 10 : "Ah tiens, Mme la Juge, on avait oublié de vous mettre une preuve accablante dans le dossier ! par contre il faudrait rajouter une ligne sur le PV de saisie du 5..." OK, ça roule ! Et il a fallu falsifier également le scellé du pantalon je suppose. C'est drôle, on en parle jamais. On parle toujours du PV récapitulant les saisies mais jamais de la saisie elle même. Serait-elle régulière par hasard ? Avec un numéro d'ordre et un numéro de scellé qui colle avec une découverte le 5 dans un coffre ? Mystère.

C'est le PV de saisie qui a subi un rajout. Donc la première des pièces.

Le PV récapitulatif est impliqué dans l'autre preuve fabriquée, celle du couteau. Lorsque le PV récapitulatif est écrit, on a vraisemblablement décidé de rajouter pantalon, donc il fait partie des objets, mais quelle preuve a-t-on qu'il est bien en possession des enquêteurs ? Rien puisque le PV de saisie est un faux...

Comment fait la juge le soir du 6 ? Elle reçoit un jeune homme complètement hagard, qui n'a pas dormi depuis 30 heures et qui a subi un interrogatoire pratiquement non stop pendant 19 heures.

Qu'est-ce qu'elle se contente de faire ? De décliner autrement les paroles reçues par les policiers : il est question d'un couteau, on parle d'un couteau et on confond avec l'opinel...

Il est question d'un pantalon, donc on parle du pantalon. Ce jour là elle ne présente aucune pièce à Ranucci si ma mémoire est bonne.

Le lendemain elle lui présente le couteau...

Mais pas le pantalon. Elle ne parle plus du pantalon.

Il ne sera transmis aux experts que le 11 ! On est le 7...

Nul besoin de falsifier le scellé du pantalon... Ce qu'on a falsifié, c'est le PV de saisie.


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Message non luPosté :05 nov. 2004, 04:50 
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Et pour finir, Ranucci dit au procès : je portais le pantalon le jour du crime mais le sang vient du fait que j'ai saigné lors de l'accident. Faut toujours qu'il s'entête à dire des trucs qui vont contre son innocence celui-là !

Donc, voilà. A mon avis avec des arguments comme ceux-là c'est pas gagné pour convaincre une cour de révision. Et je dirais même qu'à force de voir à toutes faim des machinations tordues, toutes ces théories du complot à deux balles qui ne tiennent pas la route une seule seconde, ça finit par desservir une hypothèse (l'innocence de Ranucci) qui mérite qu'on s'y penche.
Il y a bien eu deux petites entorses que les enquêteurs ont fomentées pour faire tenir l'accusation. Elles sont visibles malgré tout ce que l'on peut dire. On voit apparaître le petit trucage, le petit défaut qui fait qu'on voit la mise en scène, d'ailleurs assez sommaire. Ce n'est pas un complot, c'est un petit bricolage de dernière minute pour rattraper une enquête qui s'effiloche par ses contradictions, ses absurdités (un meurtrier qui attend dans un tunnel, qui n'a pas d'antécédents, qui se laisse faire et qui ne comprend pas)...

Mais c'est vrai que Ranucci les conforte parce qu'il ne comprend plus rien. Il ne se souvient pas qu'il ne portait pas ce pantalon.
Mme Mathon rappelle à Perrault que ce pantalon ne servait plus que de bleu de travail. Ranucci n'a jamais dit cela, il ne se souvient pas, comme il ne se souvient pas de l'accident avec le chien etc...

Le problème c'est qu'il faudrait passer outre la parole des autorités qui affirment que le pantalon a été saisi dans la voiture. Raisonnement : s'ils me disent qu'ils l'ont saisi dans la voiture, c'est que je l'avais emporté..." et pour le reste, je ne me souviens pas.

Si on veut dire que Ranucci s'est lui même mis la tête sur le billot, ce n'est pas totalement inexact...

C'est la seule faiblesse de l'affaire qui effectivement nuira de toute façon à une demande de révision et qu'on peut difficilement contourner sauf à dire que les déclarations de Ranucci n'ont pas vocation à remplacer une enquête sérieuse dans la mesure où la moitié de ce qu'il raconte est de toute façon faux. Faux par oubli, faux par négligence, faux parce qu'il cache, il faut bien le reconnaître, qu'il a rencontré son père le matin du drame...


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Message non luPosté :05 nov. 2004, 04:52 
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Je me souviens de ces paroles de Maître Georges Girard, le premier avocat d'Omar Raddad, je cite de mémoire : "ce qui me frappe lorsque je rencontre Omar Raddad pour la première fois, c'est que je ne comprends pas ce qu'il me dit, c'est qu'il ne comprend pas ce que je lui dis et qu'il ne comprend pas ce qui lui arrive..."

Dans ces conditions, allez défendre les innocents !


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Message non luPosté :05 nov. 2004, 15:43 
[b]La photo du journal ne montre que la partie collective du garage. Ce quIest montré de l'emplacement de la voiture est trop fragmentaire pour que l'on puisse conclure.

Il semble bien que ce garage était un garage individuel et fermait à clé et d'ailleurs je n'imagine pas qu'on laisse un vélomoteur comme cela dans un garage collectif, même avec un antivol, cela ne durerait pas longtemps.
[/b]Pourtant cette photo ou l'on voit le coupé garé est on ne peut plus claire,pour dire que c'est un box,séparé par un mur,donc pas un garage
qui fermait à clefs.Et d'ailleurs derrière le coupé on distingue clairement
d'autres voitures.
Non ce n'était pas un garage individuel,mais bien des emplacements collectifs, comme ils en existent beaucoup dans le résidences.


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Message non luPosté :05 nov. 2004, 15:53 
Citation :
Je me souviens de ces paroles de Maître Georges Girard, le premier avocat d'Omar Raddad, je cite de mémoire : "ce qui me frappe lorsque je rencontre Omar Raddad pour la première fois, c'est que je ne comprends pas ce qu'il me dit, c'est qu'il ne comprend pas ce que je lui dis et qu'il ne comprend pas ce qui lui arrive..."
Un peu logique,au début de cette affaire Omar Raddad maitrisait très mal
notre langue. Pas d'interprète..donc cela s'explique.


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Message non luPosté :05 nov. 2004, 20:29 
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[/b]Pourtant cette photo ou l'on voit le coupé garé est on ne peut plus claire,pour dire que c'est un box,séparé par un mur,donc pas un garage
qui fermait à clefs.Et d'ailleurs derrière le coupé on distingue clairement
d'autres voitures.
Non ce n'était pas un garage individuel,mais bien des emplacements collectifs, comme ils en existent beaucoup dans le résidences.

Dont acte effectivement vous avez raison c'est un box et la clé du garage dont il est fait mention doit être celle de l'entrée générale. Mais cela ne change pas grand chose au problème.

Madame Mathon n'a jamais été entendue à propos de ce pantalon, alors que, parait-il, il s'agit d'une pièce maitresse de l'accusation, dit, elle, que son fils avait eu un accident de mobylette quelques jours avant et que le sang provien de cet accident. Elle dit aussi que ce pantalon ne servait plus qu'à faire des courses ou des ballades en mobylette et que depuis l'accident il restait dans le box. Le POR page 173 : "Faute de mieux, il se rabat sur le vieux vélomoteur caréné et part faire la tournée des amis. Au retour, il dérape sur les gravillons de la rampe, en vérité assez raide, menant du chemin de la Lanterne à la résidence. Mauvaise chute à la hauteur de la conciergerie. Il se relève avec le nez et la bouche en sang, et la main droite éraflée. La roue avant de sa machine est voilée ; le pédalier, brisé net. Sa mère le voit réapparaître le visage en sang. Il la rassure : ses éraflures sont superficielles. Un accident de plus. Le dernier à vélomoteur."

Ca c'est ce que raconte Mme Mathon à Gilles Perrault. On se demande pourquoi ce n'est pas dans la procédure, et dès lors que Christian Ranucci portait ce pantalon bleu, on comprend qu'il soit taché de sang et de boue dans ces conditions.

Les aveux devant le juge d'instruction ne peuvent donc pas se rapporter à ce pantalon ou alors ils sont inexacts : le vêtement était propore avant le meurtre, il n'a pas saigné, les taches de sang proviendraient du sang de la fillette. Ce qui est stupide, il y aurait bien plus que quelques taches...



La position des traces de boue fait effectivement penser à la mobylette, il y a des taches de boue sur le genou droit...


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Message non luPosté :05 nov. 2004, 20:30 
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[/b]Pourtant cette photo ou l'on voit le coupé garé est on ne peut plus claire,pour dire que c'est un box,séparé par un mur,donc pas un garage
qui fermait à clefs.Et d'ailleurs derrière le coupé on distingue clairement
d'autres voitures.
Non ce n'était pas un garage individuel,mais bien des emplacements collectifs, comme ils en existent beaucoup dans le résidences.

Dont acte effectivement vous avez raison c'est un box et la clé du garage dont il est fait mention doit être celle de l'entrée générale. Mais cela ne change pas grand chose au problème.

Madame Mathon n'a jamais été entendue à propos de ce pantalon, alors que, parait-il, il s'agit d'une pièce maitresse de l'accusation, dit, elle, que son fils avait eu un accident de mobylette quelques jours avant et que le sang provien de cet accident. Elle dit aussi que ce pantalon ne servait plus qu'à faire des courses ou des ballades en mobylette et que depuis l'accident il restait dans le box. Le POR page 173 : "Faute de mieux, il se rabat sur le vieux vélomoteur caréné et part faire la tournée des amis. Au retour, il dérape sur les gravillons de la rampe, en vérité assez raide, menant du chemin de la Lanterne à la résidence. Mauvaise chute à la hauteur de la conciergerie. Il se relève avec le nez et la bouche en sang, et la main droite éraflée. La roue avant de sa machine est voilée ; le pédalier, brisé net. Sa mère le voit réapparaître le visage en sang. Il la rassure : ses éraflures sont superficielles. Un accident de plus. Le dernier à vélomoteur."

Ca c'est ce que raconte Mme Mathon à Gilles Perrault. On se demande pourquoi ce n'est pas dans la procédure, et dès lors que Christian Ranucci portait ce pantalon bleu, on comprend qu'il soit taché de sang et de boue dans ces conditions.

Les aveux devant le juge d'instruction ne peuvent donc pas se rapporter à ce pantalon ou alors ils sont inexacts : le vêtement était propore avant le meurtre, il n'a pas saigné, les taches de sang proviendraient du sang de la fillette. Ce qui est stupide, il y aurait bien plus que quelques taches...



La position des traces de boue fait effectivement penser à la mobylette, il y a des taches de boue sur le genou droit...


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Message non luPosté :05 nov. 2004, 20:34 
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En résumé, Mme Mathon dit que le pantalon n'est pas sorti du garage et qu'il traînait là depuis l'accident de mobylette.

Les enquêteurs disent qu'il était dans la voiture.

C'est parole contre parole, à ceci près que le PV de saisie est un faux.

Doit-on croire ceux qui surchargent les Pv de saisie ou Mme Mathon ? On peut poser la question aussi crûment.


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Message non luPosté :05 nov. 2004, 20:40 
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On va aller plus loin.

Donc résumons : les policiers emmènent Christian Ranucci au garage et saisissent la voiture, donc les clés, et donc la clé du garage, et la carte grise.

Ils ramènent le tout à Marseille.

Ils restituent la voiture le vendredi à Mme Mathon et donc les clés, mais curieusement, ils oublient de rendre la carte grise qui va avec...

Et en douce un dimanche, ils viennent reprendre le véhicule dans le garage (c'est ce que dit le PV de M. Ott).

Mais question : avec quoi son-ils rentrés dans le garage ? Admettons qu'ils n'ont pas restitué les clés du garage à Mme Mathon, mais j'en doute.

Deuxième question, avec quelle clé ont-ils repris le véhicule ?

Soit ils ont trafiqué le démarreur, première hypothèse. Soit ils ont fait des doubles des clés.

Alors là, on est confondu tout de même. Voilà des enquêteurs qui rendent une voiture et font des doubles des clés pour la reprendre en douce un dimanche. Ah ben alors, en voilà un enquête !


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Message non luPosté :05 nov. 2004, 20:44 
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le POR, p 117 : "Héloïse Mathon reçut à dix heures la visite de deux policiers niçois. "Ils m'ont dit, raconte-t-elle, qu'ils avaient reçu l'ordre de reprendre la voiture et de la ramener à Marseille. J'ai été surprise. Je ne comprenais pas pourquoi on me l'avait rendue le vendredi pour la reprendre le lundi. Enfin c'était comme ça."

La réponse est claire Madame Mathon, c'est pour prendre le pantalon sur la mobylette sous le prétexte de reprendre la voiture.


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Message non luPosté :05 nov. 2004, 20:46 
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Je me souviens de ces paroles de Maître Georges Girard, le premier avocat d'Omar Raddad, je cite de mémoire : "ce qui me frappe lorsque je rencontre Omar Raddad pour la première fois, c'est que je ne comprends pas ce qu'il me dit, c'est qu'il ne comprend pas ce que je lui dis et qu'il ne comprend pas ce qui lui arrive..."
Un peu logique,au début de cette affaire Omar Raddad maitrisait très mal
notre langue. Pas d'interprète..donc cela s'explique.
Ben oui mais surtout, on a veillé à ne surtout pas chercher d'interprête, en violation du code de procédure pénale...


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Message non luPosté :05 nov. 2004, 20:49 
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Et quand on est arrivé en cassation avec ce problème de procédure qui abattait tout. Curieusement, Omar Raddad change d'avocat et prend Verges qui s'empresse de retirer la requête en cassation... Tiens tiens...

Drôle de monde la justice...


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Message non luPosté :05 nov. 2004, 23:24 
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La photo du journal ne montre que la partie collective du garage. Ce qui est montré de l'emplacement de la voiture est trop fragmentaire pour que l'on puisse conclure.
Ca n'a pas tellement d'importance mais je n'ai quand même pas la berlue ! ce qu'on voit sur les photos, c'est bel et bien un parking collectif genre parking souterrain. C'est pas si fragmentaire que ça, il y a des photos sous plusieurs angles dont une prise depuis l'emplacement de Ranucci ou l'on voit les voitures garées en face entre deux piliers. Et autour de la voiture de Ranucci, il n'y a rien. Pas un carton par terre, pas une étagère au mur, pas un mécanisme de porte de garage, ni de porte levée au dessus de la voiture... nib ! Et il me semble que dans uns des bouquins consacrés à l'affaire, il est bien employé le terme "garage collectif". Ceci dit, je vous concède qu'on peut très bien laisser une frippe trainer par terre à côté d'une mob sur une place de parking. C'est pas comme une carabine à plomb, on ne risque pas trop de se la faire voler et même si ça arrivait, ça serait pas un drame.

Citation :
Ah ben si vous ne voyez pas l'intérêt, l'avocat général Viala l'a vu lui, et il s'en est servi pour demander la tête de Ranucci et l'obtenir, et plutôt deux fois qu'une. On l'a retrouvé dans le coffre, c'est bien la preuve qu'il s'est changé après le meurtre ! Voilà son argument. Et quand on lui dit que c'est un peu idiot de laisser une telle pièce à conviction, sans se démonter M l'avocat général rétorque que les criminels font des erreurs.

La belle affaire ! Quelle brillante démonstration !

Eh oui, si on avait marqué : il était dans le garage. Quelle preuve avait-on qu'il l'avait emporté ? Aucune.
Eh bien non, désolé. Il n'y a pas besoin pour quiconque de "démontrer" que Ranucci avait emporté ce pantalon en faisait semblant de le trouver dans le coffre puisque Ranucci dit lui-même qu'il portait ce pantalon le jour de l'accident ! La seule chose qu'il niait, c'est que le sang appartenait à la victime. Ensuite qu'on retrouve le pantalon chez lui, dans son garage, dans son coffre où à Tataouine, ça ne change rien. Au contraire, le fait qu'on ait retrouvé le pantalon dans son coffre et qu'il ne s'en soit pas débarrassé ou qu'il n'ait pas penser à le laver, c'est plutôt un élément qui jette un doute sur le fait que ce pantalon soit bien celui du crime. La défense a d'ailleurs fait valoir cet argument au procès.
Citation :
Quand Ranucci reconnaît-il l'avoir porté le jour de l'accident ? Au beau milieu de la nuit, entre deux baffes, et deux coups de tonfa sur le crane, lorsqu'il déclare un certain nombre de conneries comme celle qui veut qu'il ait dormi le samedi à Salernes, ce qui est faux comme nous le savons maintenant.
Non, il le déclare lors des premiers interrogatoires de la garde à vue, alors qu'il nie tout ce qui concerne le crime. Il le redit au procès. Comment peut-on croire une seconde que les policiers lui fassent dire que le pantalon a été saisi en sa présence et dans son coffre il y a quelques heures si cela n'est pas le cas ? Et alors même qu'il nie toute implication dans le crime. Il laisse passer ce gros mensonge (ah non c'est vrai, il est amnésique ! il oublie tout ce qui s'est passé dans un délai d'une demi-journée) En deux ans, il ne reviendra jamais dessus. Prétendre le contraire, ça revient à "démontrer" l'innocence de Ranucci en allant contre Ranucci lui-même. On ne peut pas éluder ça par un effet de manche. Vous ne pouvez pas nier que les policiers lui parlent d'un pantalon tâché de sang qu'ils ont saisi dans son coffre, et ce dès les premières heures de l'interrogatoire. Prétendre le contraire, c'est dire "les policiers ont eu entre les mains un pantalon tâché de sang et de boue et sciemment, ils ne s'en sont pas saisi. Et ce dans aucun but particulier puisque quelques heures après ils disent qu'ils l'ont saisi ". C'est grotesque. L'argument pourrait être valable si les policiers avaient tenté de faire croire qu'ils ne connaissaient pas ce pantalon pour faire ensuite semblant de le découvrir dans le garage sur les indications de Ranucci, mais ce n'est pas le cas. Dès le 5 au soir les policiers connaissent ce pantalon, ils n'ont jamais tenté de le dissimuler et s'ils disent qu'il l'ont saisi, c'est que c'est le cas ! Comment pourrait-il en être autrement pour une pièce à conviction aussi importante ?.
Citation :
Mais je repose la question, s'ils l'ont saisi le pantalon, pourquoi ne le lui montrent-ils pas ?
Ils lui en parlent, mais ils ne le présentent jamais à Ranucci.
Ils ne lui montrent pas parce que Ranucci le connait déjà vu que c'est le sien, qu'il a été saisi devant lui il y a quelques heures et qu'il n'y a pas de confusion possible avec un autre pantalon tâché de sang saisi dans son coffre !
Peut-être qu'ils n'ont simplement pas accès à cette pièce à ce moment là car elle n'est pas à l'évéché ? Peut-être qu'il n'est pas dans l'usage de trimbaler et de manipuler une pièce à conviction qui doit être soumise à expertise ? je n'en sais rien.

Le pull over rouge, on comprend en revanche qu'ils l'aient avec eux et qu'ils lui montrent. Ranucci n'est pas forcément censé l'avoir déjà vu, ils doivent vérifier si ce pull est à lui, si c'est sa taille, si Ranucci le reconnait comme étant celui d'un tiers, ils espèrent peut être déclencher des aveux en exhibant un élément qu'il croyait avoir dissimulé et qui pourrait être compromettant, etc. Rien de tel avec le pantalon. La comparaison est spécieuse.
Citation :
Le problème c'est qu'ils ont marqué lors de la garde-à-vue qu'ils avaient saisi le pantalon dans le coffre pour pousser Ranucci aux aveux.
Je ne vois pas bien pourquoi ne pas saisir une preuve tout en prétendant l'avoir saisie pousserait davantage aux aveux que de la saisir effectivement. ça m'échappe.
Citation :
Si le pantalon est encore dans le garage, ils ne vont pas aller voir Mme Mathon pour lui dire soyez gentille, on récupère le pantalon sur la mobylette mais on va dire qu'il était dans le coffre !
Mais si le pantalon étaient encore dans le garage et qu'ils avaient voulu le récupérer en douce comme vous le prétendez (Pourquoi ? on ne sait pas, mettons qu'ils ont vu un pantalon tâché de sang et qu'ils aient oublié de le saisir, les étourdis), ils n'auraient pas attendu 4 jours pour aller le prendre en transmettant au juge un dossier vide de toute saisie du pantalon. Il ne l'auraient pas pris illégalement tout en laissant la preuve de leur perquisition illégale en s'enparant de la voiture en même temps ! C'est n'importe quoi.
Citation :
Donc premièrement : surcharger le PV de saisie pour y ajouter le pantalon. Le problème c'est que c'est visible et que les experts ont fini par le voir. Et que la commission de révision ne remet pas en cause leurs conclusions. Simplement elle dit : on ne sait combien de temps s'est écoulé entre la rédaction du PV et le rajout. Ben c'est au moins après le retour à Marseille.
Donc, selon votre théorie : surcharge du PV récapitulatif le 9 ou le 10, y compris l'exemplaire entre les mains du juge (à moins que ce soit un juge qui travaille sans dossier). Et donc, ajout au dossier d'une pièce à conviction dont la saisie est antidatée après le 9 juin. Bidouillage des PVs de remise au greffe, du numéro de scellé, de la cote... certainement. Donc avec la complicité active du juge d'instruction. Ce n'est pas possible autrement. C'est le méga complot flico-judiciaro-gendarmesque (sans compter les médecins et les scientifiques). Et cela pourquoi ? Pour rien.
Pour fabriquer une preuve ? non même pas, la preuve elle était bel et bien chez Ranucci et aucun bidouillage ne s'imposait. C'est juste pour le plaisir de ne pas faire les choses dans la légalité.

Et bien non, pour moi tout cela tient du fantasme anti-flic pur et simple.
Le seul élément qui l'alimente est la surcharge d'un PV de saisie qui peut aussi bien découler d'un simple oubli lors de la rédaction d'un PV, ce que tout le reste tend plutôt à démontrer.


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Message non luPosté :06 nov. 2004, 00:28 
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Eh bien non, désolé. Il n'y a pas besoin pour quiconque de "démontrer" que Ranucci avait emporté ce pantalon en faisait semblant de le trouver dans le coffre puisque Ranucci dit lui-même qu'il portait ce pantalon le jour de l'accident ! La seule chose qu'il niait, c'est que le sang appartenait à la victime. Ensuite qu'on retrouve le pantalon chez lui, dans son garage, dans son coffre où à Tataouine, ça ne change rien. Au contraire, le fait qu'on ait retrouvé le pantalon dans son coffre et qu'il ne s'en soit pas débarrassé ou qu'il n'ait pas penser à le laver, c'est plutôt un élément qui jette un doute sur le fait que ce pantalon soit bien celui du crime. La défense a d'ailleurs fait valoir cet argument au procès.

Eh oui, mais Christian Ranucci dit qu'il portait ce pantalon le jour de l'accident parce qu'on lui a fait croire qu'on l'avait trouvé dans le coffre. Le serpent se mord la queue.

Que se passait-il si on disait à Ranucci : on a trouvé ce pantalon dans le garage sur la mobylette ? Et si on avait demandé son avis à Mme Mathon ? Elle aurait dit : il n'avait pas emporté ce pantalon puisqu'il avait eu un accident de mobylette avec. Depuis l'accident, le pantalon restait dans le garage pour bricoler, c'est ce qu'elle dit, elle. Mais cela ce n'est pas dans la procédure. Personne n'a rien demandé à Mme Mathon. C'est le genre de chose qui interpelle un petit peu.

Nous aujourd'hui, on sait que le sang qui s'y trouve, c'est celui de l'accident de mobylette. Il se trouve que Ranucci ne s'en souvient pas et qu'il n'en parle jamais de cet accident. A moins que Mme Mathon mente. Mais pour le coup, les faux pv ne se trouvent pas de son côté, mais plutôt du côté de la police. C'est comme ça.

Là, on raisonne bien après coup, mais lors du procès, il fallait des arguments simples. Il faut convaincre des jurés, il faut voir à qui on a affaire, donc les arguments les plus simples sont toujours les meilleurs.


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Message non luPosté :06 nov. 2004, 00:46 
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Non, il le déclare lors des premiers interrogatoires de la garde à vue, alors qu'il nie tout ce qui concerne le crime. Il le redit au procès. Comment peut-on croire une seconde que les policiers lui fassent dire que le pantalon a été saisi en sa présence et dans son coffre il y a quelques heures si cela n'est pas le cas ? Et alors même qu'il nie toute implication dans le crime. Il laisse passer ce gros mensonge (ah non c'est vrai, il est amnésique ! il oublie tout ce qui s'est passé dans un délai d'une demi-journée) En deux ans, il ne reviendra jamais dessus. Prétendre le contraire, ça revient à "démontrer" l'innocence de Ranucci en allant contre Ranucci lui-même. On ne peut pas éluder ça par un effet de manche. Vous ne pouvez pas nier que les policiers lui parlent d'un pantalon tâché de sang qu'ils ont saisi dans son coffre, et ce dès les premières heures de l'interrogatoire. Prétendre le contraire, c'est dire "les policiers ont eu entre les mains un pantalon tâché de sang et de boue et sciemment, ils ne s'en sont pas saisi.
Oui mais les premiers interrogatoires ne doivent pas se passer tellement bien, et à mon avis, lorsque l'on rédige le premier PV, il a reçu une bonne dose de baffes. Il est deux heures du matin et il avouera à 14h, donc dans douze heures...

Les policiers lui font dire que le pantalon était dans le coffre parce qu'il le lui font croire. Comment se passe la saisie : vous avez des flics qui ramassent tout ce qu'il y a dans le coffre et qui notent, pendant qu'on l'interroge par ailleurs, tout se mélange et à la fin on lui dit : signe là.

Mais on ne lui laisse pas le PV entre les mains. Le Pv, il ne le garde pas avec lui. Deux heures après et quelques matraquages vietcongs on vous dit : il y avait un pantalon dans le coffre. Ah bon ? Il refuse d'avouer certes, mais sans le savoir, il concède du terrain à chaque fois.

C'est aussi bien avant les aveux qu'il déclare qu'il a passé la nuit à Salernes. Or c'est faux et on a la preuve que c'est faux. Et lui plus tard dira : ils tenaient absolument que j'aie passé la nuit à Salernes, il dira au psychiatre : vous voulez que je vous donne "la version officielle", ce qui est le signe de son autoaliénation. Ca aussi il l'a signé, et on pourrait dire pareil : comment des policiers ont pu lui faire dire cela alors qu'il n'y avait pas d'intérêt. (Ben si il y avait un intérêt, c'est que s'il s'est bituré à Marseille, il n'a pas pu enlever une gamine, il n'était pas en état)

Une garde-à-vue, c'est un système pervers à la base. Vous êtes seul face à 10 flics qui se relaient. Bonjour. Et qui vous menacent. Donc, il ne faut pas non plus faire comme si Ranucci avait tous ces esprits. Il y aurait un avocat à ses côtés, je ne dirais pas. Mais ce n'est pas du tout le cas.


Mais c'est vrai qu'il faut démontrer l'innocence de Ranucci contre lui-même, parce qu'il ne se rend compte de rien. Il faut tout de même imaginer le délire : il s'est fait tuer pour ne jamais révéler qu'il avait été voir son père !
Le matin du crime, il est chez son père, il a plusieurs témoignages qui se recoupent, et la RN8bis est présicément celle qui mène à la ville de son père. En fait, il vient d'Allauch. Mais cela, il ne l'a jamais dit à personne, ni même à ses avocats. Alors que c'était un argument en défense énorme.
Donc oui, on ne peut pas compter sur Ranucci, lui même cache des choses. C'est comme ça.

Et donc lui n'a jamais compris que les policiers ne disaient pas la vérité, on lui affirme : le pantalon était dans le coffre. Comment il peut vérifier ? il est en prison, et complètement déconnecté des réalités. Il ne peut pas imaginer une seconde que les enquêteurs ont monté ce coup là.
Ca fait glingling dans sa tête, ah bon, j'avais pris ce pantalon finalement ? Il ne s'en souvient pas.

Donc il va se défendre, très maladroitement mais personne ne vient lui rappeler qu'il a eu un accident de mobylette. Il n'y a que sa mère qui s'en souvient. Et visiblement, ils n'en ont pas parlé lors des parloirs.


Dernière chose : le pantalon n'était pas dans la voiture, parce que sinon on n'aurait pas surchargé le PV de saisie. Les enquêteurs saisissent uniquement ce qui se trouve dans la voiture. Ils voient le pantalon mais ne le saisissent pas justement parce qu'il n'est pas dans le coffre.


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